Procès Sankara : « Bossobè Traoré faisait partie du complot » (Me Anta Guissé)
Les plaidoiries des différentes parties se sont poursuivies dans le cadre du procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons, ce jeudi 03 février 2022 au tribunal militaire délocalisé à la salle des banquets de Ouaga 2000.
Maître Jean Patrice Yaméogo est à la barre pour plaider. Avant de rentrer dans le vif du sujet, il s’est réjoui de porter la voix des avocats. Dans sa plaidoirie, il s’est appesanti sur les accusés Ouédraogo Nabonswendé et Traoré Bossobè.
Pour ce qui est du premier nom mentionné, Maître Jean Patrice Yaméogo soutient que dans les propos de l’accusé, il <<affirme toujours n’avoir pas participé de près ou de loin aux événements du 15 octobre. Il a dit qu’il ne se trouvait pas au sein du conseil>>.
Jean Patrice Yaméogo toujours dans ses démonstrations laisse entendre ceci : <<Lors des coups de feu, il n’a trouvé que pour seul refuge une piscine où il s’y est jeté de 17h à 9h du matin sans sortir avec ses armes. Il n’a pas cherché à savoir ce qui s’est passé ce jour à sa sortie, et s’est rendu chez Blaise Compaoré>>.
Pour lui, l’accusé était bel et bien sur les lieux plutôt que dans la piscine, comme il l’a dit. De plus, en se référant au témoignage de Somda K Eugène, celui-ci fait savoir que c’est Nabonswendé qui l’a désarmé quand il a voulu rentrer au sein du conseil au moment des tirs. Ce témoignage pousse donc maître Jean Patrice Yaméogo à interroger l’accusé s’il a le don d’ubiquité, le pouvoir d’être sur plusieurs lieux à la fois.
A l’avocat de la partie civile de tirer la présente conclusion : << Il était présent sur les lieux, et il a tiré>>. Il demande donc à la juridiction de le déclarer coupable.
Sans transition, il va se pencher sur le deuxième accusé, Traoré Bossobè. D’abord il va se référer à la déposition de l’accusé. Dans sa déposition, Traoré Bossobè avait avancé comme argument qu’il n’était pas au courant des évènements du 15 octobre et qu’il s’était simplement rendu au conseil le jour des faits dans le cadre de son service.
Une déclaration que Jean Patrice Yaméogo a dit vouloir croire, mais en se référant au témoignage de Naoura Kationga Thérèse, le jeudi 02 décembre 2021, il est difficile.
En effet, dame Naoura Kationga Thérèse a dans son témoignage fait savoir que le lundi 12 octobre 1987, soit trois jours avant les faits, Traoré Bossobè est venu dans son maquis, après lui avoir servi de la boisson et de la soupe, il lui a confié que c’était peut-être la dernière fois qu’ils se voyaient.
Frappée de curiosité, elle a demandé la cause, c’est là que Traoré Bossobè lui a fait la révélation que Nabié N’soni lui a dit de ne pas partir jeudi au travail, parce qu’il y aura un coup d’État.
Effectivement deux jours après il y a eu le coup d’État. Maître Jean Patrice Yaméogo conclu que Naoura Kationga Thérèse ne pouvait pas inventer cette scène d’autant plus qu’elle n’était pas sur les lieux.
Par ailleurs, après les évènements de la date fatidique du 15 octobre 1987, comme par magie, Traoré Bossobè a bénéficié de la largesse des nouveaux Hommes forts, il sera même envoyé en France pour des soins, d’après Maître Jean Patrice Yaméogo. Chose qui lui fait dire que cette grâce est due au fait qu’il a contribué au coup d’État.
Si jusque-là, le nom de l’accusé Jean Patrice Palm semble être sous silence, Maître Anta Guissé, va donc se charger de désactiver ce mode silencieux.
<< Tout au long de ce procès, on a eu une attitude un peu nonchalante de sa part comme si les faits étaient éloignés de lui, et qu’il n’y avait rien. En fait, tout au long de la preuve, tout au long du dossier, il y a un certain nombre d’éléments qui, mis bout à bout montrent qu’effectivement, Jean Pierre Palm faisait partie du complot, qu’il a soutenu, aidé et assisté les auteurs, Blaise Compaoré, Diendéré, Kafando à mettre en place cet attentat, et à faire en sorte qu’il soit perpétré.
Aujourd’hui c’était la démonstration à faire de ce qu’il y avait au dossier vraiment, sans compter bien sûr les aveux qu’il a faits à une période à des amis qui sont venus témoigner, qui n’avaient aucune raison de mentir et qui sont venus dire ce qu’il avait dit>>, a mentionné Maître Anta Guissé.
C’est après sa plaidoirie que le président du tribunal va suspendre le procès, tout en donnant rendez-vous le lundi 07 février, toujours avec l’étape des plaidoiries.
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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