L’Association des Étudiants Burkinabè en France (AEBF) soutient les mobilisations populaires

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Ceci est une déclaration de l’Association des Étudiants Burkinabè en France (AEBF) qui réaffirme sa solidarité avec le peuple burkinabè en lutte contre l’insécurité et pour un changement fondamental en sa faveur.

La crise sécuritaire que traverse notre pays depuis plusieurs années connaît une aggravation sans précédent depuis quelques mois. Après l’onde de choc suscitée suite à l’attaque de Solhan où plus de 160 Burkinabè ont été massacrés durant plus de quatre heures et sans intervention à seulement 15 km d’un détachement militaire, aucune mesure concrète n’a été prise par le pouvoir MPP et alliés pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.

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Depuis cette date, les tueries se sont poursuivies jusqu’à l’attaque du détachement de gendarmerie à Inata, faisant officiellement 53 morts dont 49 gendarmes et 4 civils. En effet, abandonnés à eux-mêmes, sans nourriture, par la hiérarchie militaire corrompue et affairiste, ce détachement a pendant plusieurs jours donné l’alerte sans suite et a fini par croiser la mort. Comme si cela ne suffisait pas, le 22 novembre 2021, un autre détachement de la gendarmerie est attaqué à Foubé, causant 19 morts dont 9 gendarmes et 10 civils.

Face à l’approfondissement de la crise sécuritaire et sociale, des mouvements populaires se développent partout dans le pays pour dénoncer l’incapacité du pouvoir MPP et alliés à résoudre les préoccupations essentielles des masses populaires en matière de sécurité, d’éducation, de santé, de logement et d’emploi.

C’est le cas à Fada N’Gourma avec le Mouvement U Gulmu Fi, à Kaya, à Dori, à Bobo-Dioulasso, à Dédougou, à Ouahigouya, à Ouagadougou, etc. Ces mouvements prennent de plus en plus un caractère insurrectionnel et anti-impérialiste. Ils posent, quant au fond, la question d’un changement fondamental en faveur du peuple.

C’est le lieu pour l’AEBF de saluer le courage et la détermination de notre peuple à travers les vaillantes populations qui se sont opposées à l’impressionnant convoi militaire de l’armée française à Bobo-Dioulasso, à Ouagadougou et à Kaya.

Ce convoi serait en provenance de la Côte d’Ivoire pour rejoindre Gao via le Niger selon les informations officielles. Durant 72 heures, la population de Kaya et son intrépide jeunesse ont tenu et contraint l’armée française à rebrousser chemin vers Ouagadougou.

Ce blocus exprime le refus de la présence militaire étrangère dans notre pays, signe de la domination par l’impérialisme principalement français. Notre peuple est capable de prendre en main sa sécurité et de défendre son territoire. Il ne s’agit pas de sentiment anti-français comme veut le faire croire de façon malveillante une certaine opinion, mais un refus de la domination de l’impérialisme principalement français avec l’appui des valets locaux.

Cette domination de l’impérialisme français sur le plan militaire se traduit par exemple par des accords léonins qui autorisent l’armée française à circuler librement sur le territoire burkinabè sans être fouillée ni inquiétée et en lui garantissant de surcroît l’impunité totale même si elle commet des crimes. Pendant ce temps des populations et des FDS burkinabè sont massacrées dans des attaques terroristes qui pourtant justifieraient la présence de l’armée française sur notre sol.

Ni le pouvoir MPP et alliés, ni l’opposition bourgeoise réactionnaire regroupée au sein du CFOP et de l’ONA ne constituent une alternative crédible à la faillite du néocolonialisme dans notre pays. C’est pourquoi, conformément à son orientation politique patriotique et révolutionnaire, l’AEBF demeure aux côtés de notre peuple dans sa lutte pour la sécurité, pour une justice sociale à travers une alternative véritable au système néocolonial actuel.

Au regard de ce qui précède, l’AEBF :

  • soutient les mobilisations populaires en cours dans notre pays contre l’insécurité, la mal gouvernance et pour un changement fondamental en faveur du peuple ; 
  • exige le départ de notre pays des forces militaires étrangères; 
  • soutient les initiatives locales des populations pour prendre en main leur sécurité ; 
  • condamne la suspension par le gouvernement de l’internet mobile sur tout le territoire burkinabè depuis le 20 novembre 2021, un véritable recul démocratique ;
  • invite les étudiant.es burkinabè en France à soutenir et à populariser ces mobilisations populaires tout en restant à l’écoute de tout mot d’ordre du Comité Exécutif  que l’évolution de la situation recommanderait ; 
  • appelle les étudiant.e.s burkinabè en France à s’impliquer davantage dans la campagne de solidarité en cours au profit des victimes du terrorisme dans notre pays.

 

Non au terrorisme ! 

Non aux forces d’occupation étrangère dans notre pays ! 

Non au coup d’État !

Non à la guerre civile réactionnaire ! 

Pain et liberté pour le peuple ! 

Le Comité Exécutif 

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Rédaction B24

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