Général Zagré : « J’ai une fois invité Diendéré chez moi. Mais, lui, jamais »
Le Général de Brigade Pingrenoma Zagré s’est évertué, ce lundi 25 février 2019, à réagir à la panoplie de questions et observations des avocats tant des Partes civiles que de la Défense. L’ancien Chef d’Etat-Major général des armées (CEMGA) est resté campé sur sa position : La hiérarchie n’a rien à voir dans cette affaire de coup d’Etat, chacun sa croix !
L’audience de ce lundi 25 février 2019 a débuté avec la parole dans le camp des avocats des Parties civiles. Me Prosper Farama, après avoir posé des questions et fait des observations, a passé le témoin à sa consœur, Me Awa Sawadogo.
Dès le 16 septembre 2015, est convaincue l’avocate de la Radio Savane Fm, il s’agissait d’un coup d’Etat. Et dès les premières rencontres, la stratégie de la hiérarchie militaire, a-t-elle ajouté, consistait d’abord à faire libérer les autorités de la Transition.
« J’ai été surpris par ce coup d’Etat. Il ne s’agissait pas du tout d’une énième crise. Le coup visait à mettre à fin au régime de la Transition. Et, il ne s’agissait pas pour nous de régler cette situation d’un coup de bâton magique. Il a fallu procéder à une stratégie pour faire libérer les otages », a réaffirmé le Général Zagré.
Pour le Général Diendéré, pourtant, la hiérarchie devrait être dans la même loge que les accusés, puisque, selon ses mots, elle a ordonné notamment la mission héliportée. Le témoin à la barre a réfuté ces déclarations de l’accusé. « Je n’ai jamais ordonné une mission héliportée », a-t-il martelé avant de faire des précisions concernant sa présence aux côtés du Général Diendéré à l’aéroport.
« Moi, je connais le Général Diendéré depuis 44 ans »
« C’est pour les Chefs d’Etat et les médiateurs que les honneurs ont été déployés. Et non pour le Général Diendéré. C’était un devoir et une nécessité pour les Présidents qui ont effectué le déplacement de Ouagadougou », a déclaré le général Pingrenoma Zagré.
Répondant à une question de Me Abdoul Latif Dabo, avocat constitué auprès du Général Diendéré, l’actuel Ambassadeur du Burkina Faso au Ghana a tenu à dire ceci : « Un homme doit impacter son environnement de façon positive et au nom de la Nation. La stratégie étant un art, je pense que nous avons assumé la mission de façon responsable, sans qu’il n’y ait de mort ».
« Le pire pouvait arriver. Mais, Dieu merci, nous avons pu éviter l’affrontement. Sinon, Ouaga allait se vider. Qui allait répondre devant la justice s’il y avait un affrontement et des morts ? C’est bien moi, en tant que CEMGA. Je ne me vante pas. Ce ne sont pas des décorations que je cherche, car j’en ai eues déjà », a-t-il indiqué.
Le CEMGA de 2014 à 2016 s’est également rappelé un passé entre lui et le présumé cerveau du putsch. « Moi, je connais le Général Diendéré depuis 44 ans. Je l’ai même une fois invité chez moi. On a mangé. Je n’avais pas de vin chez moi, mais ce jour, j’en ai acheté. Mais, lui, il ne m’a jamais invité », a-t-il confié, en précisant qu’il mesure 1,70 mètres de taille et que son promotionnaire frôle les deux mètres. Rires dans la salle, comme pour demander pourquoi cette précision.
Peu après 17h 40, le Président du Tribunal a déclaré la demande de remise en liberté provisoire formulée par l’Adjudant Jean Florent Nion recevable dans la forme, mais rejetée dans le fond. L’audition du témoin, le Général de Brigade Pingrenoma Zagré, se poursuit demain 26 février 2019 à partir de 9h.
Noufou KINDO
Burkina 24
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Je demanderai au Gl Zagré de ne pas tomber dans le piège des paroles de bas niveau. Il doit garder la ligne annoncée depuis le début. Le Golf n’hésite pas jouer dans la boue pour s’en sortir, les autres officiers qui sont censés être plus républicains doivent garder le débat à un certain niveau.