Burkina Faso : « La cryptomonnaie n’est pas de la cybercriminalité » (Police)
Le séminaire de sensibilisation au profit des Hommes de médias a pris fin ce mercredi 11 août 2021 à Ouagadougou. Durant deux jours, les journalistes ont été sensibilisés sur la cybercriminalité et les éléments en lien avec ces actes.
La cybercriminalité, les modes opératoires les plus courants, le mécanisme de signalement en cas de cybercriminalité sont entre autres les sujets qui ont été abordés au cours des 72h de séminaire sur la cybercriminalité.
Selon le lieutenant de police Mahamadou Dao, chef de service de la lutte contre la cyber-escroquerie, les modes opératoires les plus courants sont l’escroquerie à la sève de Moringa, l’arnaque liée à la vente et l’achat en ligne, le chantage et le piratage ainsi que la tontine en ligne.
« Le plus gros montant de l’escroquerie à la sève de moringa s’élève à 104 millions de F CFA », a confié le lieutenant de police Mahamadou Dao.
Il a expliqué que les cybers escrocs vous mettent en contact avec un pharmacien qui réside à l’étranger pour des produits. Ce pharmacien, déclarant être indisponible vous demande de payer les taxes et frais de douane ainsi que de police, dans le but de vous rembourser, une fois qu’il se libère. Lorsque vous faites les différentes transactions ou que vous vous rendez compte de leur mauvaise foi, ils coupent le lien avec vous.
En termes de conseils, Mahamadou Dao a invité à éviter des tontines dans lesquelles, les personnes ne se connaissent pas physiquement. « Si vous ne connaissez pas quelqu’un, évitez de faire des investissements avec lui. La photo de CNIB n’est pas une garantie », a-t-il relaté en ajoutant que pour les chantages, il ne passe pas un jour que la Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité ne fasse une interpellation de chantage. « Chaque jour, il y a des plaintes sur des cas comme l’affaire Mouni (vidéos indécentes) », a-t-il signalé.
Selon lui, « la cryptomonnaie n’est pas de la cybercriminalité« . « Il y a d’autres qui utilisent cette monnaie pour commettre des infractions », a expliqué Mahamadou Dao qui a également annoncé que la plupart des infractions de Mobile Banking ne sont pas encore expliquées par les réseaux de téléphonie.
Selon Abdel Aziz Nabaloum, journaliste à Sidwaya, ces deux jours de formations ont été « vraiment très enrichissants ». « En tant que journaliste, on a pu comprendre comment les cybercriminels arnaquent les populations. Et de ce qui y est ressortie, le préjudice s’élève à plus de 1 milliard de nos francs. C’est énorme. Du coup, ça nous interpelle tous à produire des contenus de sensibilisation et d’alerte en faveur des populations pour ne pas qu’elles tombent dans le piège de ces cybercriminels », a-t-il affirmé.
Le commissaire principal de police Moussa Christian Zongo, responsable du Laboratoire de Criminalistique Numérique et de Veille technologique, a laissé entendre qu’à l’issue de ce séminaire, les journalistes sont invités à pouvoir tout d’abord se protéger contre les dérives des TIC et à pouvoir vérifier les sources d’informations avant de les partager avec la population.
« Il faut prendre le temps de vérifier l’information et de produire des arguments juste à l’endroit de la population », s’est-il exprimé.
En ce qui concerne la population, il les a invitées à faire attention aux TIC qui sont venues faciliter la vie. « Les TIC sont de nos jours incontournables dans les secteurs d’activités, cependant toute personne devrait se protéger contre ses différentes dérives, c’est à dire les actes de cybercriminalité. Cela passe d’abord par la sécurisation de nos différents comptes, le suivi de notre identité numérique et par une bonne conduite en partageant du contenu vérifié sur internet ou sur les réseaux sociaux », a relaté le commissaire principal de police Moussa Christian Zongo.
En rappel, le séminaire a été organisé par le ministère de la sécurité, à travers la Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC) et parrainé par le ministère de la communication. Il a été placé sous le thème, « Médias nationaux et cybercriminalité : quelle contribution pour une réponse efficace ? ».
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