Procès du putsch : Bassolé tiendra-t-il promesse ?
Dans la série du procès du Coup d’Etat de septembre 2015, l’épisode Djibrill Bassolé reprend le lundi 7 janvier 2019. Débuté en février 2018, le jugement du dossier se poursuit donc en 2019 et pour cette reprise, c’est le général Djibrill Bassolé qui tiendra le micro pour se défendre des faits qui lui sont reprochés. C’est le général Djibrill Bassolé qui a succédé au général Gilbert Diendéré, considéré comme le présumé cerveau du Coup d’Etat perpétré par certains éléments de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP) en septembre 2015, à la barre.
L’on se rappelle de cette phrase prononcée par le général Diendéré pour se défendre : « Je n’ai ni commandité, ni planifié, ni exécuté ce que les gens ont appelé coup d’Etat ». Il n’aurait fait qu’assumer « une situation ». Par contre, le général Djibrill Bassolé a été plus clair en entamant sa déposition. « Je plaide non coupable », avait-il lancé. Le lundi 7 janvier 2019, comme l’a annoncé le président de la Chambre de jugement du tribunal militaire, l’audience reprend avec à la barre, le général Djibrill Bassolé, poursuivi pour meurtre, trahison, coups et blessures volontaires, complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat.
« Fabriquées » et « manipulées »
Lors de sa dernière comparution le vendredi 21 décembre 2018, l’inculpé s’est défendu en faisant remarquer qu’ « aucun acte de complicité n’a été relevé par [ses] coaccusés ». Aussi, pour ce qui concerne les écoutes téléphoniques, la pièce maitresse, le général a promis apporter les preuves qu’elles ont été « fabriquées » et « manipulées ». Tiendra-t-il promesse ? Pour sûr, le dénouement de ce procès est attendu des Burkinabè. Entre partisans et détracteurs, l’attente a été longue et le film n’est pas prêt de lancer le générique de fin.
Après avoir vidé la forme et attaqué le fond du procès, certains avocats de Djibrill Bassolé, au début de son audition ont fait un come-back pour réattaquer des pièces du dossier. Ils ont été déboutés, mais est-ce la fin ? Au-delà de toute stratégie de défense adoptée par des avocats des accusés, l’attente du verdict sera d’autant plus longue puisque dans le déroulé même du procès, les étapes sont longues et nombreuses sont encore à franchir. A la suite de la phase d’auditions des accusés présents (75 sur 84), suivra normalement celle des témoins (une trentaine environ), des experts (au moins deux), l’examen des pièces à conviction et l’audition des parties civiles.
A partir de ce moment, le président du Tribunal peut clore les débats et ouvrir la phase des plaidoiries qui débute, en principe, avec les avocats des parties civiles. Ensuite suivra le Parquet militaire et les avocats de la défense les clôtureront. Lors de cette étape, le président du Tribunal peut limiter ou non le temps imparti à chacun pour plaider.
A noter que le nombre d’hommes en toge (parties civiles, avocats de la défense et Parquet militaire) présents au procès du coup d’Etat de septembre 2015 frôle la centaine. Mais durant toutes ces étapes, des contre-interrogatoires peuvent intervenir à tout moment selon le bon vouloir du Président du Tribunal. A la fin interviendra la délibération avec le verdict.
… que la vérité sorte
En attendant ce dénouement, cela fait neuf mois déjà que le procès du Coup d’Etat de septembre 2015 occupe les colonnes de nombreux canards burkinabè. A chaque épisode, les débats fusent. « La justice vient tard, mais vient enfin », disait Henri-Fréderic Amiel. Quel que soit le temps mis, le peuple burkinabè attend, en plus de la justice, que la vérité sorte de la salle des banquets de Ouaga 2000 réquisitionnée par le procès.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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