Procès putsch : « Monsieur le Président, la correction est rentrée » (Accusé)
Les avocats de la défense poursuivent leurs plaidoiries dans le cadre du procès du putsch de septembre 2015. Me Babou Bama et Me Alexandre Daboné ont plaidé l’acquittement de leurs clients respectifs dans la matinée de ce lundi 8 juillet 2019.
Me Babou Bama a été le premier à intervenir. Il défend les caporaux Saïdou Lankoandé et Saboué Massa, le Sergent-chef Boué Meda et le Lieutenant Relwendé Compaoré. Me Bama, après un long développement, a demandé au Tribunal d’acquitter ses clients.
Appelé à la barre, le Caporal Saïdou Lankoandé dit s’incliner devant la mémoire des disparus. Il a également souhaité prompt rétablissement aux blessés du putsch. « Monsieur le Président, j’aimerais demander des excuses si, dans ma prise de parole, j’ai eu à offenser quelqu’un. Ce que j’ai fait pendant les évènements, si vous estimez que c’est une faute militaire, je vous demande de me pardonner », a-t-il sollicité.
Le Caporal Lankoandé a ajouté avoir beaucoup appris pendant sa détention à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). « J’aime beaucoup la tenue. Monsieur le Président, la leçon est rentrée. La correction est rentrée. Ça ne va plus jamais se répéter. Désormais, même à la maison, je ne vais plus jamais porter la main sur un enfant. Tout ça, c’est fini », a-t-il déclaré avant de rejoindre le box des accusés.
Quant au Caporal Saboué Massa, il a tenu à remercier son avocat, Me Babou Bama, pour la clarté de sa plaidoirie. Il dit s’en tenir aux conseils des juges assesseurs militaires. Ces derniers pourraient aider le Président du Tribunal dans sa décision. « Ils pourront vous dire qu’un ordre militaire s’exécute sans broncher », a-t-il conclu.
« Un coup d’Etat n’est pas une affaire d’un soldat de 2e classe »
Le Sergent-chef Boué Meda s’est contenté de demander des excuses pour ses paroles qui auraient vexé une ou des parties prenantes au procès. Après lui, le Lieutenant Relwendé Compaoré a été invité à la barre pour éventuellement son dernier mot. L’Officier militaire a tenu à remercier toutes les parties prenantes au procès. Avant de rejoindre sa place, il a particulièrement « félicité les journalistes pour la qualité de la couverture médiatique du procès ».
Me Alexandre Daboné a été le second avocat à tenir le crachoir ce lundi matin. Il défend les causes de deux accusés. Il s’agit du Sergent Zoubélé Jean Martial Ouédraogo, 31 ans, et du Soldat de 2e classe Sidiki Ouattara qui avait 22 ans au moment des faits. Me Daboné a trouvé exagérées les réquisitions du Parquet qui demande 10 ans fermes pour le Sergent Zoubélé et 7 ans fermes pour le Soldat Sidiki.
Ils sont notamment poursuivis pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, et dégradation aggravée volontaire de biens. « Les infractions ne sauraient être constituées à l’encontre de mes clients. Ils ne sont pas impliqués dans les faits. Un coup d’Etat n’est d’ailleurs pas une affaire d’un soldat de 2e classe. Leur acquittement pur et simple s’impose », a plaidé Me Daboné.
Les plaidoiries des avocats de la défense se poursuivent au Tribunal militaire.
Noufou KINDO
Burkina 24
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