Présidentielle 2020 : Sans carte consulaire, «des milliers de Burkinabè seront exclus»
Les députés des trois groupes parlementaires de l’opposition politique burkinabè se sont expliqués sur leur retrait lors du vote du projet de loi modificative du Code électoral, le lundi 30 juillet 2018. « Nous avons pris la décision de nous retirer après avoir expliqué et défendu nos positions », ont-ils fait savoir, le mardi 31 juillet 2018. Les députés de l’opposition se sont retirés parce que, disent-ils, « la majorité a refusé de prendre en compte nos observations ».
Les trois groupes parlementaires de l’opposition se sont insurgés contre trois aspects de la nouvelle mouture du Code électoral, aspects largement commentés ces derniers jours par eux mais également par le chef de file de l’Opposition politique burkinabè, Zéphirin Diabré. L’un des points d’achoppement concerne l’exclusion de la Carte consulaire comme document de votation pour les Burkinabè de l’extérieur.
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A ce propos, selon l’opposition parlementaire, ce sont « des obstacles [qui] sont dressés pour réduire la participation des Burkinabè de l’extérieur aux prochains scrutins ». En limitant les documents de votation, c’est « une régression démocratique » et, poursuivent-il, « nous sommes ahuris » de voir apparaître comme motif de rejet de la carte consulaire, sa « fiabilité ». Ainsi, les députés se posent des questions : « qui est responsable de la fiabilité des documents administratifs délivrés aux citoyens ? ».
Le Député Moussa Zerbo et le débat sur la carte consulaire
« Aujourd’hui, si vous venez remettre cette pièce en cause, après les élections, qu’est-ce qui va arriver ? Est-ce qu’on expose pas nos compatriotes ? Nous pensons que ce n’est pas du tout responsable de la part de ce pouvoir de procéder de la sorte (…).
Vous allez en Côte d’Ivoire avec votre CNIB (Carte nationale d’identité burkinabè, ndlr), c’est nul et caduc ! Vous ne pouvez mener aucune opération avec la CNIB. Alors, pourquoi mettre nos compatriotes en danger ? Nous pensons qu’ici, il y a une volonté manifeste d’exclure nos compatriotes de la diaspora ».
Par ailleurs, selon l’Opposition parlementaire, en apposant la fiabilité de la carte consulaire, « on expose nos compatriotes vivants à l’extérieur à des difficultés ». Ces députés restent convaincus qu’à travers la non prise en compte de la Carte consulaire comme document de votation, « ce sont des milliers de Burkinabè qui seront exclus des scrutins à venir ».
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Le lundi 30 juillet 2018, le chef de file de l’opposition politique annonçait une forme de lutte autre que les dénonciations. De ce que l’opposition parlementaire mènera comme actions pour encore s’opposer à la nouvelle mouture de la loi électorale, rien n’est encore acté. « Des actions seront menées, mais nous nous réservons le droit de les dévoiler ici », a fait savoir Juliette Bonkoungou, député CDP. « Ce que nous allons faire, nous n’allons pas le dire ici. Au moment venu, vous serez informés », a ajouté Zéphirin Diabré.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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