Soudan : Le Premier ministre civil Abdallah Hamdok démissionne

L’économiste onusien devenu Premier ministre du Soudan Abdallah Hamdok a annoncé sa démission le dimanche 2 janvier 2022 dans la soirée, après une nouvelle journée de manifestation durant laquelle au moins trois personnes ont été tuées. Hamdok était revenu au pouvoir il y a moins de deux mois, dans le cadre d’un accord politique conclu avec les militaires.

Il a finalement annoncé sa démission, dans un discours télévisé à la nation. « J’ai tenté de mon mieux d’empêcher le pays de glisser vers la catastrophe, alors qu’aujourd’hui il traverse un tournant dangereux qui menace sa survie […] au vu des conflits entre les composantes (civile et militaire) de la transition […] Malgré tout ce qui a été fait pour parvenir à un consensus […], cela ne s’est pas produit », a-t-il expliqué.

Mais en raison de la « fragmentation des forces politiques et des conflits entre les composantes de la transition », il ne voyait pas d’autre solution que de démissionner.

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Cette démission ne surprendra pas la majeure partie des Soudanais. Hamdok avait d’ailleurs menacé à plusieurs reprises de quitter l’accord politique qu’il avait conclu avec la junte, faute de consensus. Il avait eu du mal à trouver des volontaires civils de venir le rejoindre pour former un gouvernement.

Les Soudanais, dont nombreux ont encore manifesté ce 2 janvier 2022, le voyait comme un « traître » qui aidait les militaires à « faciliter le retour de l’ancien régime ». Trois personnes ont été tuées par les forces de sécurité, selon l’association de médecins proche du mouvement de contestation durant la journée de manifestations.

Mais ni la répression, ni la démission d’Hamdok ne semble affaiblir la mobilisation des révolutionnaires qui disent ne pas s’arrêter avant le départ des militaires et la reprise du contrôle de la transition par des civils.

(Source : RFI)