Sierra Leone : L’abolition de la peine de mort satisfait les organisations des droits de l’Homme
La Sierra Leone emboîte le pas au Malawi et au Tchad avec l’abolition de la peine de mort actée depuis le vendredi 23 juillet 2021 par les autorités du pays. Les organisations des droits de l’Homme et de la société civile saluent cette avancée. Mais elles disent attendre davantage d’actions concrètes.
L’abolition de la peine de mort était une recommandation de la Commission vérité et réconciliation d’après-guerre en Sierra Leone. Les autorités du pays en avaient pour autant fait un engagement avant le dernier scrutin présidentiel dans le pays. L’Assemblée nationale sierra léonaise a finalement légiféré ce vendredi 23 juillet 2021 pour mettre un terme à la peine de mort.
Désormais dans le pays, en remplacement de la peine capitale, la peine d’emprisonnement à perpétuité ou à un minimum de 30 ans sera appliquée. Ibrahim Tommy, directeur exécutif du Centre pour la redevabilité et l’état de droit, se réjouit de cette avancée.
« Nous rejoignons un certain nombre de pays à travers le monde qui considèrent que la peine de mort est barbare, que c’est mal de donner le droit à l’État d’exercer la violence contre ses propres citoyens. C’est donc un développement bienvenu et je pense que c’est une victoire massive pour la protection des droits de l’Homme en Sierra Leone », s’est réjoui Ibrahim Tommy, directeur exécutif du Centre pour la redevabilité et l’état de droit, tout en se disant vigilant d’attendre la signature du président Julius Maada Bio.
« Nous allons devoir nous assurer qu’il est effectivement appliqué en veillant à ce que ceux qui ont été condamnés à la peine de mort voient leur condamnation commuée en réclusion à perpétuité et qu’elle soit correctement appliquée », a souligné le défenseur des droits de l’Homme.
Selon les Nations-Unies, les tribunaux sierra-léonais ont condamné plus de 80 personnes à la peine de mort entre 2016 et 2020. Mais les dernières exécutions ont eu lieu en 1998. Un an auparavant, 24 officiers de l’armée avaient été tués après une tentative de coup d’État.
Les organisations des droits de l’Homme et de la société civile annoncent qu’au nombre de leurs prochaines luttes figurent la pénalisation des mutilations génitales féminines ou encore la légalisation de l’avortement.
En rappel, l‘Assemblée nationale burkinabè a adopté le 31 mai 2018 l’abolition de la peine de mort, en votant un nouveau code pénal au Burkina Faso. La peine maximale au Burkina pour les crimes est désormais l’emprisonnement à vie. Le montant des amendes a également été rehaussé.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source: RFI
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