Dossier du putsch : Des avocats de la défense lâchent l’affaire

Le vendredi 30 mars 2018, ils étaient une trentaine d’avocats, tous de la défense à avoir quitté la salle d’audience pour protester contre la non-prise en compte de la liste des témoins produite par les généraux Djibrill Bassolé et Gilbert Diendéré. Le jeudi 5 avril 2018, Me Christophe Birba a confirmé à Burkina 24 son déport du dossier.

Dans une lettre adressée au Président, au Conseiller et aux juges formant la Chambre de première instance du Tribunal militaire,  Me Birba Christophe, avocat des accusés Mamadou Traoré, Dianda Kadri Adboul et Compaoré Relwendé avance trois raisons pour justifier son déport. La première concerne la décision non favorable sur la demande de récusation du Président du Tribunal et de son conseiller.

Pour la seconde raison, selon l’avocat, la Chambre criminelle de la Cour de cassation a été saisie en recours sur la demande de récusation. « Madame le Premier président de cette Cour l’a interceptée pour prononcer une ordonnance d’incompétence », indique l’avocat qui estime que « la justice burkinabè ne veut pas de procès équitable dans ce dossier ». La troisième raison est celle-là avancée par certains avocats pour quitter la salle le vendredi 30 mars 2018.

La conséquence de ce déport selon l’explication de Me Birba, les accusés ont le choix de se constituer un autre conseil ou de se voir commettre des avocats. En sus de Me Birba, Me Ollo Hien Larousse s’est également déporté, confie Me Birba. Il ajoute qu’ils (les avocats) sont nombreux à avoir abandonné le dossier. Déjà le 31 mars 2018, deux avocats de la défense à savoir Me Issaka Zampaligré et Me Halidou Ouédraogo avaient notifié leur déport du dossier.

A noter que le procès du Coup d’Etat de septembre 2015 qui implique 84 accusés avait été suspendu le samedi 31 mars 2018 et doit reprendre le vendredi 6 avril 2018 avec l’audition des accusés. Avec ces différents déports annoncés, c’est un autre feuilleton qui commence.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24