Droits sexuels et reproductifs : Les femmes au siège de l’Union africaine
Le Réseau de développement et de communication des femmes africaines (en anglais FEMNET) et ses partenaires dont ONU Femmes ont réuni, du 28 au 30 octobre 2019 à Addis-Abeba en Ethiopie, plusieurs centaines d’acteurs issus de la société civile. Les débats ont porté essentiellement sur le respect des droits de la fille et de la femme. Burkina24 a participé aux échanges sur invitation de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF/Région Afrique).
Lundi 28 octobre 2019. Un froid glacial règne dans la « quatrième Capitale la plus élevée au monde ». Il est 8h à Addis-Abeba, lieu de sépulture de Hailé Sélassié, Empereur du XXe siècle. Nous sommes en Ethiopie. Le pays connu sous le nom de Corne de l’Afrique est situé à l’Est du continent. Plusieurs personnes, sans doute des invités, se dirigent vers le siège de l’Union africaine inauguré en 2012.
Une conférence internationale sur le respect des droits des femmes est à l’honneur. Elle devrait débuter sous peu. Après avoir rempli les formalités d’usage, chacun prend place dans une des somptueuses salles d’audience de l’organisation des Etats africains créée le 9 juillet 2002. Ce gratte-ciel est conçu pour accueillir les 55 Chefs d’Etat et de gouvernement membres de l’Union.
Mais, il est aujourd’hui question de droits des femmes, ou droits de l’Homme en général. Personne ne devrait être mis à l’écart. Et ce sont les femmes qui investissent les lieux. Les quelques hommes présents attendent de « négocier » la parole. Car, le micro revient d’abord au « beau sexe ». Mais, il est 9h moins. La cérémonie tarde à annoncer ses couleurs. …9h 30, toujours rien !
« Il faudra nous trouver une salle inclusive »
Les organisateurs portent une nouvelle à l’attention des centaines de participants. En fait, des femmes vivant avec un ou plusieurs handicaps n’arrivent pas à accéder à la salle d’audience. Cette information réchauffe, soudain, la pièce. Solidarité oblige ! Comme d’une seule voix, les autres femmes, plus de 300, décident de rejoindre leurs « sœurs » bloquées à la porte d’entrée.
« Il faudra nous trouver une salle inclusive », « Le respect des droits de la femme commence par le respect des droits par la femme elle-même », « Nous ne pouvons commencer cette cérémonie sans tout le monde », « Nous allons rejoindre celles qui sont dehors »… La Responsable de la Direction Genre et Développement de la Commission de l’Union africaine, Lehau Victoria Maloka, intervient pour calmer les esprits.
Elle exhorte les participants à rester dans la salle, le temps de trouver une solution. Après des va-et-vient, elle annonce la nouvelle qui était déjà connue de tous : Changement de salle. Et pas des moindres. Comme par enchantement, la rencontre se tiendra, désormais, dans une autre salle jouxtant la principale et prestigieuse salle Nelson Mandela. Mais, il est 12h moins.
La cérémonie doit être lancée. Le transfert de tous les « défenseurs et défenseuses des droits des femmes » fait égrener une trentaine de minutes supplémentaires. Tout le monde s’attèle à s’installer dans le confort. Les femmes vivant avec au moins un handicap, une dizaine, sont les dernières à faire leur entrée. Elle sont accueillies par des ovations nourries.
Plaidoyer pour que les locaux de l’Union africaine soient accessibles…
Elles occupent la première rangée. « La femme, c’est l’Afrique », « Vous avez un handicap, mais vous êtes d’abord femmes »,… scandent certaines. La cérémonie débute, finalement, aux environs de 12h 30 par des excuses et une brève présentation des délégations.
S’en sont suivis des exposés et des débats notamment sur le respect des droits sexuels et reproductifs, la promotion des droits des filles et des femmes et la promotion de l’égalité de genre, l’amélioration des conditions de vie des femmes rurales, l’éradication des violences basées sur le genre, de l’exploitation sexuelle, du mariage d’enfants, etc.
Le Burkina Faso, le Ghana, l’Ethiopie, la Tunisie, sont cités parmi les bons élèves en matière de respect des droits de la femme. Même si des améliorations sont toujours nécessaires dans ces pays.
Plaidoyer a été fait pour que les besoins des pays francophones soient mis en avant dans la lutte. Les organisateurs ont rassuré que plaidoyer sera, également, fait au plus haut niveau afin que tous les locaux de l’Union africaine soient accessibles aux personnes vivant avec un ou des handicaps. Les débats se sont poursuivis les 29 et 30 octobre dans la Capitale éthiopienne.
En rappel, l’année 2020 marque les 25 ans de l’adoption des engagements nationaux pris à Beijing (Pékin en Chine) en 1995. Les processus d’examen de ces engagements aux niveaux national, régional et mondial offrent l’occasion aux défenseurs des droits des femmes de dresser, non seulement un bilan, mais également de faire une pause et de réfléchir pour relever les défis. Les consultations de l’examen de Beijing +25 sont portées par le Réseau FEMNET et ses nombreux partenaires dont l’ONU Femmes et l’IPPF/Région Afrique.
Noufou KINDO
Burkina 24
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