Tribune I Crises d’hystérie des filles ou phénomène des génies dans les établissements

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Ceci est un écrit de Lassané Dianda, écrivain et conseiller d’éducation, sur les crises d’hystérie des filles ou le phénomène des génies dans les établissements.

Les établissements d’enseignement connaissent chaque année un phénomène paranormal. Il s’agit des crises d’hystérie des filles. Les spéculations sur ce phénomène sont diverses. Les raisons de ces crises sont très souvent préconçues. On les attribue à des génies qui prennent possession des filles.

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QU’EST-CE QUE L’HYSTÉRIE ? 

Il faut savoir que c’est un trouble psychologique caractérisé par une expression somatique assez spectaculaire et théâtrale, c’est-à-dire que l’origine de la crise est psychologique mais le mal se manifeste à travers le corps. Ce que nous voyons comme manifestation n’est que l’expression du mal qui se trouve dans l’esprit de la personne.

HISTOIRE

L’hystérie est une maladie qui a toujours existé au sein des sociétés humaines. Elle est propre à l’être humain.

Pendant l’antiquité, les causes de l’hystérie ont été attribuées à une suffocation de l’utérus. D’ailleurs le terme hystérie vient de «  hustéra » qui signifie utérus. Les hommes de l’antiquité avaient remarqué que c’est un mal qui survenait chez les jeunes filles et les veuves.

Pour eux, l’utérus a besoin de sexe et quand ce besoin n’est pas satisfait, l’utérus en colère parcourt le corps pour manifester sa révolte. Et en fonction de la partie du corps à laquelle il s’attache, il y a crise à ce niveau. A titre d’exemple, si l’utérus s’attache aux pieds, la personne dira qu’elle ne peut plus marcher. Si c’est aux yeux, elle dira qu’elle ne voit plus.

Pendant le moyen-âge, l’hystérie est perçue comme une possession démoniaque. Les filles sont possédées par des génies.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec Freud, les hystériques souffrent de leurs réminiscences, c’est-à-dire de leurs souvenirs douloureux. Pour lui, les symptômes sont liés à la vie intime des personnes. Pour déterminer les causes, il faut donc étudier la personne, son éducation, ses passions, ses peurs, son environnement social, etc. Selon lui, le symptôme parle et a un rapport avec la personne.

Au XXe siècle, l’hystérie, c’est l’inconscient en exercice : l’hystérie reste psychologique.

Bref, vu la complexité de la maladie, il a été difficile de déterminer ses causes, d’où de nombreuses conceptions. Mais au fil des recherches, les chercheurs sont parvenus à situer son origine psychologique.

LES SYMPTÔMES

Les symptômes de l’hystérie sont innombrables. On ne peut pas finir de les citer. Selon Lasègue, l’hystérie peut imiter toutes les maladies qui arrivent à l’être humain. Pour Pazzolo, les symptômes peuvent varier d’une personne à une autre, voire chez la même personne. L’hystérie est très complexe. Cependant on distingue des symptômes somatiques et des symptômes psychiques.

Au niveau des symptômes somatiques

Les symptômes somatiques sont les symptômes exprimés à travers le corps. Ce sont les évanouissements, les pleurs, les cris, les éternuements, les contorsions, les paralysies, etc.

Les symptômes psychiques

Il y a les pertes de mémoire, les mutismes, les hallucinations, les vomissements, les toux, les diarrhées, la frigidité, l’éjaculation précoce,  le collectionnisme de partenaires sexuels, l’infidélité chronique, ou parfois le dégoût de la sexualité, etc. L’hystérie peut entraîner des fausses couches, des difficultés conjugales, etc.

En somme, il faut retenir que l’hystérie peut prendre toutes les formes de maladie. Et les symptômes sont parfois spectaculaires.

HYSTÉRIE ET FÉMINITÉ

Dans les établissements, ce sont généralement les filles qui font les crises. Alors on pourrait se demander pourquoi ?

En effet les garçons aussi font des crises mais cela est très rare. J’en ai déjà croisé en 2011 à Ouagadougou. On note 90% de femmes hystériques contre 10% d’hommes.

Les filles font plus de crises que les garçons car elles sont très émotives et passives; cela est dû à leur hypersensibilité, leur fragilité à la fois physique et psychologique. Elles font les crises car elles sont influençables facilement et se laissent affecter par les choses.

Une femme peut voir quelqu’un pleurer et se mettre à pleurer aussi. En regardant un concert, une femme peut se mettre à pleurer ou à faire des choses incompréhensibles. On a vu le cas avec Dadju; ce qui est très rare chez les garçons. Cela peut se constater aussi dans certaines pratiques religieuses. Vous verrez que ce sont les femmes qui font les crises spectaculaires et théâtrales.

