Me Prosper Farama : «Quand Blaise Compaoré avait les armes entre ses mains, il était courageux, mais aujourd’hui…»
Le Collectif des Avocats de la Campagne Internationale Justice pour Sankara (CIJS) a donné sa vision de l’état d’avancement du dossier Thomas Sankara et de ses 12 compagnons, ce vendredi 15 octobre 2021. C’était au cours d’une conférence de presse tenue au sein de l’université Thomas Sankara, en compagnie de l’épouse du père de la révolution au Burkina Faso, Mariam Sankara.
La question du retour des principaux concernés, le refus de la demande d’enregistrement du procès, le report de l’audience et plusieurs autres points concernant le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons ont été revus à la loupe par le Collectif des Avocats de la Campagne Internationale Justice pour Sankara (CIJS).
« Le parquet a dit qu’on a les moyens d’enregistrer ce procès. Mais on était surpris que ce soit les avocats de la défense qui s’y opposent. On ne sait pas pourquoi ? », a annoncé d’entrée Me Ferdinand Nzepa, l’un des avocats membres du collectif.
Pour lui, certes, l’article 43 stipule l’interdiction de reproduire un procès militaire, mais pas sa conservation, donc, le collectif voulait juste archiver un tel événement historique et cela comme le font déjà d’autres pays du monde.
« Il faut dire que s’il y a eu polémique sur la question, c’est que déjà les textes le permettent. Donc déjà, il y avait lieu d’introduire la requête. Ils ont refusé et on ne sait pas sur quelle base. Dommage, si l’intérêt d’une nation tient à la décision d’une seule personne aussi respectable qu’il soit, je suis désolé. C’est dommage pour l’histoire », a-t-il dit.
Quant à la question de l’absence des principaux concernés notamment Blaise Compaoré, Me Prosper Farama a déploré cette situation qu’il a d’ailleurs qualifiée « de lâcheté ». « Quand on assassine un Chef de l’Etat, c’est un crime. Eux, ils peuvent considérer ce procès comme politique, nous, ça nous engage en rien. On veut la justice pour ces familles, c’est tout. Même si leur considération est avérée, la personne doit aussi être jugée pour crime politique non ? », a-t-il déclaré.
Sur cette même Lancée, il a ajouté : « Quand ils faisaient exécuter nuitamment les gens, eux, ils n’ont pas eu ce droit de se défendre. Lui (Ndlr : Blaise Compaoré) par contre, on lui offre cette chance de s’expliquer et ses avocats se permettent de taxer cela de politique. Il n’a pas le courage de venir affronter la justice. Quand il avait les armes entre ses mains, il était courageux, mais aujourd’hui, il ne les a plus et du coup il a perdu ce soit disant courage ».
Me Anta Guissé, pour sa part, a souligné que « si ces gens (Ndlr : Certains juges militaires) ont refusé de juger pour des raisons qu’il nous ont pas dites, cela sera regrettable pour notre justice et en même notre État. Si des officiers refusent de juger parce que Blaise a été leur mentor, cela serait vraiment regrettable ».
Il faut noter que le dossier de l’assassinat du président et ses compagnons a été ouvert le 11 octobre 2021 et reporté pour le 25 octobre 2021.
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24
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