Fermeture des frontières terrestres : « Une forme abjecte de « corona business » se développe », selon le Tocsin
Ceci est une déclaration du TOCSIN sur la fermeture des frontières terrestres en Afrique de l’Ouest.
Covid 19 et fermeture des frontières terrestres en Afrique de l’Ouest
Depuis mars 2020, les frontières des espaces UEMOA et CEDEAO sont officiellement fermées pour des raisons que nous connaissons tous : empêcher la Covid-19 de se répandre, d’affecter et d’endeuiller les familles.
En dépit de sa dimension mondiale, le constat est que cette pandémie touche plus les Etats situés en zones froides ou tempérées. Depuis lors, l’on a enregistré des avancées notables dans la lutte contre la pandémie. On peut citer, entre autres, le test de dépistage et les différents vaccins mis au point. En outre, les populations ont adopté des comportements de résilience, à travers le respect des mesures barrières, même si par moments, des personnes sont dans une situation de déni.
Sans remettre en cause le bien-fondé de la fermeture des frontières, le TOCSIN fait les constats suivants :
- les frontières aériennes ont été ouvertes sous certaines conditions (test au résultat négatif, achèvement du parcours vaccinal)
- les frontières terrestres sont restées fermées, au désespoir de beaucoup de citoyens.
On peut relever, deux poids deux mesures. Tandis que les « grands » peuvent circuler quasiment partout dans le monde, les « petits » doivent attendre. Mais, comme les « petits » demeurent mobiles, quête de survie oblige, il s’en suit des conséquences souvent fâcheuses :
- mise en œuvre de stratégies de contournement des entrées et sorties officielles fermées ;
- forte augmentation des tarifs des transports interétatiques puisque devenus clandestins ;
- risque de braquages aux frontières ;
- risque de racket aux frontières ;
- risque de viols aux frontières ;
- risque de développement d’une « économie criminelle » dans les zones frontalières.
Au finish, les zones frontalières ont tendance à devenir des espaces de non droit où se développe une forme abjecte de « corona business ».
Le TOCSIN pense que les gouvernants des Etats des espaces UEMOA et CEDEAO doivent faire la balance des avantages et inconvénients de cette fermeture des frontières terrestres et prendre, au besoin, la mesure forte qui s’impose, au bénéfice des populations.
Vivement que les besoins sanitaires, les intérêts économiques et l’indispensable mobilité des hommes et des femmes au-delà des frontières soient utilement conjugués.
TOCSIN : Tous pour le Combat de la Solidarité et de l’Intégration.
Ouagadougou le 1er novembre 2021
Pour le Bureau Exécutif, le Président
Dr. OUÉDRAOGO Serge Noël
Chevalier de l’Ordre de l’Étalon
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