En effet, elles sont faibles psychologiquement et sont donc manipulées. D’ailleurs certains religieux et marabouts bâtissent leur réputation sur cette faiblesse psychologique des femmes en disant que c’est leur puissance. Ils utilisent la suggestion des femmes, c’est-à-dire que l’esprit et les mouvements de ces femmes peuvent être commandés.

L’HYSTÉRIE COLLECTIVE

À la base de chaque cas d’hystérie, il y a un problème. La fille qui déclenche la crise est confrontée à des difficultés. Mais la crise devient collective par contagion. Selon Freud et Janet, « l’esprit de l’hystérique reproduit par mimétisme ce qui se passe autour de lui. »

Pour Briquet, «  imiter est le privilège des femmes ; c’est surtout un privilège des hystériques. Il suffit qu’une malade ait vu une fois un geste, aperçu un acte qui l’aura frappée pour qu’involontairement, elle l’imite. » Certes, c’est une imitation mais elle n’est pas volontaire.

Elle est subie. Les filles ne font pas exprès. Quand une fille fait une crise, les filles qui sont dans la classe ou à une certaine distance et qui sont faibles psychologiquement sont immédiatement atteintes. Cette contagion se fait par le bruit et la vue d’une autre en crise.

Ainsi, une fille a plus de chance de faire des crises si son amie ou une personne très proche d’elle fait des crises. Une fille m’a confié que  sa première crise est survenue quand elle a vu celle de sa mère. En effet, sa mère était épileptique. La fille était si touchée par la crise de sa mère. La première fois qu’elle a vu la souffrance de sa mère dans la chambre, elle a commencé à reproduire cette crise plus tard, sous une forme hystérique.

CAUSES

Nous rappelons que les causes sont psychologiques.  Ce sont les problèmes psychologiques, la peur, la colère, etc. qui sont les principales causes de l’hystérie. Dans le domaine scolaire, c’est l’anxiété, la colère, la peur, les problèmes familiaux, ou avec une personne à l’école, les mauvaises notes, etc. Un éducateur m’a dit qu’un jour, il a insulté une fille obèse en la traitant de barrique. Aussitôt, elle a commencé à parler seule en disant que c’est Dieu qui l’a créée ainsi, ses yeux ont commencé à se révulser puis ce fut une crise.

Une élève me disait que son père l’étouffait beaucoup. Il fouillait son téléphone, ne la laissait jamais sortir, fouillait sa chambre pour vérifier si elle n’avait pas des fréquentations masculines. Elle m’avoua que cela était l’origine de ses crises.

J’ai déjà vu une fille qui a été expulsée de la classe pour bavardage et qui a aussitôt piqué une crise.

Dans une classe, un professeur s’étonnait que ce soit à son cours seulement que les filles faisaient les crises. En effet, ce dernier avait décidé de faire -5 à toute la classe. Depuis lors, quand il rentrait dans cette classe, les crises se déclenchaient alors que cela n’était pas le cas avec les autres professeurs.

Vous pouvez aussi constater que lors de la proclamation des résultats des examens, les filles font des crises.

Je vous donne les résultats d’une enquête que j’ai faite sur les causes psychologiques du phénomène. Pour chacun des cas ci-dessous énumérés, voici les pourcentages.

Problèmes psychologiques = 64,10%

La peur = 72, 64%

La colère = 75,21%

La contagion = 62, 30%

En effet, 64, 10% des filles disent qu’elles font des crises quand elles ont  des problèmes familiaux et relationnels ; pour 72,64%, la peur déclenche en elles des crises. 75,21% disent faire des crises quand elles sont en  colère et 62,30% disent qu’elles en font  quand elles voient une autre en crise.

Concernant le reliquat des pourcentages, des filles ont répondu qu’elles ne savent pas les causes de leurs crises. D’autres ont attribué ces causes à des origines diverses.

Un jour, j’ai eu un entretien avec une fille de terminale qui me disait que quand on criait sur elle, elle perdait le contrôle d’elle-même et elle s’évanouissait. Sa crise n’était pas violente. C’était des évanouissements, des difficultés respiratoires, des maux de tête, de cœur et des pleurs.

Dans la crise, il y a une personne qui déclenche et les autres imitent. Certaines déclenchent la crise mais n’imitent jamais. D’autres par contre imitent mais ne déclenchent pas. Il en a cependant qui peuvent déclencher et aussi imiter.

Par ailleurs, il y a aussi le stress. C’est pourquoi parfois pendant la chaleur, les crises sont fréquentes. Les mauvaises odeurs, l’étouffement, etc. peuvent également causer des crises. Une fille qui fait une crise d’asthme ou d’épilepsie en faisant sa crise peut entraîner aussi une crise d’hystérie car les autres vont l’imiter.

