Burkina Faso : Les chauffeurs professionnels se démarquent de la grève des chauffeurs routiers
L’Union des Chauffeurs Routiers du Burkina (UCRB) a annoncé un mouvement de grève qui débute ce mardi 6 octobre 2020. Seulement, un autre groupe de chauffeurs regroupés au sein du syndicat National des Chauffeurs Professionnels (SYNACP) se démarque de cette lutte. Ce lundi 5 octobre 2020, les premiers responsables de cette structure ont justifié leur choix. Pour Jaques Francis Ilboudo et ses camarades, « les raisons avancées ne nécessitent pas d’aller en grève ».
« Nous ne voulons pas prendre en otage les populations », a déclaré Jaques Francis Ilboudo, le président du bureau exécutif national du SYNACP. Avec 4 points inscrits à la plateforme revendicative, l’UCRB voulait s’appuyer sur l’ensemble des chauffeurs pour mener sa lutte. Cependant, le SYNACP préconise une autre solution.
« Il y a des points qui ne méritent pas de faire encore une grève. Nous proposons alors d’écrire aux autorités pour discuter et trouver des solutions », a indiqué le président du bureau exécutif national du SYNACP. La voix de la discussion est alors la meilleure, selon lui. Son organisation et lui n’entendent pas s’aligner derrière l’UCRB. Pour eux, « il y a une main extérieure qui manipule l’UCRB ».
Le secteur du transporte est jugé compliqué pour le président du SYNACP. « Il y a une mafia qui est dans le monde du transport, notamment dans le secteur des syndicats », a-t-il dit. Convaincu de cette situation, il a estimé que « tous les syndicats sont infiltrés ». Et cette main extérieure est-elle des « patrons qui veulent manipuler les chauffeurs pour ne pas perdre leurs avantages » ?
« L’UCRB aussi, … »
Sur l’aboutissement même de cette grève, Jaques Francis Ilboudo n’en croit pas trop. « Il y a beaucoup de chauffeurs qui ne sont pas dans des syndicats », a-t-il glissé. Si la grève devrait avoir des effets, il a confié que les responsables de l’UCRB devront utiliser les mêmes moyens que lors des grèves précédentes. « Si ce n’est pas qu’ils vont aller au niveau des postes de contrôle, de la route pour arrêter les chauffeurs », a-t-il lancé.
Pour un impact réel de cette grève, l’UCRB devrait alors « forcer les chauffeurs à s’arrêter ». Jaques Francis Ilboudo a expliqué que les militants dudit syndicat ne sont pas si nombreux pour donner une franche réussite. « L’UCRB aussi, … . Le nombre n’est pas aussi ça », a-t-il ironisé. Il a affirmé qu’il sait de quoi il parle ; car ayant dirigé ladite structure pendant 9 ans.
Des points inscrits dans la plateforme revendicative, il y a la question de la gestion du fret, le règlement N°14 de l’UEMOA, les taxes de stationnements et de tracasseries routières. Sur la gestion du fret, Jaques Francis Ilboudo dit penser qu’il n’y a pas de débat : « Le fret est géré actuellement par l’OTRAF. S’il est mal géré, demander au gouvernement de retirer la gestion du fret à l’OTRAF et remettre au CBC ».
Décidé à ne pas suivre le mot d’ordre de grève de l’UCRB, le SYNACP a lancé un appel au dialogue. Pour le président du bureau exécutif du syndicat, « il ne faut pas faire des grèves pour faire ». C’est donc, selon lui, « une grève sans fondement qui est annoncée pour mardi ».
Basile SAMA
Burkina 24
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