Pingdwendé ZIDA l Procès Sankara : Des témoignages en dessous de la moyenne

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L’assassinat du Président Thomas SANKARA en octobre 1987 a été un coup de massue sur toute la population. L’onde de choc a traversé les années jusqu’ici bien que les successeurs de ce régime révolutionnaire aient voulu par mille manières l’étouffer.

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En effet, l’érosion provoquée sur les crimes d’octobre 87 des 27 ans de pouvoir de celui qui est considéré comme le principal suspect, en l’occurrence l’ex Président Burkinabè Blaise COMPAORÉ n’a pas pu entamé le récit des quatre années de la révolution. Ce qui caractérise la révolution burkinabè et son leader est plus vivace et était déjà encré dans la mémoire collective. C’est pourquoi des jeunes gens qui n’ont pas connu la période de la révolution s’en réclament et des plus virulents d’ailleurs.

Donc la soif de savoir les circonstances de la mort de SANKARA a toujours animé la population surtout celle dite sankariste depuis des années. Savoir enfin qu’il y a un procès pour cet illustre homme et ses compagnons du 15 octobre 87 a été un ouf de soulagement pimpant pour plus d’un. On se disait justement que les langues vont se délier pour qu’enfin les responsabilités soient situées et s’il faut pardonner, que cela se fasse plus naturellement possible.

Mais à voir le déroulement du procès de plus près, l’espoir de découvrir la vérité sur cet assassinat s’amenuise au fur à mesure. Des avocats en passant par les accusés, le procureur, jusqu’aux témoins, on croirait que le fond manque le moins. Des avocats qui n’arrivent pas à mieux coincés des accusés qui d’ailleurs pour la plupart sont à l’aise dans le débat.

On a même assisté une fois en passant à des joutes verbales entre la partie civile et un accusé. Les débats ne sont pas caractéristiques de Thomas si c’était lui-même qui allait être à ce procès. Que dire des témoignages déjà versés à la Cour ? Ceux-ci laissent croire qu’il y a des trous de mémoire en chacun des témoins déjà interrogés ou ils feignent d’ignorer certains faits dont ils savent inéluctablement.

Ces témoignages légers sont indépendants du bord dans lequel ils se trouvaient pendant les faits. Le Colonel Major Jean Pierre PALM, le colonel Oussény COMPAORÉ Ministre de l’administration territoriale d’alors Ernest Nongma OUEDRAOGO, le journaliste à la radio nationale Gabriel TAMINI n’ont livré que des témoignages squelettiques.

En outre, les témoignages ont consisté à des récits plats et douteux. Par exemple ; quand un tel ne dit pas que j’étais chez moi et j’ai entendu des coups de feu en ville, c’est un autre qui s’est fait raconter comme nous les évènements du 15 octobre. Même avec les proches du regretté, les choses sont pareilles.

Les témoignages ont été insuffisamment fournis pour nous permettre de saisir quelque moment de cet événement tant attendu que nous restons sur notre soif jusqu’à présent.  Nous qui crûmes être édifiés, ces témoignages nous laissent perplexes quant à la suite même de ce jugement. Ce qui fait que bon nombre de citoyens se posent la question de l’utilité du jugement du dossier SANKARA. Ils estiment qu’à l’étape actuelle, il s’agit de gaspillage d’énergie et de ressources pour si peu.

Par contre, les témoignages comme celui du Professeur Théophile Serge BALIMA, attaché de presse à la présidence au moment des faits, de Mousbila SANKARA, Oncle du Président SANKARA ont donné un peu de la sensation au public.

Espérons que la fin vaille mieux que le début !

Pingdwendé ZIDA ([email protected])

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