« Hors limites » : Pour l’épanouissement des jeunes issus des camps de réfugiés
Donner goût à la vie aux personnes réfugiées à travers la danse, c’est la mission confiée à des jeunes danseurs chorégraphes burkinabè, maliens et nigériens du Centre de développement chorégraphique – la termitière (CDC). L’initiative est du projet « Hors limites » qui ouvre ses portes aux jeunes, spécialement issus des camps de réfugiés de Dori, de Mantao et d’Abala afin de venir pratiquer la danse. Ce sont plus de 60 jeunes qui, ce vendredi 20 décembre 2019 ont offert un spectacle aux spectateurs venus nombreux de divers horizons les observer dans la grande salle de spectacle du CDC.
« La vie dans les camps de réfugiés est un espace clos, sans projet réel si ce n’est de vivre l’enfermement, l’ennui, la solitude voire la désespérance », s’indigne Salia Sanou, directeur du CDC.
« Hors Limites » serait donc une fenêtre d’épanouissement pour les jeunes vivant dans les camps et leur permettre d’avoir toujours de l’espérance. « Ce projet pourrait être un temps de respiration, d’ouverture, de découverte qui permettrait aux jeunes concernés de reprendre corps, espoirs, vie et dialogue avec un environnement ouvert », poursuit Salia Sanou.
« Nos parents seront fiers de nous »
Vénus d’horizons différents et issus de cultures différentes, l’apprentissage de la danse à ces jeunes a dû se faire de façon procédurale. « On commence d’abord à les introduire sur leur propre danse avant de les entraîner au fur et à mesure vers d’autres danses de la région, de l’Afrique en général », a indiqué Salia Nanou avant de conclure que rien de tout cela ne serait possible sans « la volonté » des jeunes qui sont pleinement engagés à apprendre.
Pendant plus de 2 heures de temps, ces jeunes qui au départ dansaient pour exprimer leur aspiration à une vie meilleure, ont partagé à travers des pas de danse bien maîtrisés, leur énergie positive à l’ensemble du public venu très nombreux, de différents continents pour les observer et les soutenir. C’était en larmes que certains des spectateurs les acclamaient.
Les chorégraphes, très satisfaits de leur prestation à travers la réaction du public, ont exprimé toute leur reconnaissance à l’endroit des initiateurs du projet « Hors Limites » et principalement au directeur du Centre de Développement Chorégraphique-La Termitière.
« Je suis très content d’être présent ici à cette activité. Je suis aussi très reconnaissant envers Salia Sanou parce que c’est grâce à lui qu’on a pu quitter nos camps respectifs pour nous rencontrer ici à Ouaga. Il nous a fait vivre des choses auxquelles on ne s’attendait pas. La danse change notre manière de penser. Et si nous rentrons au camp, c’est nous qui allons changer la manière de penser de nos frères restés dans les camps. Nos parents seront fiers de nous », a affirmé tout ému Hamidou Ankinass, l’un des leaders des danseurs.
« Hors-Limites a permis de semer de bonnes graines »
Le projet « Hors Limites » qui a vu le jour en 2014, avec comme objectif de faire de la danse un moyen de méditation sociale par le biais d’ateliers de danse et de musique dans les camps de réfugiés des pays en proie à la menace terroriste notamment le Burkina Faso, le Niger et le Mali a réussi à façonner les jeunes réfugiés et détecter des potentiels talents en matière de danse.
Tout en précisant que l’objectif du projet n’était pas de faire impérativement des jeunes des danseurs professionnels, Michel Saba, l’un des porteurs du projet a tenu à féliciter les jeunes danseurs et mentionner le fait que le « projet Hors-Limites a permis de semer de bonnes graines à travers ces jeunes. Des graines dont on aura besoin pour lutter contre les forces du mal qui ne cessent d’endeuiller des familles ».
Amadou ZEBA (Stagiaire)
Burkina 24
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