Relations entre populations et Mines : Le REPOCOM visite Taparko et Essakane
Le Réseau des populations riveraines des communes minières (REPOCOM) a, dans le cadre de ses activités, organisé une caravane sur financement de la Chambre des mines du Burkina (CMB). Ainsi, 12 sites miniers du Burkina Faso ont été visités du 10 au 24 mars 2019. L’objectif poursuivi par cette action, selon le Président du REPOCOM, Talato Boukary, est de promouvoir le dialogue entre les populations riveraines et les sociétés minières sur les questions de l’exploitation minière dans la perspective d’un climat social apaisé. Le 22 mars et le 23 mars 2019, le REPOCOM était à Taparko et à Essakane à cet effet.
Lorsqu’une société minière est installée dans une localité, les demandes sont fortes. En fin mars 2019, l’accès à la mine d’or de Taparko a été bloqué par les riverains qui exigeaient plus d’emplois « pour les fils de la localité ». Cet incident a induit la présence des forces de sécurité. Mais avec les différents mécanismes de dialogue existant entre la mine et les populations riveraines, l’incident a été clos.
Mais « c’est environ un milliard que la mine a perdu avec l’arrêt de la production », regrette Alexander Hagan, Directeur par intérim de la mine de Taparko. « Il suffisait de s’asseoir autour d’une table et discuter. On n’avait même pas besoin de faire intervenir la CRS (Compagnie républicaine de sécurité, ndlr) », poursuit le Directeur par intérim. Partant, c’est « avec plaisir » que les responsables de la mine de Taparko ont reçu, le vendredi 22 mars 2019, la forte délégation du Réseau des populations riveraines des communes minières (REPOCOM) conduite par son président Talato Boukary.
« Notre plus grand soucis, c’est l’insécurité ».
La minière a projeté un bref aperçu de son historique et des investissements qu’elle fait au profit des populations. A ce titre, dans le contexte de la Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), la mine a financé des forages, la construction du Commissariat de Bouroum, des Banques de céréales…
Mais à en croire Alexander Hagan, Directeur par intérim de la mine de Taparko, « notre plus grand souci, c’est l’insécurité ». La mine est située dans la région de Centre-Nord à 200 kilomètres de Ouagadougou, une zone qui connait des attaques contre des positions des Forces armées nationales. Partant, Alexander Hagan a appelé à une franche collaboration entre les populations et les forces armées pour venir à bout du phénomène. Il a surtout insisté sur la « bonne entente » entre la mine et la population, gage d’une cohésion sociale.
Après Taparko, la délégation du REPOCOM a mis le cap sur la mine d’or d’Essakane, le samedi 23 mars 2019. Elle a été accueillie par Denis Isabel, Directeur santé-sécurité et développement durable de la mine d’Essakane située dans la région du Sahel à environ 330 kilomètres de la capitale burkinabè. En matière d’investissement local, Essakane est l’une des sociétés qui commerce beaucoup avec les entreprises locales. A titre illustratif, en 10 ans, Essakane a dépensé plus de 733 milliards de F CFA en achat, fourniture locale, avec des commerçants burkinabè.
« … établir et de maintenir le dialogue avec les communautés »
Depuis sa création, la mine investit dans la réalisation de projets en faveur des populations. Il s’agit de jardins maraîchers, de l’électrification du village d’Essakane site, des projets d’approvisionnement en eau, des bourses d’études, de la formation professionnelle. Pour plus de collaboration avec les populations, le Comité de communication de la mine d’Essakane (CCME) a été créé. Son objectif est d’établir et de maintenir le dialogue avec les communautés.
Conscient que le dialogue permanent est une nécessité, le CCME regroupe plus de 200 personnes. « C’est du gouverneur jusqu’à l’orpailleur. Toutes les sensibilités de la zone du Sahel sont dans ce comité. Chacun peut critiquer et proposer des solutions pour que nous puissions avancer », relatent les responsables de la mine. Une stratégie que Talato Boukary apprécie. Selon lui, une parfaite collaboration doit exister entre populations impactées et la mine pour qu’elles puissent « bien profiter des retombées » pendant que la mine existe. « Nous ne sommes pas ennemis, mais des amis », dit-il.
Talato Boukary a appelé les mines d’Or de Taparko et d’Essakane à prêter une oreille attentive aux revendications des populations, à accentuer les investissements directs au profit des populations en ouvrant des perspectives dans la formation professionnelle.
« Nous sommes pour un partenariat gagnant-gagnant entre les populations riveraines et la mine », précise-t-il. Le Président du REPOCOM a également un partage d’expérience pour plus d’impact dans l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations impactées par les activités minières.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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