Sécurité routière : Dans l’indifférence totale, malgré les feux de détresse !

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A Ouagadougou, capitale politique du Burkina Faso, même lorsqu’on a la priorité en circulation, la prudence doit toujours être de mise. Le feu tricolore rouge est confondu au vert. Eh oui, ici, c’est la capitale des deux roues ! Tous les slaloms, toutes les acrobaties, sont permis en circulation. Hélas, ce comportement incivique, même dans des situations d’urgence ne s’est pas s’estompé. 

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Il est 10 heures et quart, les rayons brûlants du soleil font déjà leurs effets ce lundi matin. La circulation, comme à l’accoutumée, est dense. Automobilistes et motocyclistes se disputent les espaces.

Dans cette ambiance, nous nous rendons à notre rédaction pour libérer un papier (article, Ndlr), parce que revenant d’un reportage. « Pinnnnn pinnnn !!!! », de premiers klaxons se font entendre derrière nous. Bien que nous les entendions, nous ne réagissons pas.

Nous continuons notre chemin jusqu’au niveau des feux tricolores du Lycée Benaja, sis au quartier Cissin, à Ouagadougou où les klaxons reprennent. Cette fois, lorsque nous décidons de nous retourner, grande est notre surprise ! Une dame, dans un véhicule de type 4X4, dont les feux de détresse sont allumés, reste impuissante face à « l’indifférence » des automobilistes et motocyclistes.

Dans la culpabilité depuis les premiers klaxons, et bien que les feux soient au rouge, nous avançons de quelques centimètres pour héler l’agent de Police nationale qui régule la circulation du jour. C’est alors que ce dernier ordonne aux usagers, qui ont la priorité de circuler, de s’arrêter. Afin d’aider la femme à se frayer un passage pour poursuivre son chemin urgemment…

Nous revoyons toujours cette image de la dame nous remerciant avec la mine dont on ne saurait trouver un qualificatif. De son côté, l’agent de police nous a également présenté son pouce, en guise de « like » de remerciements et de félicitations.

Un acte que plusieurs usagers qualifient d’héroïque. Loin de nous cette image de héros, car c’est un acte que nous trouvons être un DEVOIR pour tous, surtout les usagers de la route.

Que nenni !

Mais parfois que nenni ici dans la capitale des deux roues ! Les Ouagalais, lorsqu’ils sont en circulation, « c’est comme s’ils avaient tous des urgences à gérer, mais très souvent rien », comme le dit l’autre. D’autres iront jusqu’à dire que les gens sont « méchants et intolérants » en circulation.

Même les ambulances, faut-il le rappeler, souffrent de ce comportement. Combien de fois, avons-nous vu une ambulance avoir du mal à se frayer un passage en dépit de son gyrophare en alerte parce qu’une tierce personne se disait que ce n’était pas à elle de céder le passage en premier ?

L’on ne saurait trouver d’explications, d’excuses à ce comportement, d’autant plus que les automobilistes sont censés avoir le permis de conduire, donc passés par une auto-école et réussi au test de la structure en charge de la délivrance desdits permis. « Et les gens à moto là ?», rétorqueront d’aucuns.

« La route, c’est un lieu qu’on partage avec les autres usagers »

Approchée, et après avoir écouté notre histoire, Maïmouna Traoré/Karama, chef du service de la promotion de la sécurité routière de l’Office national de la sécurité routière (ONASER), nous fait la morale.

Maïmouna Traoré/Karama, chef du service de la promotion de la sécurité routière de l’ONASER, rappelle qu’en circulation, « on n’est pas seuls ».

« D’abord, si vous aviez eu des rétroviseurs peut-être que vous l’auriez-vue. Encore faut-il que vous consultez de temps en temps votre rétroviseur parce qu’il y a beaucoup de conducteurs de deux roues motorisés qui ont des rétroviseurs, mais qui ne les regardent même pas. Et aussi, si vous aviez porté un casque, vous n’auriez pas d’autres choix que de regarder dans votre rétroviseur pour pouvoir voir la dame qui était en détresse », a-t-elle d’emblée réagi.

Ensuite, le commentaire de Maïmouna Traoré sur ladite histoire prend des allures de sensibilisation. « Quand nous voyons des feux de détresse, sûrement qu’il y a quelqu’un qui est en détresse dans un véhicule. Donc, il convient de faire attention à ces véhicules en détresse afin de leur faciliter le passage. C’est peut-être une vie qu’on est en train de chercher à sauver. Et aussi, vu que la personne était en train de klaxonner en plus d’avoir mis les feux de détresse, peut-être que d’autres non pas entendu. D’autres parce qu’ils ont mis des écouteurs avec la musique à fond.

La route, c’est un lieu qu’on partage avec les autres usagers. On n’est pas seuls. Donc quand on est sur la route, il faut faire attention à tout ce qui se passe autour de nous, pour nous mêmes notre propre sécurité et la sécurité des autres usagers. C’est toujours rester attentif à d’éventuels klaxons et rester courtois », commente-elle par la suite.

« Depuis 1978, le port du casque est obligatoire dans notre pays »

C’est le lieu pour le chef du service de la promotion de la sécurité routière de l’ONASER d’inviter à connaitre le code de la route, de rappeler certaines lois en vigueur.

« Dans notre pays, la loi dispose qu’avant de monter dans un engin motorisé, il faut être détenteur d’un permis de conduire.  Naturellement pour les usagers des deux roues motorisés, il faut porter un casque. Depuis 1978, le port du casque est obligatoire dans notre pays. En plus, pour renforcer cela, l’Etat a, en 2005, pris des dispositions pour obliger le commerçant à vendre une moto neuve avec un casque », rappelle-t-elle.

Ceux dans les véhicules, ne manque-t-elle pas de dire, c’est le port de la ceinture de sécurité. « D’autres pensent à tort que c’est lorsqu’on voyage qu’il faut porter la ceinture de sécurité. Je connais des accidents qui ont eu lieu à Ouagadougou où les personnes sont décédées dans un véhicule parce qu’ils n’avaient pas mis la ceinture de sécurité. 

On connait aussi des accidents que lorsque vous voyez l’état du véhicule et qu’on vous dit que les gens s’en sont sortis, vous n’allez pas croire; c’est grâce à la ceinture de sécurité. Le premier geste après être entré dans un véhicule, c’est d’attacher sa ceinture de sécurité », fait savoir la responsable de la promotion de la sécurité routière.

Nécessité il y a, disons-nous somme toute, d’interpeller sur la nécessité de faire apprendre le code de la route dès le bas-âge, depuis l’école primaire pour être plus précis. L’enseigner et l’évaluer comme une matière !

Tambi Serge Pacôme ZONGO

Burkina 24 

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Serge Pacome ZONGO

Tambi Serge Pacome ZONGO, journaliste s'intéressant aux questions politiques et de développement durable.

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