Yirgou : Le HCRUN et la CNDH pour « des garanties de non-répétition »

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Un mois après les affrontements (15 au 22 février 2019), seize membres de la Commission nationale des droits humains (CNDH) et le Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) et de la société civile s’étaient rendus sur les lieux du « drame de Yirgou ». Les membres de ces deux commissions étaient face aux journalistes ce lundi 6 mai 2019 pour partager les résultats de la collecte d’éléments.  

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La Commission nationale des droits humains (CNDH) et le Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), dont « les missions sont spécifiques mais complémentaires », ont initié une « immersion au sein des populations affectées ».

Le but visé par la mission qui « s’imposait » avait pour but de « faire l’état des lieux et de prendre des initiatives aptes à apporter des réponses aux besoins des populations dans la détresse » ainsi que de « dégager des pistes permettant de retisser progressivement les liens sociaux altérés par autant de violence indues »

Dans leur quête de la vérité et de la justice et de réconciliation, « toutes nécessaires en pareilles circonstances », les missionnaires se sont rendus dans les villages de Yirgou « où les événements se sont déroulés », de Bangrin, de Korko, chef-lieu de canton dont relève Yirgou, Foubè et Biguélé tous deux des villages « d’accueil des victimes mossi de la zone d’Arbinda », Barsalogho, « commune rurale ayant accueilli des victimes peulh des événements de Yirgou » et Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord.

« Le drame de Yirgou (avec pour prologue l’assassinat du chef du village, de ses deux fils et deux autres habitants en date du 1er janvier 2019) est un sujet d’une telle gravité qu’il interpelle les consciences et nous interroge tous sur le devenir de notre vivre-ensemble », a déclaré Léandre Bassolé, président du HCRUN.

Pendant les cinq (05) jours qu’a duré leur mission, les seize (16) personnes dépêchées qui ont séjourné « parmi les protagonistes du drame pour constater, à leur côté, les accablantes conséquences de ce conflit à relent ethnique », ont pu interviewer cent cinquante (150) personnes. Dans leur démarche, « seule la centralité des victimes ainsi que les besoins de réparations immédiates ont constitué le leitmotiv », a tenu à préciser le président du Haut conseil pour l’unité nationale.

« Des gens qu’on avait déclaré morts mais qui ont réapparu par la suite »

L’après Yirgou a été marqué par la guerre des chiffres. Vendredi 1er février, soit un mois après les événements et deux semaines avant la mission conjointe du HCRUN et le CNDH, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) annonçait en conférence de presse le chiffre de deux cent dix (210) victimes.

La question du nombre total des victimes est revenue à plusieurs reprises. Mais, les conférenciers ont préféré ne pas en fournir. Eu égard de la « polémique qui se dégage autour de ces chiffres ». « L’objectif de la mission, ce n’était pas d’aller chiffrer les victimes parce ce qu’en matière de droits humains, lorsqu’une seule personne perd la vie, il y a déjà problème », déclinera Kalifa Yemboado Rodrigue Namoano, président de la Commission nationale des droits humains (CNDH).

Le défenseur des droits de l’Homme a néanmoins tenu à relever ce qui revêt une certaine importance à ses yeux. « Par moment, il y a des gens qu’on avait déclaré morts mais qui ont réapparu par la suite. Pour vous dire que les chiffres qui ont été donnés au départ sont remis en cause à un certain moment. On a rencontré des victimes dans les camps qui au départ avaient déclaré leur proche décédé mais qui par la suite ont réapparu. Il faut être prudent », a indiqué le président de la CNDH. Ainsi, comme on peut le lire dans le rapport  fourni par les deux commissions, « une femme enquêtée a déclaré que son mari disparu qu’elle croyait mort l’a rejointe des jours plus tard au camp de Barsalogho »

Créer « des garanties de non-répétition »

Pour « panser les blessures physiques et psychologiques infligées aux victimes et pour éviter la répétition d’un tel drame », le HCRUN et la CNDH ont formulé des recommandations à l’endroit de l’exécutif. Celles-ci vont de la nécessité de diligenter des enquêtes judiciaires au renforcement du maillage sécuritaire.

En plus d’un mécanisme d’assistance judiciaire au profit des victimes, les deux structures insistent sur celui de la protection des témoins et des victimes à travers un recensement et une prise en charge des personnes ayant un besoin de prise en charge psychologique. Il est aussi requis l’amélioration de l’aménagement des camps en prévision de la saison des pluies imminente et la dotation des camps et des villages d’accueil de systèmes d’adduction en eau potable supplémentaires et l’extension de l’assistance humanitaire aux familles d’accueil tout en facilitant le retour des personnes déplacées dans leur village d’origine.

« On a rencontré la population au niveau des camps. Au niveau des camps, il y avait une certaine satisfaction. Beaucoup de conditions étaient réunies. Mais ce que cette population demande le plus, c’est pouvoir retourner dans leur village d’origine. Ils ont vraiment souhaité que ces villages soient sécurisés. Ils étaient dans une situation de malaise. On est bien que chez soi », rapporte Alida Gonta Da, vice-présidente de la CNDH.

La Commission nationale des droits humains et le Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale proposent également de « dynamiser les structures de prévention et de gestion des conflits » et d’« engager une réflexion générale au niveau de l’Etat sur la question des groupes d’autodéfense ». Pour Léandre Bassolé, il y a nécessité à « faire en sorte qu’il y ait des garanties de non-répétition » afin que « ça ne se reproduise ni à Yirgou ni ailleurs sur ailleurs sur le territoire national ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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