Centre-Ouest : Des élèves quittent des classes sous paillote
Suite à un appel d’offres du Projet d’appui pour la promotion des organisations communautaires rurales (PARCOR/BF), un entrepreneur a démarré des constructions de 11 blocs de 3 salles de classes dans la région du Centre-Ouest. Le hic, c’est que l’autorité contractante reste introuvable à l’issue des travaux. Les enseignants et les élèves des écoles sous paillote ont occupé les locaux. L’entrepreneur, après moult tentatives de rentrer en possession de ses fonds, a saisi le ministère en charge de l’éducation. Ce jeudi 14 mars 2019, le ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues, Stanislas Ouaro, a constaté de visu les réalisations.
Dans le but de renforcer l’offre éducative au niveau des communes, de nombreux projets sont mis en œuvre par le gouvernement du Burkina Faso et ses partenaires au développement. C’est dans ce cadre que le Projet d’appui pour la promotion des organisations communautaires rurales (PARCOR/BF) a contracté l’entreprise « Nakingtaoré » en début d’année 2017 pour la construction d’infrastructures scolaires au profit de la région du Centre-Ouest.
Le coordonnateur du projet aurait demandé à l’entreprise d’entamer les travaux sans avance de démarrage en attendant la disponibilité des fonds. L’entreprise a commencé les travaux. A ce jour, ce sont 11 écoles de 3 classes qui ont été construites. Le hic, c’est que le coordonnateur et l’institution se sont volatilisés. Après moult tentatives, l’entreprise s’est retournée vers le ministère en charge de l’éducation pour poser le problème puisqu’à cette rentrée scolaire 2018-2019, les élèves et les enseignants ont investi les locaux.
Les élèves et les enseignants, se retrouvant dans des écoles sous paillote ou sous des arbres en train de faire des cours à côté des salles de classes complètement construites, n’ont pas attendu la réception définitive avant d’occuper les bâtiments. Le ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues, Stanislas Ouaro, a constaté de visu les différentes infrastructures ce jeudi 14 mars 2019.
« Quand nous avons été approchés le 25 septembre 2018, j’ai adressé une correspondance à la police judiciaire et au procureur du tribunal de grande instance de Ouagadougou pour des investigations à l’effet de nous éclairer davantage sur les faits. De poursuivre les auteurs et nous permettre d’engager des procédures pour la récupération de ces écoles qui sont publiques et correspondent à des besoins », a-t-il indiqué.
Le ministre a laissé entendre qu’à l’issue des rapports de la justice des discussions avec l’entreprise seront engagées pour des procédures de récupération des écoles. Egalement, de voir dans quelle mesure avec cette entreprise, compléter les écoles avec des équipements en table blanc, des forages positifs, des bureaux et des magasins.
« Nous avons un programme de résolution progressive des classes sous paillotes. C’est la chance de ces villages qui ont obtenu plus tôt que prévu des écoles qui remplacent des salles de classe sous paillote», a lancé Stanislas Ouaro.
Larba Pargo, promoteur de l’entreprise « Nakingtaoré », a fait la genèse de son affaire. Selon lui, l’histoire remonte depuis 2016, suite à un appel d’offres pour la construction des salles de classe lancé par le Projet d’appui pour la promotion des organisations communautaires rurales (PARCOR/BF). Il aurait acheté le dossier d’appel d’offre à un coût de 200 000 FCFA pour soumissionner. Il a été informé que son entreprise a été retenue et le contrat d’exécution a été signé.
Larba Pargo a expliqué que le coordonnateur du projet PARCOR/BF a souhaité le démarrage des chantiers en attendant les fonds qui seront disponibles, « car c’était urgent de finir les travaux pour la rentrée 2017-2018 ».
Il a déploré le fait que le coordonnateur du projet a utilisé la fibre patriotique pour la résorption des écoles sous paillotes. Par patriotisme, l’entrepreneur a entamé les travaux. Entre temps, il les aurait suspendus pour demander le paiement d’un décompte et le coordonnateur aurait fait comprendre que le bailleur de fonds viendrait dans le mois d’août pour tout solder.
Jusqu’à présent le bailleur de fonds, le coordonnateur demeurent introuvables et les locaux du projet restent fermés. Pour la construction des 11 blocs de 3 salles de classe, il a estimé le coût à environ 275 millions de FCFA.
Jules César KABORE
Burkina 24
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