Général Pingrenoma Zagré : « Mon autorité n’était pas reconnue au RSP »

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Ce mardi 26 février 2019, le Général de Brigade Pingrenoma Zagré était de nouveau à la barre du Tribunal militaire pour son 4e et dernier jour de déposition. Témoin à charge pour certains, à décharge pour d’autres, l’ancien Chef d’Etat-Major général des armées (CEMGA) a défendu bec et ongles la « position stratégique » de l’armée au moment du putsch perpétré par des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) en septembre 2015.

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Dès l’entame de l’audience ce mardi 26 février 2019, les avocats de la Défense, Me Olivier Yelkouni et Me Abdou Latif Dabo, ont fait savoir que le Général Zagré est juste à la barre afin de remplir une certaine « formalité » puisqu’étant au courant de tout ce qui se dit et rapporté par la presse.

« Je n’entreprends rien sans prier. J’ai décidé d’associer l’ancien Président Jean-Baptiste Ouédraogo et l’Archevêque de Bobo Paul Ouédraogo à la réunion de la CRAD (Ndlr : Commission de réflexion et d’appui à la décision) sans consulter une tierce personne. Dieu merci, l’ancien Président était là et Monseigneur également était sur le point de rejoindre Ouagadougou », a-t-il expliqué, tout en se réservant par moment de réagir à des observations clés empreintes de secrets militaires.

Le Général Pingrenoma Zagré a également réaffirmé qu’il n’a pris connaissance de la mission héliportée qu’après ladite mission. Me Dieudonné Ouili, avocat du Commandant Abdoul Aziz Korogo, a salué la « franchise » de ce dernier qui a reconnu le sens patriotique de son client.

Témoin à décharge pour certains

« C’est à la demande de la hiérarchie qu’il est resté. Malheureusement, c’est vous Général Zagré qui avez pourtant signé l’ordre de poursuite. Il aurait été plus logique de votre part de voir qui doit être poursuivi et qui ne doit pas l’être. Honnêtement, je ne vous en veux pas, mais, vous pourriez ne pas le poursuivre. Mon client devrait passer à Lieutenant-Colonel cette année », a souligné l’avocat de l’ancien Chef de corps par intérim du RSP.

Suite à une question de Me Mireille Barry, avocate du Général Djibrill Bassolé, le témoin a déclaré que ni la Gendarmerie, ni la Police n’a utilisé les matériels de maintien d’ordre à elles remis. « Elle n’ont pas demandé. C’est comme un jeune homme qui vous dit qu’il est célibataire. Mais, il ne vous dit pas qu’il a besoin d’une épouse », a caricaturé l’Ambassadeur du Burkina Faso auprès du Ghana et du Togo avec résidence à Accra.

Me Sombié, pour sa part, a noté qu’il représente un témoin à décharge en faveur de ses clients, le Lieutenant-Colonel Mamadou Bamba et le Lieutenant Jacques K. Limon. En effet, selon ce doyen des avocats intervenant dans ce procès, il serait « suicidaire » pendant ces moments de ne pas collaborer avec le RSP.

Le Colonel-Major Alassane Moné à la barre

Et au Général Zagré d’indiquer : « Le RSP échappait à mon Commandement. Mon autorité n’était pas reconnue au RSP. Je n’avais aucune influence sur ce corps ». Le Général Diendéré a qualifié de « retournement de veste » l’attitude de la hiérarchie militaire pendant et après les évènements. En mot de fin, le témoin a imploré Dieu afin qu’il renouvelle sa grâce sur le « Pays des Hommes intègres ». Le témoignage du Général Zagré qui a duré quatre jours vient de prendre fin.

Un autre témoin est appelé à la barre. Il s’agit du Colonel-Major Alassane Moné, Secrétaire général du ministère de la Défense au moment des faits. Il est actuellement Ambassadeur du Burkina Faso en Egypte. Le Colonel-Major Moné a fait comprendre que c’est le 16 septembre 2015, vers 14h30, qu’il a reçu un appel du Général Diendéré l’informant de l’arrestation des autorités de la Transition et demandant la convocation d’une réunion urgente de la CRAD.

« Tous les participants à cette réunion se sont opposés à ce coup de force », a avoué le témoin dont les déclarations ne diffèrent pas de celles des Chefs militaires précédents. L’audience du jour a été suspendue aux environs de 16h45. Elle se poursuit demain 27 février 2019. Le Parquet débutera avec ses questions et observations à l’endroit de l’ancien SG de la Défense.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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