Port obligatoire de cache-nez : Contrôle de police et prétextes de Ouagalais
Les forces de sécurité procèdent au contrôle du port du masque ou cache-nez à compter de ce lundi 18 mai 2020. Un contrôle davantage pédagogique que répressif.
Le contrôle du respect de la mesure du port obligatoire du masque ou cache-nez, dans l’optique de lutter contre une propagation du coronavirus au Burkina, débute ce 18 mai 2020. Sur le croisement du Boulevard Charles de Gaule et Avenue Banbaguida à Ouagadougou, des policiers sont en effet déployés.
Un groupe d’usagers arrive au feu tricolore. Plusieurs personnes sont masquées. Mais il y a des exceptions. Un policier avance et entame la discussion. « Bonjour Monsieur. Où est votre masque ? », dit-il. « C’est dans ma poche », répond l’interpellé. Le policier rétorque : « On a dit de porter le masque pour se protéger contre la maladie et protéger les autres ». Aussitôt, l’usager enlève l’objet de sa poche et l’enfile.
C’est au tour du second. Celui-ci affirme avoir oublié son cache-nez à la maison. Il a droit alors à une petite séance de sensibilisation de la part de l’élément de sécurité. Le feu est vert, ce groupe d’usagers passe. Un autre arrive. Un jeune d’une vingtaine d’années sur son vélo est sans cache-nez.
Même scénario. A la différence que le mis en cause reconnaît être en tort car il n’a pas de masque. Une bonne volonté l’appelle et lui donne une bavette à usage unique. Il descend de son vélo, récupère le don et le porte sous les regards des autres usagers et du policier.
« J’ai du mal à respirer, quand je porte. »
Plus tard, deux dames arrivent au feu tricolore. Aucune ne porte de masque. A l’approche de l’agent de sécurité, la première transforme son voile en masque et la deuxième répond à l’agent en affirmant qu’elle a oublié le sien à la maison. Elles ont droit aussi à une verbalisation.
Quelques mètres plus loin, du côté du Restaurant Universitaire Banbaguida, un autre usager est interpellé. Il annonce l’avoir mis sous la scelle de sa moto. Pour convaincre l’agent de sécurité, il se met à l’écart, ouvre sa scelle et se masque avant de passer au feu vert.
Plus loin, Adamou Koanda est alpagué. Le cache-nez de cet usager est un « cache-menton ». Mais il se défend.
« J’ai du mal à respirer, quand je porte. C’est pourquoi j’ai enlevé pour rouler. Quand il y a beaucoup de monde je mets, mais quand je suis en circulation, j’enlève. Je pensais à aller voir ce qui est un peu léger pour acheter. Ce qu’on vend sur le marché, je trouve que c’est un peu lourd donc c’est compliqué», s’exprime-t-il.
Un autre usager (une femme avec son bébé au dos) est approchée par la police. Après le message du policier sur l’absence de son masque, elle informe qu’elle l’a oublié. « J’étais en train de faire le ménage. Je pars juste à côté, dans une boutique mais je l’ai oublié à la maison. Arrivé là-bas, je vais m’en procurer un », relate-t-elle.
Aux environs de 9h30, un agent de police nous confie qu’il s’agit d’une sortie de sensibilisation et non d’une répression. Selon lui, 80% des usagers respectent la mesure contre 20%.
Alice Suglimani THIOMBIANO
Burkina 24
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