Education au Burkina : Les cantines scolaires coûtent 48 milliards de F CFA (Syndicats)
Les enseignants du Burkina sont dans une lutte entamée depuis 2017. Réunis au sein de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation et de la recherche, ils étaient face à la presse, ce 13 janvier 2018. Les Hommes de médias et les enseignants ont échangé sur l’évolution de la lutte dans le domaine éducatif. Des sous-points étaient également au centre de la conférence de presse.
D’après les normes internationales établies notamment par l’UNESCO, il est fixé 25 élèves par classe. Souleymane Badiel est membre de la coordination des syndicats de l’éducation. Il est aussi le Secrétaire général du F-SYNTER. Il existe également, dit-il, des textes au plan national qui fixent les effectifs par classe au primaire (60), au post primaire (70) et au secondaire.
Les cantines scolaires nécessitent, à elles seules, 48 milliards de F CFA par an…
« Nous demandons au gouvernement de respecter ces normes qu’il a fixées. Vous savez ? Même à Ouagadougou ici, des cours se donnent dans des établissements composés juste d’une villa et les chambres font office de salles de classes. De surcroît, il s’agit d’écoles officielles qui ont leurs documents », a-t-il déploré.
Des problèmes subsistent aussi au niveau des cantines. Selon le SG du SNEA-B, Blégné Séma, le gouvernement ne sert aux élèves que trois mois de repas en termes de cantines scolaires.
« Nous avons demandé que ceci soit élevé à six mois et à terme, neuf mois. Pour les six mois de repas à servir aux élèves du préscolaire, du primaire, du post-primaire et du secondaire, les estimations annuelles s’élèvent à 48 milliards de F CFA. Et on nous parle de 50 milliards pour toute la plateforme revendicative, c’est sous-estimer notre plateforme », analyse Blégné Sèma.
Peu d’importance accordée à l’éducation
Quatre points essentiels sont contenus dans la plateforme revendicative des enseignants. La plateforme est subdivisée en 23 sous-points. Les éducateurs réclament, entres autres, l’adoption d’un statut valorisant l’éducation, l’amélioration de l’accès à l’éducation, l’amélioration des conditions de travail, la revalorisation du corps enseignant.
Le Secrétaire national de la coordination, Windyam Zongo, dit ignorer à quel point revendicatif les 50 milliards avancés par le Premier ministre sont affectés. « Si l’ensemble des points de notre plateforme n’est évalué qu’à ce montant, cela met en exergue le peu d’importance accordée à l’éducation », a-t-il tranché. Il est par ailleurs vrai que les enseignants n’ont pas les mêmes aptitudes. La compétence de certains instituteurs ne tarde pas être jugée sans l’ombre d’un doute.
A en croire Blégné Sèma, avant les Indépendances, avec le CEPE, l’on pouvait être enseignant du primaire. Mais tout simplement, parce que, se rappelle-t-il, le contenu de l’enseignement pour obtenir ce CEPE était suffisamment consistant pour permettre aux enseignants de se prémunir de ce diplôme pour enseigner.
Des enseignants « ne parlent pas bon français »
Après les Indépendances, dans le but de relever le niveau et se conformer au contexte évolutif, le BEPC est retenu comme diplôme minimal pour pouvoir enseigner. 50 ans après les Indépendances, Blégné Sèma regrette que le Burkina Faso continue de recruter ses enseignants du primaire sur la base du BEPC.
« Si vous êtes avec nous sur le terrain et vous regardez les enfants qui viennent avec le BEPC, certains ne parlent pas bon français. Or le médium d’enseignement, c’est le français. Si on enseignait dans nos langues nationales, il n’y aurait pas de problème. Ces enfants-là ne parlent pas français. Ils n’écrivent pas bien en français. Quel type d’enseignement voulons-nous donner à nos enfants ? Voici un peu les fondements de notre lutte », a relaté l’instituteur.
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Noufou KINDO
Burkina 24
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