Présidentielle en Centrafrique : Engouement, dysfonctionnements et violences au rendez-vous

Les élections présidentielle et législatives du dimanche 27 décembre 2020 avaient été perçues par les observateurs comme le scrutin de tous les dangers. Le regain de violence alimenté par la CPC, une coalition de groupes armés opposés à la tenue effective du vote a contribué à alimenter les craintes. Le point sur le terrain 24 heures après.

Le défi sécuritaire était au cœur de ce scrutin en regard de la résurgence des hostilités par des groupes armés qui déjà dans la nuit de samedi 26 au dimanche 27 Décembre dernier s’étaient signalés à Bangui la capitale centrafricaine. Cela n’a aucunement dissuadé les électeurs déterminés à faire valoir leur droit civique en vue de l’instauration de la démocratie dans leur pays en proie à une crise politico-militaire depuis plus années. Toutefois des dysfonctionnements reconnus par l’ANE, l’autorité en charge des élections, font état de 800 sur les 5 400 bureaux de vote soit 15% sur l’ensemble du territoire centrafricain qui n’ont pu être opérationnels. Selon une évaluation officielle du comité de sécurisation du scrutin rendu publique en fin de journée, c’est un tiers des sous-préfectures qui a été concerné par cette anomalie.

Au nombre des localités touchées par la non-effectivité de ces élections, Bossangoa, le fief de l’ancien président François Bozizé y figure en bonne place. Les agents électoraux y avaient été menacés de représailles. À Bambari, le vote a été partiel. Il a fallu l’intervention de la Minusca pour voter le scrutin qui a finalement débuté en début d’après-midi.

Dans le nord et à l’ouest du pays des attaques ciblées de groupes rebelles ont ruiné les espoirs des populations d’élire le président de leur choix et ce, malgré l’assistance de la Minusca.

Autrement les zones où le vote a pu se tenir sans entraves, les électeurs ont démontré un véritable engouement.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Burkina24

Source : RFI