Cinéma: « Les chatouilles » de Andréa Bescond et Éric Métayer
On est loin de s’imaginer toutes ces émotions en allant voir ce film au titre un peu anodin « Les chatouilles ». Des soupirs qui déchirent le silence de la salle, des personnes qui tentent de rattraper une larme qui échappe. En compétition de premières œuvres, ce film qui traite de la pédophilie a ému plus d’un cinéphile lors de sa projection au Théâtre de Namur, ce mercredi 3 octobre 2018, à l’occasion de la 33e édition du Festival International du Film Francophone (FIFF).
« Les chatouilles » est un film français réalisé par Andréa Bescond et Éric Métayer, adapté de leur pièce « Les Chatouilles ou la Danse de la colère ».
Le film est une autobiographie. La réalisatrice Andréa Bescond relate son histoire. A l’âge de 8 ans, elle est victime d’un pédophile voisin et ami de la famille.
Des scènes de viol que subit la petite fille pendant des années sont présentées de manière subtile et profonde à la fois. L’abus sexuel est pointé du doigt sans vraiment être dévoilé.
Devenue jeune femme, Odette se bat pour reconstruire sa vie. Sa rencontre avec la psychologue renvoie à des scènes de son enfance, aux moments passés avec Gilbert, son bourreau. Petite fille, elle aimait danser et dessiner. Son traumatisme trouve en la danse un échappatoire. C’est avec rage qu’elle donne ses performances. Mais l’instant d’après, elle succombe à la drogue, enchaîne les relations.
En parler, la thérapie
Dénoncer devient problématique. La relation compliquée avec la mère ne lui facilitera pas la tâche. Pourquoi n’a-t-elle rien dit ? Va-t-on la croire ou la réprimander ? Enfant, elle est manipulée par son bourreau. Il propose de lui faire des chatouilles et lui interdit d’en parler. Malgré les douleurs, elle se mure dans son silence.
Elle ne trouvera la parole qu’une fois adulte pour dénoncer ce dernier. Le soutien familial, des amis devient nécessaire. La Psychologue la suit partout.
Ce crime est d’autant plus réel qu’il y a 75 000 enfants violés recensés en France. Les prédateurs, eux n’ont pas un visage et peuvent se retrouver être un proche de la famille, une personne aimante, respectueuse, mariée avec des enfants aussi.
L’une des actrices Carine Viard (dans le rôle de la mère), présente à la projection explique que le film représente pour Andréa Bescond, un combat de pouvoir sortir toutes les victimes de l’ombre afin qu’elles dénoncent leurs agresseurs et retrouvent une vie. D’ailleurs, l’imprescriptibilité sur la pédophilie est devenue son combat. Les pédophiles pour elle, doivent payer leur crime quel que soit le temps écoulé.
Revelyn SOME
Burkina24
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