An 4 de l’Insurrection populaire : Le député Bindi Ouoba en parle dans un livre
Dr Bindi Ouoba, membre du groupe parlementaire MPP, président de la commission des affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger, a rédigé un document de 28 pages sur « l’insurrection populaire d’octobre 2014 au Burkina Faso : un défi de la démocratie ». Ce document a été rendu public ce dimanche 28 octobre 2018 à Ouagadougou.
Le Burkina Faso va commémorer dans les jours à venir le quatrième anniversaire de sa deuxième insurrection populaire, après celle du 3 janvier 1966, qui avait vu la chute du président Maurice Yaméogo. L’insurrection populaire d’octobre 2014, a été un événement politique majeur, pour le Burkina Faso, de par les circonstances de son avènement. Intervenue après cinquante ans d’indépendance, elle a fait chuter le régime de Blaise Compaoré accusé de « décrochage démocratique, de mal gouvernance et de crime de sang », par des insurgés composés essentiellement de jeunes.
A l’orée de cet anniversaire, le député Dr Bindi Ouoba, membre du groupe parlementaire MPP, président de la commission des affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger, a rédigé un document de 28 pages sur « l’insurrection populaire d’octobre 2014 au Burkina Faso : un défi de la démocratie ». Selon lui, trois dates sont à retenir dans l’histoire démocratique du Burkina Faso. Il s’agit du 3 janvier 1966, la révolution d’août 1983 et l’insurrection populaire de 2014.
« En 1966, c’était une quête de gouvernance et de démocratie. La révolution de 1983 est une révolution identitaire, le Burkinabè. L’insurrection est arrivée parce qu’il y a un décrochage démocratique. Cela s’explique par un besoin de rupture, une quête de la démocratie et de bonne gouvernance. Tout en exigent des nouveaux dirigeants de nouvelles valeurs comme la justice, de solidarité, de bonne gouvernance et de probité », a rappelé le député Dr Bindi Ouoba.
Il est revenu dans son livre, entre autres, sur la portée de la politique l’insurrection populaire d’octobre 2014, la démocratie et ses ennemis, la place institutionnelle de l’autorité de l’Etat, l’orientation de la vision de la jeunesse et de la réconciliation nationale.
A l’écouter, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso a été un événement politique et une grande leçon de démocratie. Ainsi, elle sera survenue suite à plusieurs mises en gardes au régime Compaoré sur les manquements de sa gouvernance, mais surtout elle est l’explosion de rancœurs, de frustrations, contenues depuis plusieurs années.
« L’insurrection est un carrefour important pour notre pays. Cela a donné du crédit à l’homme Burkinabè. A savoir que nous sommes un peuple qui, a tout moment, peut se réveiller s’il a l’impression qu’on le conduit à l’abattoir », a-t-il renchéri. Par ailleurs, l’auteur a noté des tentatives de déstabilisations des institutions, avec la récurrence des actes terroristes, par ce qui « semble être une coalition de ceux qui estiment n’avoir rien engrangé dans l’insurrection, et de ceux que l’insurrection aurait dépossédés ».
Défi de la démocratie
Le député a fait savoir qu’après l’insurrection populaire, la population estimait que c’était terminé. Il a expliqué que l’insurrection était une quête de démocratie. « Mais la démocratie est un processus qui se construit. Et si nous ne faisons pas attention nous pouvons retomber dans les travers », a-t-il soutenu.
Egalement, le député Dr Bindi Ouoba a tenu à préciser qu’à l’issue de l’élection de Roch Kaboré comme Président du Faso il s’est développé de façon progressive « une crise de citoyenneté, caractérisée par l’émergence de comportements inciviques et d’incivilités ».
Pour lui certains Burkinabè confondent liberté et libertinage. « Si je m’en tiens à ce qu’on voit aujourd’hui. L’action de certains acteurs que ça soit politique, les syndicats, la société civile alors il faut faire très attention pour ne pas empêcher notre démocratie de s’installer. La bonne gouvernance est un objectif à atteindre et n’est pas le seul fait des gouvernants mais l’affaire de tous », a-t-il conclut.
Jules César KABORE
Burkina 24
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