Grèves au Burkina : «C’est plutôt l’autorité qui ne veut pas du travail »

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Une certaine opinion au Burkina Faso estime que les Burkinabè grèvent plus qu’ils ne travaillent. Un sentiment poussé par les multiples mouvements de grèves entamés çà et là par des travailleurs de l’administration publique sans omettre ceux du privé qui, de temps à temps, se font également entendre par des débrayages. Burkina 24 a tendu son micro, le mardi 21 novembre 2017, à Juste Koumara Logobana, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) dont l’organisation va en grève du mardi 21 au vendredi 24 novembre 2017. Il s’explique :

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« Cette opinion est libre. Mais je dis, je prends la question des moyens, la dotation de nos services en moyens pour pouvoir travailler. Le service social d’arrondissement de Sig Nonghin dans lequel je suis, à l’heure où je vous parle, depuis janvier 2017, nous n’avons pas reçu une seule goutte de carburant. Or, une bonne partie de notre travail également, est fait de mouvements des agents. Il faut tourner. Alors, on tire la conclusion que ceux-là qui disent que nous ne voulons pas travailler, c’est plutôt l’autorité qui ne veut pas que nous travaillons. Ce n’est pas le travail qui les intéresse.

On a vu la preuve que quand vous allez en grève silencieusement, si vous voulez, faites un mois de grève, tant que vous ne vous êtes pas regroupés quelque part, on ne sait pas que vous êtes en grève. Je pense que ceux-là qui disent ça (les Burkinabè grèvent plus qu’ils ne travaillent, ndlr), ils font une mauvaise appréciation.

Je les invite à mieux regarder parce que la situation que j’ai décrite par rapport à mon service, vous payez le salaire à quelqu’un pour un travail donné. Si vous ne donnez pas la matière à travailler, il fait quoi ? Vous payez le salaire de quelqu’un, mais vous ne lui donnez pas le travail, ça veut dire qu’il y a un gâchis quelque part.

Ma conclusion est plutôt le contraire de ce que les gens pensent. C’est plutôt l’autorité qui ne veut pas du travail. Les gens sont libres de commenter, mais voici mon opinion ! (…). Si on prend le temps de regarder les revendications des uns et des autres, on pourrait comprendre que les gens ne grèvent pas trop. Les gens sont contraints de grever et je vous signale en passant que nul ne va en grève de gaieté de cœur ».

Propos recueillis par Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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