Condamnation du journal « Mutations » : L’avis du plaignant
Ceci est une déclaration du magistrat Ervé Dabonné dans le cadre de l’affaire qui l’oppose à nos confrères du journal Mutations.
Le bimensuel MUTATIONS avait publié courant le mois d’octobre 2017 dans sa parution N°135 un écrit diffamatoire sur ma personne suite à la décision de la Chambre de Contrôle de l’instruction du Tribunal militaire ordonnant la mise en liberté provisoire du général Bassolé.
Cet article et son contenu tendancieux m’avait amené à citer le journal et son directeur de publication pris en la personne de ZONGO Touwendinda devant le tribunal correctionnel de Ouagadougou pour restituer la vérité des faits. Malgré des nombreuses manœuvres utilisées par le prévenu et ses « réseaux souterrains » pour éviter tout procès et contribuer à ternir à jamais mon honneur et ma considération, l’audience a finalement eu lieu devant le TGI de Bobo-Dioulasso.
La chambre correctionnelle de cette juridiction a rendu son verdict le 19 mars 2018 en reconnaissant le journaliste ZONGO Touwendinda coupable de faits de diffamation à mon endroit et en le condamnant à une amende ferme de 6 millions. En outre, l’entreprise de presse Mutations doit verser des dommages et intérêts de 10 millions et payer les frais non compris dans les dépens à hauteur de 1.5 millions. La décision devrait également être publiée dans certains journaux de la place.
La délocalisation du procès à Bobo-Dioulasso avait été demandée par le prévenu ZONGO Touwendinda qui avait invoqué la suspicion légitime de la formation de la chambre correctionnelle du TGI de Ouagadougou. Il avait alors formulé sa demande en réaction au rejet par le tribunal du report du procès au regard des dispositions pertinentes de l’article 139 de la loi 057/2015 CNT portant régime juridique de la presse écrite. La Chambre Criminelle de la Cour de cassation saisie a cet égard avait ordonné le renvoi de l’entier dossier devant le TGI de Bobo Dioulasso pour une bonne administration de la justice.
Il convient également de rappeler que le même journaliste (par ailleurs membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme au titre des médias) écope pour la troisième fois d’une condamnation pour fait de diffamation (Jugement n°181/2018 du 19 mars 2018). Les deux premières résultent respectivement de décisions rendues par le TGI (jugement n°005/2015 du 09 janvier 2015) et la Cour d’Appel (arrêt n°40/16 du 11 mars 2016) de Ouagadougou dans l’affaire du supposé détournement de fonds à l’ambassade du Burkina Faso en Afrique du Sud.
Le journaliste a un devoir capital de vérification de ses informations et sources au risque de violer les droits humains élémentaires des citoyens qu’il devrait pourtant contribuer à protéger. Car disons-le tout net, la plume est parfois plus dangereuse qu’une arme AK 47. Manions-là avec finesse et professionnalisme.
Le pouvoir du juge tient surtout dans son indépendance et son impartialité. Ce sont ses galons d’honneur et son temple sacré.
Cet écrit tient lieu d’information pour l’opinion publique nationale et internationale.
Ervé DABONNE
Magistrat
Docteur en droit
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !