Campagne agricole : Les ambitions du gouvernement

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Le bilan définitif de la campagne agricole précédente a été dressé par le ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques. Le déficit céréalier a été estimé à quelque 477 000 tonnes. Sont miss en cause, la mauvaise pluviométrie, les oiseaux granivores et les chenilles légionnaires. Le gouvernement qui ambitionne de réaliser 5 800 000 tonnes de céréales, 1 517 300 tonnes de productions de rente et 979 900 tonnes des autres cultures vivrières joue la carte de l’anticipation contre les deux derniers accusés. Le lancement officiel de la campagne agricole humide 2018-2019 a eu lieu ce 26 mai 2018.

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 « L’année passée, avance le ministre de l’agriculture, Jacob Ouédraogo, ça a été une surprise quand bien même nous avons déployé une certaine technologie qui nous a permis de traiter au moins 80% des superficies qui ont été attaquées. Cette année, nous prenons les dispositions très tôt pour faire en sorte que les ravageurs ne contribuent pas à détruire nos productions, à la baisse de la production et au déficit céréalier ».

Anticipation au regard des « ambitions très élevées »

Le tableau dressé par Jacob Ouédraogo à Tiakané dans la province du Nahouri ce 26 mai 2018 à l’occasion du lancement officiel de la campagne agricole humide 2018-2019, fait état d’« invasions récurrentes » au cours des cinq dernières années. Pour ce qui est de l’année précédente, d’abord observée dans les Cascades, la chenille légionnaire s’est répandue « rapidement » dans les régions du Centre-ouest et du Sud-ouest en deux semaines. Résultat, au bout d’un mois, toutes les 13 régions étaient touchées aboutissant à un déficit céréalier brut de plus de 477 448 tonnes soit 12% des besoins de consommation alimentaire des Burkinabè.

Le gouvernement qui a opté de prendre le taureau par les cornes réfléchit à comment « anticiper sur les difficultés et faire en sorte que si nous on a une pluviométrie acceptable, que nous ayons des résultats à la hauteur de nos espérances et mettre notre pays à l’abri du déficit céréalier ». D’où le thème renforcement de la veille face aux attaques parasitaires pour une réduction des pertes de production agricole.

Anticipation contre l’invasion des chenilles légionnaires

« Cette année le gouvernement a anticipé. (…) Nos ambitions sont très élevées. Et c’est pourquoi le gouvernement a pris des mesures très fortes. Nous avons débloqué à peu près 16 milliards de F CFA pour appuyer le monde paysan en semences de bonne qualité mais également en intrants, tous ces produits qui vont aider les paysans à augmenter la productivité de leur choix », a décliné le Premier ministre Paul Kaba Thiéba.

A cet investissement viendra se greffer la banque agricole – promesse de campagne électorale – dont l’opérationnalisation est attendue par le monde agricole. Du côté de la Chambre nationale d’agriculture (CNA), les acteurs se réjouissent mais n’applaudissent pas pour autant tout de suite et maintenant. Parce que disent-ils, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. En effet, ce ne sont pas les griefs qui manquent contre le délaissement des chambres régionales d’agriculture.

Donner gratuitement les intrants en lieu et place des aliments

Avec un « secteur agricole confronté à beaucoup de difficultés » allant de l’accès aux intrants, au financement, les chambres régionales qui se posent en « interface entre le pouvoir public et les producteurs du monde rural » doivent parvenir « à jouer pleinement leur rôle à travers cette délégation de pouvoir qui a été faite par l’autorité ». C’est là une des attentes de Moussa Koné, président de la chambre nationale d’agriculture.

Partageant l’essence du combat de l’entité qu’il représente, il salue la création de la banque agricole, une épine de moins sur le chemin vers le financement du secteur rural.  « Mais, nous ne sommes pas tout à fait satisfaits parce que nous souhaiterons que tous les petits producteurs aient accès à ces financements, informe-t-il avant d’indiquer qu’il ne faut pas que cette banque reste au niveau classique, à un échelon un peu supérieur. Il faut qu’il touche réellement les petits producteurs ».

Ce n’est pas tout. A la CNA, convaincus que « la subvention des intrants va nous permettre de baisser considérablement les coûts de la production »,  les acteurs s’interrogent : « Pourquoi ne même pas donner gratuitement les intrants au lieu de continuer à distribuer, à donner gratuitement de l’aliment ? »

Produits subventionnés par le gouvernement pour une bonne campagne agricole 2018-2019

L’enjeu

Les interrogations ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Paul Kaba Thiéba a « entendu » le président de la chambre nationale d’agriculture exprimer les doléances de la profession.  « Le gouvernement est conscient de tout cela, dira-t-il. (…) [La Banque agricole] sera opérationnelle dans les prochains mois et va faire des crédits aux producteurs pour financer l’acquisition de matériels, des intrants pour permettre de moderniser notre production ».

Le Premier ministre  a pour référence l’axe 3 du PNDES à travers lequel l’exécutif annonce comment dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.  Et avec un secteur qui occupe « à peu près 80% » des Burkinabè, et qui contribue « à hauteur de 30% de la formation de la richesse nationale mesurée par le produit intérieur brut », le chef du gouvernement estime qu’ « il faut déjà qu’on arrive à partir de l’agriculture à assurer l’autosuffisance alimentaire ».

En route pour le lancement officiel de la campagne agricole humide 2018-2019

L’ambition ne se limite pas là. Il souhaite par la suite « jeter les bases de l’industrialisation » du pays à travers les industries agro-alimentaires, la transformation du coton, des fruits et légumes, de l’anacarde, le riz avec les excédents de la production. « Nous devons être à mesure de mettre en place des unités industrielles qui vont les transformer et qui vont jeter les bases de l’industrialisation de notre pays. C’est ça l’enjeu », termine le chef du gouvernement.

Oui Koueta

Burkina24

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