Procès du putsch : Me Bonkoungou quitte la salle avant la diffusion des éléments sonores
A la reprise de l’audience le mercredi 20 mars 2019, le parquet devait procéder à la diffusion des écoutes téléphoniques, pièces à conviction dans le dossier du coup d’Etat de septembre 2015. Mais un débat sur l’exploitation de ces pièces a fait surface.
Le premier point de débat a concerné la protection de la vie privée des accusés. Étant donné qu’un tri n’a pas été fait, le parquet a proposé la diffusion des éléments sonores. Mais quand une partie touchera à la vie privée d’un accusé, signe sera fait pour que les techniciens stoppent la lecture.
La partie civile accepte mais un bémol est soulevé par un avocat de la défense. Même si la diffusion de la partie « vie privée » s’arrête, une partie est déjà entendue. Malgré cette inquiétude, le président du Tribunal annonce la lecture des éléments sonores.
Le second point de débat, c’est la demande de l’avocat de Djibril Bassolé, Me Dieudonné Bonkougou. Celui-ci a demandé ce mercredi que les écoutes soient encore écartées du dossier. Argumentant que personne ne connaît les origines de ces écoutes, selon lui, « les droits de ses clients ont été violés ». Il finira par menacer de quitter la salle si les éléments sonores sont acceptés.
«Monsieur le Président, qu’est-ce qui fait trembler Me Bonkoungou », questionne le Parquet. Dans la suite des débats, le Parquet indiquera qu’il «supplie Me Bonkoungou de rester » pour défendre son client. « Si les écoutes sont fabriquées, qu’il nous le dise », ajoute le Procureur militaire.
Me Farama a, au nom des parties civiles, fait mention de son « inquiétude » suite à l’annonce de Me Bonkoungou. Mais, « je ne suis pas étonné, dit-il. Parce que cette heure de vérité est fatale pour certains. Quand ces éléments passeront, certains vont entrer sous le tapis ».
A la fin des différents échanges, le Président du tribunal autorise la diffusion des pièces à conviction. Sur ces faits, Me Bonkoungou, comme annoncé, prend ses effets et quitte la salle d’audience.
Le premier élément sonore est lancé. Il s’agit, selon le parquet, de communications entre le Colonel Abdoul Karim Traoré et un « certain Djiéri qui était responsable du mouvement de libération de l’Azawad ». Dans cette communication, toujours selon le parquet, le colonel Abdoul Karim Traoré a invité son interlocuteur à ne pas faire intervenir les « rebelles maliens parce qu’ils ont plus le pouvoir ».
Sur ces faits la séance a été suspendue pour 10 minutes.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina24
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