Energie : En attendant l’arrivée du gaz
Que retenir de la visite d’amitié et de travail effectuée par le président du Faso à Accra au Ghana sur invitation de Nana Dankwa Akufo-Addo ? De l’avis du chef de l’Etat élevé à la Dignité de l’Ordre de l’Etoile du Ghana, « témoignage de la qualité des rapports qui existent entre nos deux pays et peuple », la rencontre de haut niveau aura été « brève, mais efficace ».
Dans l’optique de consolider les relations entre le Burkina et le Ghana ou plutôt de « défendre un certain nombre de projets qui étaient en souffrance » selon les termes du ministre burkinabè de l’énergie, Bachir Ouédraogo, Roch Kaboré a répondu à l’invitation du président ghanéen Nana Dankwa Akufo-Addo, du 17au 18 septembre 2018. Le chef de l’État burkinabè était également accompagné des ministres des affaires étrangères, des Burkinabè de l’extérieur, de l’eau et de l’assainissement et des transports.
« Nos deux pays ont énormément de choses en commun. Sur le plan historique, géographique », dira le président ghanéen dans une brève adresse au sortir de la concertation entre les deux délégations. Nana Akufo-Addo dit partager également « des points de convergences sur de nombreux problèmes » que connait la sous-région ouest africaine, le continent et le reste du monde.
« En recevant le président Kaboré ici à Accra, je reçois un très grand ami du Ghana, d’un pays qui a de très positives relations avec le Ghana », dit-il. Les deux chefs d’Etats n’ont en effet eu de cesse de laisser transparaitre l’affinité existante entre eux. Des larges sourires, des poignées de mains, des accolades ont été donnés à voir tout au long du séjour. Avec pour résultat : « la visite du président ici a été productive».
Des conclusions de la rencontre au sommet
Les discussions ont porté sur « toutes les questions qui ont trait à des projets intégrateurs entre les deux pays » que sont ceux du chemin de fer, la connectivité énergétique, le transport d’hydrocarbures et dans le futur du gaz et la fraude fiscale.
Sur la question du chemin de fer, « il y a eu des avancées », a confié le chef de la diplomatie, Alpha Barry. Après avoir pris note des implications du projet, poursuit-il, « les deux présidents ont donné des instructions afin que tout aille vite de sorte que d’ici six mois, il y ait un début de lancement » des travaux.
Et pour éviter l’évasion fiscale, les deux Etats réfléchissent sur la possibilité que « les douanes burkinabè puissent s’installer au Ghana si on le veut de sorte qu’en amont, on puisse collecter les taxes douanières pour tous les produits qui vont en direction du Burkina ».
Et pour éviter « les bagarres aux frontières » du fait de la transhumance, les deux gouvernements ont choisi de « mettre en place un corridor qui va permettre aux animaux de passer ». Le Ghana qui bénéficie de la clémence de la nature annonce la mise en place des ranches pour y accueillir le bétail sur son territoire.
Augmenter la ligne Bolgatanga-Ouaga pour atteindre 330 kilovolts
L’interconnexion Bolgatanga Ouaga permettait jusqu’ici de transporter de l’électricité à hauteur de 225 Kilovolts. Certes, « la capacité avérée du Ghana à nous offrir plus d’électricité, mais il y a des travaux qui doivent se réaliser au niveau du Ghana » a indiqué le ministre de l’énergie Bachir Ismaël Ouédraogo.
En attendant la finition des travaux côté ghanéen pour élever le voltage à 330 et permettre ainsi d’avoir une fourniture de 100 à 120 mégawatts, le Burkina qui a un « énorme déficit de plus de 100 mégawatts » avec une « demande (qui) croit pratiquement de 15 à 20% chaque année », importe actuellement autour de 20 à 30 KW du Ghana.
Le pays ne pouvant « pas seulement se fier aux importations avec la Côte d’Ivoire », avance Bachir Ouédraogo, l’obligation de « diversifier » s’impose au gouvernement. Pour la diversification, les regards sont encore tournés vers le Ghana qui vient de découvrir des gisements de pétrole et de gaz. Sur le chemin de la réduction « de façon drastique » du coût du kilowattheure, le pays ne produisant de l’énergie qu’à partir du DDO et du HSFO, le ministère de l’énergie pense déjà à la piste du gaz.
« Avec le gaz nous sommes à mesure de réduire le coût entre 30 et 40%. Ce qui va permettre que nous puissions être assez compétitifs. Il y a un projet de pipeline qui est envisagé concomitamment avec le réseau ferroviaire qui est en train d’être mis en place. Si ça se réalise, se projette Bachir Ismaël Ouédraogo, ça va donner un ouf de soulagement pour nous ».
Au regard des annonces en attendant les travaux de la douzième commission mixte de coopération, aussi « brève » qu’aura été la rencontre au sommet – ce 18 septembre a été une journée marathon – elle a été « efficace » pour le président du Faso.
Oui Koueta
Burkina24
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