Obsèques de Marie-Frère Soleil : Le président du Faso reconnaissant du mérite d’une combattante de la liberté
Le Burkina Faso a décoré, à titre posthume, une combattante de la liberté, Maire-Soleil Frère, épouse Minougou décédée la nuit du 18 au 19 mars 2021. C’était le jeudi 25 mars au cimetière de Durbuy, le village natal de ses parents où les obsèques de la professeur-chercheuse ont réuni parents, amis collègues, anciens étudiants.
Malgré un contexte sanitaire particulier, l’ultime hommage de Marie-Soleil Frère a réuni du monde à Durbuy, village situé à 125 km de Bruxelles. Au rang des Invités, l’ambassadeur-représentant adjoint du Burkina Faso en Belgique, Oumarou Borro, agissant au nom du chef de la diplomatie du Burkina à Bruxelles, Jacqueline Zaba en mission et Thierry Hot, le conseiller spécial du président du Faso, envoyé spécial pour l’occasion.
La spécialiste des médias africains que nous pleurons, de l’avis de l’ambassadeur adjoint a marqué de son emprunt la presse et la communication du Burkina et bien plus pour ne pas avoir, en ce moment douloureux de sa disparition les hommages des plus hautes autorités de son pays d’adoption. «Notre compatriote et défunte s’est investie non seulement dans la création de cadres structurelles mais également dans la recherche qui ont favorisé l’épanouissement du journalisme, aussi bien au Burkina Faso que dans toute l’Afrique francophone.
En témoigne sa contribution à la création du Département communication et journalisme à l’université de Ouagadougou, du Centre national de Presse Norbert Zongo, ses nombreuses publications d’articles et d’ouvrages sur les médias et le journalisme en Afrique, son rôle majeur et régulier dans les Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO), cette belle tribune de la promotion de la communication et de l’information » a énuméré le diplomate Ganou.
En reconnaissance de son action pour le Burkina et l’Afrique, le président du Faso a élevé Marie-Soleil, à titre posthume, au rang d’officier du mérite des arts, de la culture et de la communication.
De leurs côté, les étudiants de l’université de Ouagadougou, par la voix de Thierry Hot, ont salué la mémoire d’une formatrice hors pair prématurément arrachée à leur affection.
Visiblement impacté par la douleur, l’époux de l’illustre disparue, le célèbre metteur en scène, Etienne Minoungou a tenu à honorer la dernière volonté de la défunte assurant une mise en scène intense en émotion des obsèques de la défunte. Profondément attachée au Burkina Faso, sa seconde patrie et à sa culture, Marie-Soleil a souhaité des obsèques où traditions et modernité feront ménage.
Les notes musicales du pays des Hommes intègres dont celles de la guitare de Tanga en fond sonore et du célèbre flutiste Burkinabè, Simon Winse renvoyaient aux cérémonies au Faso. Et que dire des moments de danse individuelle avec le célèbre Seydou Borro et collective inspirée des funérailles des anciens en Afrique que Marie-Soleil, la Burkinabè a souhaité en dépit de son âge relativement jeune.
Mais les moments les plus intenses demeurent ces textes que la défunte littéraire affectionnait tant dont la lecture a été donnée par son mari sur fond de musique lyrique, des moments qui ont poussé l’émotion à son comble.
Au chapitre des témoignages, le père de Marie-Soleil a remonté des souvenirs d’une fille qui a toute de suite aimée l’école. « A trois ans, en voyant partir ta sœur ainée, tu as exigé d’aller avec elle à l’école. Ta mère, croyant jouer sur tes sentiments te demanda mais avec qui vais-je rester si tu prends toi aussi le chemin de l’école. Et toi de répondre : le chat ! » se souvient papa Frère nostalgique et plein d’amertume. Son brillant parcours académique et sa carrière exceptionnelle ne sont donc pas le fruit du hasard.
Enseignante très dynamique et passionnée, l’Université Libre de Bruxelles (ULB) où elle officiait en qualité d’enseignante chercheuse ne tarit pas d’éloges et d’hommages à la défunte. La voix étouffée par l’émotion, le professeur, Julien Pierre prenant la parole, au nom de la rectrice, a souligné la compétence, l’abnégation de celle que nous pleurons tous au travail. Et fort de cela, l’ULB a décidé de rebaptiser le prix d’excellence qui récompense le corps professorat au nom de Marie-Soleil Frère.
Marie-Soleil laisse derrière elle, deux filles.
Jérémie NION
Attaché de presse ambassade du Burkina en Belgique
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