Les crises sont aussi liées à l’âge. La plupart du temps, ce sont des adolescentes qui font les crises et plus la personne grandit, les crises disparaissent. Cependant on peut constater les crises chez des adultes. Parfois des femmes au foyer qui rencontrent des difficultés en font.

Dans certains cas, dès l’enfance, les crises peuvent survenir. Certaines fillettes en font quand elles sont contrariées. A  Ouagadougou, j’ai connu une fillette qui faisait des crises et s’évanouissait quand elle mangeait du To. Ce repas était sa phobie. Il ne faut donc pas le lui donner.

Bref, l’hystérie est très complexe. C’est pourquoi Sydenham considère que si l’on souffre d’une maladie et que les examens cliniques ne révèlent rien, il faut penser à une attaque hystérique. Tout se passe dans l’esprit de la personne. C’est pourquoi les examens ne révèlent rien. La personne peut par exemple dire qu’elle voit des génies.

C’est vrai mais c’est son esprit qui imagine les génies et les voit. Tout se passe dans la tête comme on dit. En Mooré, on dit que voir un fantôme, c’est psychologique. Le fantôme est la phobie, la peur de toute personne. Si pendant la nuit, on vous parle de fantôme, vous avez de forte chance de le voir, pas que le fantôme existe vraiment mais votre esprit va l’imaginer et le voir. Souvent c’est un arbre ou un animal que vous verrez mais votre esprit va le confondre à un fantôme et vous pouvez même fuir.

Parfois quand on souligne l’origine psychologique des crises, certains demandent pourquoi les filles dégagent une si grande force lors des crises ? A cet effet, il faut dire que toute personne en détresse dégage une force surnaturelle. Parfois, pendant les crises de paludisme,  certains enfants délirent et  deviennent si forts  qu’il faut plusieurs personnes pour les maîtriser. Ne dit-on pas souvent que le fou dégage la force de neuf personnes ? C’est selon ce principe que les filles deviennent si fortes. Même l’animal en détresse devient plus fort que d’habitude.

 LES CONSÉQUENCES

Généralement l’hystérie est bénigne. Après la crise, les filles retrouvent leur état normal. Mais parfois elle peut entraîner d’autres complications comme des tentatives de suicide. Elle peut aussi être une porte d’entrée pour d’autres pathologies mentales.

Il y a aussi les risques de blessure car dans les crises, les filles ne se maîtrisent plus. Certaines filles deviennent même violentes. Il y en a qui envoient des armes à l’école et peuvent représenter un danger pour les autres. Il y a déjà eu le cas d’une fille qui envoyait un couteau à l’école, qui poursuivait son voisin en disant qu’elle voulait boire son sang.

A l’école, les crises entraînent des absences, des retards, des redoublements et des abandons. Devant la fréquence des crises, beaucoup de filles sont contraintes d’abandonner l’école. D’autres aussi sont moquées par leurs camarades et se voient rejetées. Il y a des lycées et collèges même qui refusent de recruter les filles qui font les crises d’hystérie. Pourtant ce n’est pas de leurs fautes si elles font ces crises.

LA PRISE EN CHARGE

La principale prise en charge repose sur une prise en charge psychologique. Malheureusement les parents ne le savent pas et dépensent des sommes colossales souvent inutilement. Un psychiatre m’a dit qu’un parent a déjà dépensé plus d’un million chez un guérisseur jusqu’à ce que quelqu’un le conseille de venir le voir. Et il a pu soigner la fille.

 Devant la violence des crises, les tranquillisants et les antidépresseurs sont parfois prescrits mais ne résolvent pas le problème. Pour résoudre les crises, il faut résoudre les problèmes psychologiques refoulés de la personne. Pour cela, il faut étudier son environnement. Dans la crise, l’hystérique cherche à montrer ses problèmes. La personne hystérique a un besoin avide d’affection, d’attention. Généralement ce sont des gens qui aiment se faire voir, à travers leur attitude, habillement, démarche, etc.  Une de mes élèves était réputée dans la séduction. Partout où elle était, elle ne passait jamais inaperçue. Elle venait même parfois à l’école avec deux chaussures de rechange.

La personne hystérique est comme un comédien. Elle a besoin de spectateurs. C’est pourquoi la crise se fait très souvent en public.

Dès que la crise se déclenche, tout ce que l’on peut faire, c’est d’isoler la personne dans une salle bien aérée, en la couchant de sorte à ce qu’elle ne se blesse pas, car certaines crises sont violentes. L’isolement doit être fait rapidement sinon d’autres filles vont l’imiter.

Il faut surtout éviter de s’attrouper autour de la personne, à faire du bruit et à la manipuler en tentant de la maîtriser au sol. Il faut la laisser. Elle va revenir à elle. Rappelez-vous que la personne hystérique a besoin de public pour faire la crise. L’on peut seulement mettre quelqu’un à côté pour la surveiller.

