Procès du putsch : « Rambo » à la barre le vendredi
Le mercredi 4 juillet 2018, à la suite du caporal Dah Sami, c’est le soldat de première classe Amadou Ly qui a été appelé à la barre. Il est poursuivi pour meurtre, coups et blessures volontaires et complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat. « Ça me fait bientôt trois ans de prison et j’attendais pour m’expliquer », a commenté l’accusé en début de son audition dans la soirée. Des griefs qui lui sont faits, l’accusé les a niés en bloc. « A mon poste, il n’y a pas eu de morts, donc je ne reconnais pas ».
Bien avant le 5e accusé à passer à la barre selon la liste fournie le lundi 2 juillet 2018 par le président du tribunal pour définir l’ordre de passage, une seconde liste a été dévoilée. Les interrogatoires recommenceront le vendredi 6 juillet après la journée de repos du jeudi, avec les accusés Nébié Moussa dit Rambo, Ouékouri Kossè, Badiel Eloi, Koussoubé Roger et Zouré Boureima.
« … renforcer le poste de détection »
Pour revenir au témoignage du soldat de première classe Amadou Ly, celui-ci a indiqué avoir reçu un appel de l’adjudant Nion, son supérieur hiérarchique, le 16 septembre 2015 vers 10h « pour renforcer le poste de détection » à l’entrée principale du bâtiment de la Présidence du Faso. Il serait arrivé à Kossyam vers 13h. Des déclarations qui contredisent celles contenues dans les PV qui assurent que le soldat y a été « pour désarmer un poste de garde ».
L’accusé a poursuivi en expliquant qu’ « aux environs de 17 h, j’ai cherché à revoir mon chef (l’adjudant Nion). Je me suis rendu au palais vers le hall. Là-bas, j’ai trouvé (le major) Badiel Eloi. Je n’ai pas vu (l’adjudant) Nion. Et là, poursuit-il, (le sergent-chef) Bouda Mohamado m’a ordonné de rester à la porte (pour monter la garde) ». Le bâtiment devant lequel l’accusé assurait la garde était occupé par des autorités de la Transition, dont le Premier ministre Isaac Zida, selon le Parquet militaire. Le soldat affirme qu’il n’en savait rien.
En confrontation, l’adjudant Nion a confirmé avoir appelé le soldat qui était de repos pour « renforcer la détection » (lieu de vérification et de contrôle des visiteurs). « Ce n’est pas une chose étrange. Quand il y a un absent, je suis dans l’obligation d’appeler un soldat en repos pour remplacer l’absent », explique l’adjudant. Pour la détection, ce dernier relate que pour les jours ordinaires il poste 4 éléments et pour les jours de Conseil des ministres, ce sont 6 hommes qu’il poste. Et le 16 septembre 2015, il y avait 4 hommes. Quant à la présence du soldat au Palais, l’adjudant dit être « convaincu » que l’accusé « venait [lui] demander s’il peut rentrer chez lui ».
« On devait me féliciter »
En sus de sa mission de garde au Palais, l’accusé a confié avoir effectué une mission au domicile du défunt président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, en compagnie de ses chefs Badiel et Kossè. Mais « je regrette d’avoir été là-bas », confesse-t-il. Selon l’accusé, ils ont empêché le pillage du domicile et aidé à éteindre le feu qui s’y dégageait. « On devait me féliciter », poursuit-il avant de révéler avoir entendu feu Salifou Diallo qui demandait, au téléphone, au major Badiel « de rester la nuit pour garder la maison ».
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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