Général Diendéré : « Ce n’est pas moi qui cache la vérité »
Ce 17 décembre 2018 correspond au 12ème jour d’audition du Général Gilbert Diendéré. Le mis en cause tente toujours de démontrer que le coup d’Etat survenu il y a exactement 3 ans et 3 mois n’a été ni préparé ni prémédité.
Le Général Diendéré et ses Conseils ont versé vendredi 14 décembre dernier de nouvelles pièces au dossier. Ces nouveaux éléments à décharge ont tendance à prouver que les 160 millions de F CFA venus de la Côte d’Ivoire ont été contractés grâce à un prêt bancaire.
« C’est le boribana du Général Diendéré ce matin. Son attitude est assez démonstrative de sa mauvaise foi. Mon Général, sachez que nous n’avons aucune animosité contre vous. Nous avons suffisamment d’éléments qui montrent que les 160 millions n’ont pas été contractés par un prêt bancaire. Cet argent est venu de la Côte d’Ivoire en même temps que les matériels de maintien de l’ordre », déclare Me Séraphin Somé, avocat des Parties civiles qui demande à l’accusé d’alléger les souffrances qu’il inflige aux différentes parties en ne s’attardant que sur ce qui s’est réellement passé.
Me Guy Hervé Kam lui emboîte le pas pour décrédibiliser la pièce. « Le Général Diendéré et sa défense sont en train de poignarder les victimes dans leur tombe », déplore-t-il. Il poursuit en citant des noms de victimes décédées bien avant les dates énoncées dans le document.
« Je ne peux pas vous dévoiler mes sources de renseignements »
Le Parquet également reste dubitatif face au document et aux dires du Général qui affirme avoir donné sa maison en caution pour l’occasion. « Je ne peux pas vous dévoiler mes sources de renseignements. Ce document a fait deux ans dans le bureau du Juge d’instruction, mais il ne m’a jamais posé de questions sur ça », se défend le Général Diendéré.
Foi de l’accusé vedette, ledit document comporte des noms et des pistes menant sur la voie de la manifestation de la vérité. « C’est une pièce à prendre avec des pincettes », nargue pourtant le Parquet qui relève des ratures, des surcharges, des fautes d’orthographe et l’absence de signature sur la pièce brandie par la partie défenderesse.
« Le Parquet et le Juge d’instruction veulent cacher des choses aux parents des victimes et au peuple burkinabè. Vous ne pouvez pas m’empêcher de parler de Zida dans ce dossier. Ce n’est pas moi qui cache la vérité. Je suis militaire. Je n’ai jamais fait la politique », réagit « Golf » du haut de ses deux étoiles.
Pour le Ministère public, l’Officier général tente de « dédouaner » ses amis de l’extérieur notamment ceux de la Côte d’Ivoire. « Il est difficile de vous suivre, mon Général. Vous faites un rétropédalage », note le Procureur militaire pour qui le prévenu s’attarde à donner des coups d’épée dans l’eau.
Les Conseils du Général viennent à sa rescousse. Selon l’un d’entre eux, Me Mathieu Somé, le document à décharge révèle qu’il s’agissait pour certains d’utiliser des enfants comme « boucliers humains » pendant le putsch. Il soutient que c’est plutôt le Parquet et les avocats des parties civiles qui sont en train d’amuser la galerie. « La fuite ne fait que commencer pour certains », répond-il à ses collègues des Parties civiles.
Les débats se poursuivent demain 18 décembre 2018 à la Salle des Banquets de Ouaga 2000.
Noufou KINDO
Burkina 24
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