Par ailleurs, les parents doivent résoudre les problèmes des filles et apprendre à communiquer avec elles et à les écouter. Dans mes recherches, de nombreuses filles ont des difficultés avec leurs parents. Très souvent avec la maman. Elles disent que ces dernières ne les aiment pas comme il se devait. Un ami m’a expliqué la crise de sa nièce. En effet, c’était une orpheline et sa mère avait voulu lui faire des remontrances sur ces études. Depuis lors, la fille s’est renfermée, elle parlait seule, ne s’alimentait plus, s’enfermait dans la maison et rejetait sa mère. Elle ne voulait plus aller à l’école, et quand elle y allait, elle faisait des crises.

 Il faut donc savoir dialoguer avec les filles.

J’ai un jour demandé à une fille ce qui pourrait résoudre son problème de crises. Elle m’a simplement dit : « l’entente entre mes parents. » En effet, ses parents avaient toujours des disputes ; ce qui affectait la fille. Une autre m’a confié qu’elle ne vit pas avec sa mère et rencontre des difficultés avec sa marâtre. Donc quand elle pense à sa souffrance, sans le savoir, elle fait des crises. « Ce n’est pas de ma faute, monsieur. Ça arrive comme ça », me disait-elle.

La communication avec les filles hystériques n’est pas parfois aisée. Elles n’aiment pas être contrariées. En leur posant des questions, on peut aussi déclencher la crise. Je me souviens qu’une fille m’a copieusement menacé pendant un entretien que j’avais avec elle, puis a commencé à crier et à pleurer ; ce qui a  failli alerter tout le lycée. Et quand elle est revenue à elle, elle m’a tranquillement demandé si j’avais d’autres questions, comme si rien ne s’était passé.

Pour résoudre le problème, il faut pouvoir empêcher la personne de rentrer dans son monde traumatisant, c’est-à-dire de ne pas s’énerver, de ne plus avoir peur et d’oublier ses problèmes. Une parente m’a dit que les crises de sa fille survenaient quand elle s’énervait. Mais comment faire pour qu’elle ne s’énerve pas ?, m’a-t-elle demandé.

Il faut pouvoir persuader la personne. Un matin, j’étais dans un lycée et une fille avait fait une crise. Elle était là, inerte depuis environ 4 heures. Puis, à un certain moment, sa camarade lui a murmuré quelque chose à l’oreille. Aussitôt, elle s’est levée.

Le proviseur me demanda alors qu’elle formule magique elle a pu lui dire ? Il envoya même un élève pour appeler la camarade en question pour savoir ce qu’elle lui avait dit. Elle l’a simplement ramenée à la réalité. C’est pourquoi j’ai parlé de persuasion. Il faut parvenir à lui faire quitter son monde.

Dans cette prise en charge, certains ont recours à la prière. Mais tant que cette prière ne persuade pas l’hystérique et ne l’empêche pas de replonger dans son monde douloureux, elle est inutile. J’ai rencontré des cas où des élèves versaient de l’eau sur les filles. Cela ne fait qu’amplifier la crise. Cela est à éviter. Je pense même que cela peut provoquer d’autres problèmes de santé. L’eau fraîche sur une personne en détresse, ce doit être dangereux.

Il faut aussi éviter de frapper les filles et de les accuser de faire semblant. Par ailleurs, l’on peut les guider vers des activités qui vont les occuper et vont leur permettre de s’épanouir et de devenir fortes sur le plan psychologique. Il peut s’agir des activités littéraires, socio-culturelles ou sportives.

En somme, dans la prise en charge, il faut éviter d’être trop attentionné envers la personne hystérique. Elle va profiter pour amplifier la crise, puisque c’est une personne qui a un besoin avide d’affection. Aussi, il faut éviter d’être trop négligent. La personne dira qu’on ne l’aime pas et c’est là aussi une cause probable des crises.

L’hystérie est un caméléon qui change à chaque fois de couleurs. Il faut apprendre à étudier les filles qui font les crises, notamment celles qui les déclenchent. Il y a toujours une cause cachée. Mais c’est pouvoir exhumer cette cause qui s’avère souvent austère.

Je rappelle que cette analyse concerne les filles qui font les crises d’hystérie. Il ne faut pas confondre la prise en charge dont il est question ici avec celle des filles qui souffrent d’asthme,  d’épilepsie ou de tout autre mal. Aussi, ce thème a été l’objet d’une recherche que j’ai faite. C’est de là donc que je tire cette analyse et aussi des expériences que j’ai vécues dans les lycées et collèges.

Lassané DIANDA

Conseiller d’éducation

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