Procès Putsch: « Le Général Bassolé ne s’est pas retrouvé parmi nous par hasard »

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Les avocats de la Défense, ainsi que leurs clients, ont commencé à se jeter des pierres dans leurs jardins respectifs. A la suite de l’Adjudant-Chef Major Badiel Eloi, le Sergent-Chef Roger Koussoubé a comparu ce mardi 10 juillet 2018. Ce dernier a balayé du revers de la main la plupart des déclarations faites par ses prédécesseurs. Il évoque même pour la première fois le nom du Général Djibril Bassolé qui avait, selon ses dires, des éléments au sein de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle.

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Le procès du putsch manqué a débuté ce 10 juillet 2018 avec la suite de l’interrogatoire de l’Adjudant-Chef Major Badiel Eloi. « Je n’ai jamais reçu une somme d’argent dans le cadre des évènements. C’est à la veille de la Tabaski qu’on a remis 30.000 FCFA à chacun pour que nous puissions fêter », a répondu l’accusé à la question du Parquet militaire qui demande s’il a reçu ou non une quelconque somme d’argent.

Le Major Badiel a indiqué que lui et l’Adjudant Jean Florent Nion sont comme des « frères de sang ». Qu’il arrive très souvent qu’ils s’aident mutuellement. Mais, une expertise versée dans le dossier vient contredire ses affirmations. Selon le Parquet, le 18 septembre 2015, une somme de 1.941.000 FCFA a été transférée à l’Adjudant-Chef Major Badiel Eloi par le biais de l’Adjudant Jean Florent Nion au travers d’un numéro de la Côte d’Ivoire.

Le sieur Badiel reconnaîtra ce transfert, mais soutient qu’il n’est pas lié aux évènements. Le Parquet rebondit en signalant que la même somme d’argent a été envoyée notamment à Jean Florent Nion, Moussa Nébié, Ouékouri Kossè. L’avocat de l’accusé, Maître Baziémo, a souhaité le retrait pur et simple de cette pièce du dossier, car c’est la première fois que son client l’apprend et que l’un des deux experts n’aurait pas prêté serment.

« Badiel Eloi et Jean Florent Nion tiennent à nuire la famille de Diendéré… »

Le juge militaire apportera une décision sur cette requête dans les jours à venir. « Je regrette tout ce qui s’est passé. Je demande des excuses à tous ceux que nous avons pu offenser ». C’est l’aveu du Major Badiel avant le début de l’interrogatoire de l’ex-agent du renseignement du RSP, le Sergent-Chef Roger Koussoubé.

A noter que l’Adjudant-Chef Major Badiel Eloi qualifiait hier 9 juillet 2018 le Sergent-Chef Roger Koussoubé dit « Touareg » de messager du Général Diendéré. A la barre, il ne se reconnaît pas dans ces déclarations. Roger Koussoubé a pour avocats Maîtres Alexandre Sandwidi et Michel Traoré. Né en 1976 à Bobo-Dioulasso, l’ex-agent du renseignement du RSP est marié et père de cinq enfants dont des jumeaux.

Il avait été condamné à trois mois de prison ferme pour désertion. Cinq chefs d’accusation pèsent contre lui : attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, dégradation de biens et incitation à commettre des actes contraires à la discipline. « Le Touareg » n’a reconnu qu’un seul fait, celui de la dégradation de biens.

« Je n’ai jamais dit à l’Adjudant-Chef Major Badiel Eloi ni à l’Adjudant Jean Florent Nion d’arrêter qui que ce soit. Ceux qui disent qu’ils n’étaient pas d’accord avec l’arrestation des autorités de la Transition, si tel est le cas, ils pouvaient procéder à mon arrestation ou me dénoncer à la Gendarmerie. L’Adjudant-Chef Major Badiel Eloi et l’Adjudant Jean Florent Nion tiennent à nuire toute une famille, celle de Diendéré bien sûr. Ce qu’ils ont dit ici, c’est faux. Je n’avais pas su que les autorités ont été arrêtées », a déclaré le Sergent-Chef Roger Koussoubé.

« Le Général Bassolé ne s’est pas retrouvé parmi nous par hasard… »

Selon ses dires, ce n’est que le lendemain 17 septembre 2015 qu’il a appris à la télé qu’il y avait un coup d’Etat. « Sinon, j’ai appris le 16 septembre qu’il y avait une crise au sein du RSP pour la quatrième fois. C’est également à cette date que les gens ont commencé à me surnommer Le Touareg. Contrairement à ce qui se dit, il y avait trois camps au RSP. D’abord, ceux qui sont restés fidèles au corps sous les commandes des Chefs de corps, ensuite les pro-Zida notamment le Sergent Compaoré, le soldat Nadié. Et enfin ceux qui répondaient aux ordres du Général Djibril Bassolé dont le Major Badiel Eloi, l’Adjudant Jean Florent Nion et d’autres sous-officiers supérieurs », a-t-il révélé.

Ainsi donc, le nom du Général Bassolé est prononcé par un accusé pour la première fois depuis le début des interrogatoires. Roger Koussoubé acquiesce faire partie de ceux restés fidèles au RSP, mais travaillait souvent sur ordre du Commandement pour le camp Zida. « L’ancien Premier ministre Zida a demandé à me rencontrer plusieurs fois, mais j’ai refusé. Le saviez-vous ? Être protestant au RSP en son temps suppose que vous êtes pro-Zida », se rappelle encore l’accusé.

Pour l’avocat du sieur Koussoubé, Maître Sandwidi, le fait que le nom de son client ne figure pas parmi les personnes ayant reçu la somme de 1.941.000 FCFA réconforte sa constance, sa sincérité et son humilité dans cette affaire. « J’ai fui pour aller en Côte d’Ivoire parce que ma vie était menacée. Au fur et à mesure que nous avançons dans ce procès, vous allez découvrir que le Général Bassolé ne s’est pas retrouvé parmi nous par hasard. J’ai décidé de venir ici pour dire la vérité », lance le Sergent-Chef Koussoubé, l’air serein. Le procès suspendu à 17h reprendra le 11 juillet à 9h.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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10 commentaires

  1. Je crois que nous allons connaître les vrais visages criminels qui dirigeaient notre armée.

  2. Je crois que nous allons connaître les vrais visages criminels qui dirigeaient notre armée.

  3. Les supra juridictions qui aveuglement se prononcent favorablement pour la mise en liberté de certains à travers des décisions factices, qu’elles viennent nous dire le contraire. La vérité rien que la vérité Touareg. C’est cela l’essence de vie d’un enfant intègre même devant une tombe.

  4. Les supra juridictions qui aveuglement se prononcent favorablement pour la mise en liberté de certains à travers des décisions factices, qu’elles viennent nous dire le contraire. La vérité rien que la vérité Touareg. C’est cela l’essence de vie d’un enfant intègre même devant une tombe.

  5. Petit à petit l’oiseau fait son nid, Tout finira par se savoir

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  7. C’est sérieux ces dénonciations sans fin ??Tous ces militaires aux poteaux ,plus jamais des voyous dans l’ar

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  9. Que les gens de la nafa qui passaient le temps à jacasser l’innoscence de bassolé viennent nous prouver le contraire.😁trop de connaisseurs dans ce pays.merde.

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