Burkina : Des « conflits ont dressé des Burkinabè contre d’autres Burkinabè »
Le Ministère de la Justice, des Droits Humains et de la Promotion Civique a organisé une journée de sensibilisation sur l’observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires au profit des hommes de médias. C’était ce jeudi 20 décembre 2018 à Ouagadougou.
Les conflits communautaires sont nombreux dans notre pays. Selon une étude de 2012 à 2014, il a été enregistré 2 931 cas de conflits communautaires au Burkina Faso. Il s’agit de conflits à caractère ouvert et violent, avec comme conséquences, des pertes en vie humaine, des blessés, des déplacés, des dégâts de matériels.
« Les plus récurrents sont les conflits entre agriculteurs éleveurs, qui à l’époque, occupaient 48,9%. Suivent les conflits fonciers avec 27, 4% et les conflits liés à la chefferie traditionnels, 13,9%. Les conflits liés à l’exploitation artisanale de l’or sont à hauteur de 3,5%, les conflits inter religieux et intra religieux à 2,6%, ceux ethniques à 1,9%, (…). Les zones conflictuelles, selon la cartographie établie par l’étude montre que la région du Sahel revient en tête avec 436 cas de conflits communautaires de 2012 à 2014 », a affirmé la directrice générale de la promotion civique Zongo/Sawadogo Hadjaratou.
Pour mieux illustrer les méfaits des conflits communautaires au Burkina Faso, le Secrétaire général du ministère de la justice, des droits humains et de la promotion civique a révélé que selon un rapport, réalisé en 2015, les conflits enregistrés à Gaoua, Guenon, Passakongo et Zabré ont entraîné en 2012 et 2017, 44 blessés, 5 679 personnes touchées et 41 décès dont des brûlés vifs.
« Ce rapport nous a donné de mesurer l’ampleur et la profondeur de ces conflits aussi bien dans leurs manifestations, leurs causes que leurs conséquences. Ces conflits ont dressé des Burkinabè contre d’autres Burkinabè (…) », regrette le Secrétaire Général du Ministère de la Justice, des Droits Humains et de la Promotion Civique,Théophile Sawadogo.
C’est donc par souci de préserver la paix et la cohésion sociale, gage de tout développement que le gouvernement burkinabè a adopté le 28 décembre un décret portant création, organisation et fonctionnement de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC). Ce mécanisme, à en croire ses adhérents, est à saluer dans la mesure où sa composition multi-acteurs et fédératrice donne la garantie d’une lutte bien structurée et efficace contre le phénomène des conflits communautaires menée depuis des décennies par différentes entités publiques et privées. « L’opérationnalisation effective de l’ONAPREGECC permettra au Burkina de soulager un tant soit peu ses populations des conflits communautaires ». ajoute Théophile Sawadogo.
Qu’est-ce que l’ONAPREGECC ?
Selon la directrice générale de la promotion civique Zongo/Sawadogo Hadjaratou et le secrétaire général du ministère de la justice, le mécanisme a pour attribution de collecter, traiter, analyser et diffuser les données sur les conflits communautaires, déclencher l’alerte précoce en cas de risque de conflit communautaire, etc.
Les membres de l’ONAPREGECC sont installés dans une grande partie du pays. Une opérationnalisation effective, de ce mécanisme contribuera à promouvoir la paix et la cohésion sociales au Burkina Faso.
La directrice générale de la promotion civique a indiqué qu’une étude sera finalisée cette année pour une actualisation des données sur les conflits communautaires.
Irmine KINDA
Burkina24
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