Procès putsch: « Que mon enfant ne soit pas puni » (Fatoumata Thérèse Diawara)
Les plaidoiries des avocats de la défense se succèdent au Tribunal militaire, mais ne se ressemblent pas forcément. Si certains accusés plaident coupables ou non coupables, d’autres se contentent, soit de demander pardon aux victimes, soit d’implorer la clémence du Tribunal sans reconnaître les faits à eux reprochés. Fatoumata Thérèse Diawara en fait partie. Son avocat plaide l’acquittement. Elle demande la clémence du Juge, des larmes dans la voix.
Les avocats de Fatoumata Thérèse Diawara continuent de qualifier les éléments sonores de « montages-audio ». Ils jettent du discrédit sur ces fichiers versés dans le dossier. C’est Me Abdoul Latif Dabo qui est le premier à tenir le crachoir. Il plaide l’acquittement par les faits, car selon lui, seules de « supposées » écoutes ont été retenues contre leur cliente.
« Dame Diawara n’a posé aucun acte de complicité. Les supposés audio qui l’incriminent datent à partir du 27 septembre, alors que l’arrestation des autorités date du 16 septembre », dit-il avant de questionner l’auditoire : « Puissance étrangère, qui est-ce ? Est-ce la Côte d’Ivoire ? En quoi parler de chiens (Ndlr : Mercenaires) est-il un élément infractionnel ? ».
Pour Me Dabo, la place de leur cliente se trouve auprès de son enfant, et non derrière les barreaux. Son confrère, Me Seydou Roger Nyamba, s’est contenté de demander la clémence du Tribunal à l’égard de la même prévenue. « Madame Diawara n’est pas une personne sans sentiment », estime-t-il.
Appelée à la barre, Dame Diawara lit une note couverte de pleurs entrecoupés de hoquets et de spasmes. Son intervention est considérée par certains comme un acte de contrition.
« Je n’ai jamais été commanditaire encore moins un acteur actif ou passif de ces événements. Ils m’ont reproché d’être méchante et agressive. La plupart des hommes connaissent le stress et les humeurs d’une femme enceinte. Je demande pardon à tous ceux qui ont subi des torts, quelle que soit leur appartenance. Je ne suis ni politicienne ni militaire. Monsieur le Président, veuillez avoir un regard bienveillant sur ma situation de famille. Je souhaite me consacrer à l’éducation de mon fils. Je demande votre clémence afin qu’au-delà de ma personne, mon enfant ne soit pas puni », peut-on retenir.
A sa suite, Me Nyamba a poursuivi sa série de plaidoiries avec la défense du Caporal Hamidou Drabo. « Monsieur le Président, faisons en sorte à asseoir le profil d’un bon militaire. Exécuter des ordres, voilà problèmes. Ne pas exécuter, encore problèmes. Monsieur le Président, soyez clément », plaide-t-il.
Il passe le témoin à Me Martine Tologo qui défend les causes du Caporal Diessongo Soumaïla, d’Adama Kaboré et du Sergent Zalé Mahamadi. Dans ses plaidoiries, l’avocate note un manque de preuve des éléments infractionnels pour l’ensemble de ses clients. Elle ne cesse de demander l’acquittement pour ces derniers au bénéfice du doute.
« A défaut de l’acquittement, au cas où des infractions quelconques seront retenues contre eux, Monsieur le Président, je vous prie de tenir compte des circonstances atténuantes », défend Me Tologo. Les plaidoiries des avocats de la défense se poursuivent demain mardi 2 juillet 2019 à partir de 9h.
Noufou KINDO
Burkina 24
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