Burkina : Du cinéma « pour ne pas créer des générations de schizophrènes »
Un atelier de 10 jours est tenu dans les locaux de l’Institut Imagine du 3 au 13 avril 2018, en prélude du cinquantenaire du FESPACO. C’est autour de la thématique « de l’écrit à l’image : approche d’une lecture technique et analytique de films documentaires et de fiction depuis l’écriture jusqu’au film fini » que les débats seront menés.
Ce sont une quinzaine de professionnels du cinéma, essentiellement composés de scénaristes, réalisateurs, producteurs, techniciens, costumiers, comédiens, décorateurs, journalistes de cinéma, qui prendront part à la formation initiée par Gaston Kaboré au sein de son institut.
Le programme de l’atelier comprend la projection d’une sélection de films documentaires, de fiction de courts métrages et de longs métrages, de débats, discussions et échanges autour de films. Il est également prévu un coaching individuel de projets de films en cours d’écriture ou de développement à l’écriture.
La quinzaine de participants prendra part en plus à des conversations sur le cinéma d’Afrique et des Caraïbes, à des séances de lectures publiques de scénarios et de feedback de la part de l’assistance.
De l’avis de Gaston Kaboré, il est primordial pour un meilleur épanouissement du cinéma africain, de questionner le contenu et la forme des films, la façon dont les cinéastes s’investissent dans les histoires. Et cela n’est possible que par la formation. De l’avis du promoteur, plus les personnes sont formées, plus elles sont capables de naviguer dans leur inspiration, dans leur liberté de création.
S’ouvrir
Gaston Kaboré ajoute qu’il est « important de s’ouvrir aux productions d’autres pays et d’autres personnes parce que cette diversité importante de sujets et de formes de styles, est le gage que dans la pluralité de nos expressions, l’Afrique aura beaucoup de choses à raconter au monde ».
Pour cette formation, Gaston Kaboré a fait appel à la journaliste, sociologue et historienne de l’art Osange Silou Kieffer de la Guadeloupe.
Osange Silou Kieffer dit parler durant les dix prochains jours des étapes fondamentales qui ont conduit à l’existence du cinéma. Elle souligne qu’il est important de connaitre l’histoire si l’on veut construire des films qui répondent à nos réalités.
Pour elle, les films qui ne correspondent pas aux réalités de la vie sociale, constituent un handicap pour les générations montantes. En effet, explique-t-elle, « nos enfants sont élevés avec une espèce de handicap parce que l’image qu’on leur envoie et à laquelle ils peuvent s’identifier, ne sont pas des images qui viennent de nous. Il y a un décalage. Il faut qu’on fasse attention à nous pour ne pas créer de génération de schizophrènes ».
Aussi termine-t-elle en martelant qu’il relève d’un devoir pour les intellectuels du cinéma de faire en sorte que les enfants soient élevés dans un environnement socioculturel qui soit conforme à leur imaginaire.
Priscille Jinette BANSE (Stagiaire)
Burkina 24
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