Tranquillos ! Au Burkina Faso, le pouvoir a toujours su détruire l’opposition !
Ainsi donc le parti de Zéphirin Diabré n’aura pas survécu à la malédiction des partis d’opposition ! C’est dur d’être premier parti d’opposition, si je reste sur les premières années de démocratisation estampillées Blaise Compaoré, plusieurs partis ont explosé en plein vol.
Au commencement était la CNPP/PSD
Lorsque l’ODP/MT a conquis l’assemblée nationale en 1992, la CNPP/PSD était le deuxième parti après l’ODP/MT, mais ce parti ne verra jamais le pouvoir, il explosera en voulant dîner avec le pouvoir. En 1996, ils ont osé l’impensable, s’allier à l’ODP/MT sa rivale pour créer le CDP.
Karissa ! Un lion ne sera jamais herbivore, les voilà dévorés. La CNPP est morte, vive le CDP !
Après la CNPP/PSD, l’ADF/RDA n’échappera pas
Herman YAMEOGO qui s’était refait une virginité politique avec son nouveau parti ADF, va faire l’erreur d’une alliance avec le RDA de Gérard Kango.
Il s’est acoquiné avec ce parti pro CDP, lui fervent opposant du CDP. De leur union naîtra l’ADF/RDA, avec un gros éléphant symbolisant le parti. A deux ils étaient puissants et conquièrent la place du premier parti de l’opposition. Un tel alliage est dangereux pour le CDP.
Et ce qui devait arriver arriva. De main de maître, au détour d’un congrès savamment préparé, le maître à penser sera éjecté de la présidence et le CDP compatible Gilbert Ouédraogo le remplace.
Voilà comment d’un RDA affaibli, le CDP s’est offert l’ADF un parti d’opposition.
Herman outré d’être remis à sa plus simple expression de simple militant, claque la porte, mais voilà drap ! Il ne peut plus partir avec son ADF.
Qu’à cela ne tienne, il réchauffe son vieux parti UNDD pour tenter de rebondir. Mais bon à quoi sert une panthère affamée aux griffes cassées ? Elle attend qu’on lui jette la viande.
Et Gilbert remit l’éléphant à Blaise
Avec son grand parti ADF/RDA, Gilbert remporte en 2007 la place de chef de file de l’opposition.
Mais il ira au gouvernement. Le Burkina perd un parti d’opposition. Le CDP reste et demeure le parti unique du pays. Moi je suis convaincu que c’est Salif Diallo paix à son âme qui a manigancé tout ça. Un grand parti d’opposition qui décide de soutenir le candidat du parti au pouvoir. Ah bah !
Pour combler le départ de Gilbert, Maître Sankara va tenter d’être l’opposant en vue, Mais son parti n’émergera jamais. Les Sankaristes resteront divisés.
Et voilà Bado en politicien !
Laurent Bado, ce virevoltant enseignant d’université, l’homme le plus intelligent de sa génération comme lui-même se présente à ses étudiants, va porter l’espoir de la jeunesse en 2002 avec son PAREN. Mais l’OBU sera sa perte. Pour ceux qui ont vécu dans une grotte pendant ce temps, Laurent Bado en vue de la présidentielle de 2005 et ragaillardi par son succès de 2002, voulait avec une autre grande gueule Emile Paré, créer un grand parti d’opposition et c’est comme ça qu’ils ont créé Opposition Burkinabè Unie (OBU).
Mais l’OBU n’a pu résister aux obus du parti au pouvoir. Un obus de 30 millions de FCFA a été largué sur les leaders du parti qui ont succombé. Et les conséquences sont énormes. En 2007, le PAREN qui avait pourtant eu 4 députés en 2002, se retrouve avec un seul député et Emile Paré, lui, on ne le reverra plus, sauf avec le MPP, grand regroupement de ses ennemis d’hier.
Enfin, Zéphirin Diabré nous promet l’alternance
Lorsqu’il a parlé d’alternance de retour du PNUD et de chez AREVA tout le monde le voyait à la place de Blaise. Parce qu’on s’est dit que lui au moins il n’est pas à 30 millions près. On avait raison, le voilà qui devient le premier parti d’opposition et par là chef de file de l’opposition.
Il va mener d’une main de maître l’opposition. Mais voilà le problème, Roch, Salif et Simon(RSS) ne veulent plus être du CDP. Les voilà avec leur parti qui viennent se soumettre à Zeph. Ensemble ils vont faire tomber Blaise et son CDP.
Mais le gabarit des RSS vont faire énormément d’ombre à Zeph, qui prendra une raclée lors des élections présidentielles de 2015. Un coup K.O ça aveugle dèh !
Voilà encore Zeph relégué au rôle de chef de file de l’opposition. Mais petit à petit Salif comme un bruche d’arachide, si tu ne connais pas le bruche, c’est un petit insecte qui s’introduit dans les arachides et mange tout doucement et après quand on ouvre c’est plein de farine. Donc je disais que Salif comme un bruche d’arachide, s’est introduit dans le parti de Zeph et la suite on la connaît.
Mais Zeph a aussi facilité les choses
Il a chassé Ouali, l’un de ses premiers lieutenants, il s’est séparé de François Tambi, Bruno Kafando, il a fragilisé sa propre position. Il a oublié qu’il est un commis de l’administration, il n’est pas un homme de terrain.
Dans chaque parti il faut un homme de terrain qui rameute la troupe et vient remplir les voix. Aux élections, on a besoin de voix et rien que des voix. C’est comme au foot. Tu as beau été un joueur virevoltant, mais si ton équipe ne marque pas de buts, tu resteras l’ombre de toi-même. Souvent les renégats des partis en temps de tempête, il faut les garder, car jetés, le vent les emporte et ils peuvent échoir dans les nasses de partis adverses.
Aujourd’hui, Salif a tiré sa révérence, mais le vers était déjà dans le fruit. C’est en masse que d’autres députés de Zeph vont partir.
Daouda Simboro et compagnie ont pris leur responsabilité. S’ils créent leur parti, ils seront boutés hors de l’assemblée. Ils restent donc dans le parti mais créent un autre groupe parlementaire. C’est de l’indiscipline, mais bon Zeph va faire quoi ? Les exclure du parti ? Cela ne changera rien puisqu’ils vont rester députés et Zeph perd ainsi une partie de ses députés.
Les suppléants des députés frondeurs caressent l’espoir de devenir député. Ils sont sans doute derrière les visites domiciliaires des députés frondeurs pour leur mettre la pression de démissionner. Ça c’est une pratique d’un autre siècle qui nuit à la démocratie, mais au moins cela nous a permis d’apprécier les talents cachés de notre ministre de la sécurité.
Au moins nous avons la conviction que nous sommes bien gardés, un ministre de la sécurité avec une kalach, c’est du lourd yada yada !
C’est dur la politique et encore dur dans nos pays pauvres. Mais tout ça c’est parce qu’on fait trop d’enfants et trop d’enfants, c’est trop de partis politiques avec en ligne de mire la pauvreté et la mort des partis d’opposition.
Bon gageons que demain sera encore mieux lorsque la jeune génération prendra le pouvoir !
Yelmighan
« Les sermons du vieux Yelmigan » est une chronique satirique proposée par un « Observateur » avisé de la société burkinabè. Elle traitera deux fois par mois sur Burkina 24 de sujets liés à la vie de la nation burkinabè. Véritable sermonneur, le Vieux Yelmigan ne prendra pas de gant pour parler à ses fils et ses filles de leurs comportements quotidiens dans la société. Ame détestant les sermons, s’abstenir donc !
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