Burkina : La migration mixte au cœur des échanges
La traite, les trafics de tout genre, les dangers liés au désert et à la mer sont entre autres risques auxquels de nombreux Africains s’exposent en migrant à la recherche du mieux-être ou pour sauver leurs vies. Le phénomène prend de l’ampleur et le Haut-Commissariat des Réfugiés (HCR) au Burkina tire la sonnette d’alarme en organisant un cadre de concertation avec les autorités du pays et ses partenaires les 17 et 18 octobre 2017 à Ouagadougou afin de trouver des solutions à cette problématique sous le thème «Mouvement des populations, quelles stratégies de protection ».
La migration mixte est un phénomène qui prend de l’ampleur, devient complexe et imprévisible. Plus de 100 000 migrants sont arrivés en Europe depuis janvier 2017, mentionne Gogo Hukportie, représentante de HCR citant l’Organisation internationale de la migration.
Au cours des huit premiers mois, selon toujours les dires de la représentante du HCR, plus de 2 200 migrants ont trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée, plus d’une centaine de migrants et réfugiés africains ont également été retrouvés morts, disparus ou sauvés in extremis dans le désert du Sahara, sans compter la traite et trafics de tout genre auxquels ces derniers font face.
« Ces jeunes qui vont mourir dans le désert ou dans la mer nous fendent le cœur. Personne ne peut rester insensible face à cette situation. Il y a lieu de faire quelque chose», dit-elle,
L’Afrique de l’ouest est la sous-région avec un taux de migration le plus élevé du continent.
Cependant, parmi les migrants, il y a des personnes réfugiées, des demandeurs d’asile et des personnes à risque d’apatridie et même des mineurs.
Cette rencontre devrait servir de cadre pour les autorités, ONG et associations de réfléchir au contexte burkinabè en matière de flux migratoire mixte qui passe pour la plupart du temps inaperçu.
La migration classique des Burkinabè vers la Côte d’ivoire selon Dabiré Hubert, l’un des communicateurs, s’est beaucoup diversifiée ces dernières années. En témoignent les rapatriements fréquents des Burkinabè de la Libye, et même que les routes empruntées par les migrants de l’Afrique de l’ouest pour l’Europe passent aussi par le Burkina, même si les statistiques sont quasi-inexistantes en la matière.
Et toujours Gogo Hukportie de témoigner qu’il y a des jeunes qui partent.« Rien qu’à Dori, nous avons rencontré près de 500 personnes par mois qui traversent le Burkina Faso, et vont au Niger. Esuite ils prennent le désert pour la Libye », dit-il.
De ce fait, une mobilisation de tous les acteurs à l’occasion de la concertation s’est avérée nécessaire pour échanger sur la question et apporter une protection et solution aux personnes qui en ont besoin.
Cette rencontre est aussi une opportunité pour eux de renforcer le dialogue et les interactions entre acteurs à divers niveaux et de disposer de statistiques fiables sur la migration.
Le ministre de la sécurité, Simon Compaoré présent à la cérémonie d’ouverture, a quant à lui, dit tout l’engagement du gouvernement burkinabè à mettre en place les voies et moyens pour assister, sensibiliser les migrants dans ces voyages dangereux, à lutter contre les filières de passeurs et à s’attaquer aux causes de la migration irrégulière.
Revelyn SOME
Burkina24
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