Ici Au Faso : Élevage et grillade avec Tigme Zanma !

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Nebié Atobine Ibrahim Pingdwende est un jeune entrepreneur plus connu sous le pseudonyme de « Tigme Zanma ». Évoluant dans l’entreprenariat, et ayant fait de l’élevage son domaine de prédilection, Tigme Zanma se dévoile à travers ses activités. Concepteur de la marque TZ store et TZ Grill en gestation, ce jeune entrepreneur a plusieurs cordes à son arc, en ce sens qu’il est dans l’événementiel et gère également la carrière de l’artiste sa majesté Askoy. Animé d’un amour pour l’élevage depuis l’enfance, avec une rage de se placer au sommet, Tigme Zanma se donne les moyens pour être un exemple pour de nombreux jeunes afin de sortir de la léthargie du chômage. Certains de ses animaux ont même des surnoms : « Patience », « Patience Junior », « Lundi »… A travers ces lignes, Tigme Zanma lève un coin de voile sur ses activités.

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Burkina 24 (B24) : Qui est Tigme Zanma ?

Tigme Zanma (TZ) : Le sobriquet Tigme Zanma est une explicitation du prénom gourounsi Atobine qui signifie ne divise pas et j’ai fait un rapprochement pour dire que celui qui ne divise pas, rassemble.

D’où Tigme Zanma qui veut dire rassembleur en Mooré. Je suis entrepreneur et concepteur de TZ Store et TZ Grill qui évolue dans le domaine de l’embouche bovine et de grillade. Et en parallèle, je suis dans le domaine des arts.

B24 : Pourquoi s’essayer dans l’élevage, vu que certains trouvent ce métier salissant ?

TZ : Après mes études au lycée, j’ai fait quelques années à l’université et pour certaines situations indépendantes de ma volonté, j’ai arrêté l’université et je me suis consacré à l’entreprenariat.

J’ai décidé de faire de l’élevage parce que depuis tout petit, j’ai toujours été fasciné par l’univers des animaux. J’ai choisi l’élevage parce que j’aime bien. Enfant, j’ai même fait l’élevage des lapins. L’accessibilité et l’amour pour la chose ont rendu le travail un peu plus facile. Et petit à petit ça prend forme.

B24 : En quoi consistent les concepts TZ Store et TZ Grill ?

TZ : TZ Store c’est le concept que nous avons essayé de mettre en place qui est une structure spécialisée dans la production animale. Plus précisément, on fait de l’embouche bovine et ovine, on fait la production, la distribution et la vente.

On a initié en 2021 la première formation en embouche bovine et ovine. Donc on fait la production, la distribution et la formation au niveau de TZ Store. Et la ferme existe depuis deux ans. Mais avant, je le faisais dans la cour familiale où j’avais délimité un lopin de terre pour travailler.

La ferme de TZ Store est constituée de bovins, d’ovins, de caprins et de la volaille. En plus, nous faisons de l’embouche bovine. Nous vendons également du fumier. Nous vendons en gros et en détail en fonction du besoin de la clientèle.

Pour le concept TZ Grill, nous avons fait le constat que pour être plus efficace, il faut innover c’est-à-dire aller dans la transformation. Nous avons fait le constat que l’idéal pour nous, c’est d’aller jusqu’à la transformation. Aujourd’hui, on nous invite tous à transformer avant d’écouler. Cela nous a activés et on a jugé bien d’ajouter cet axe dans nos activités qui est la grillade. TZ Grill pour dire TZ Grillade. Donc on produit et en même temps on transforme.

Pour les grillades, nous sommes en train de finaliser, de rechercher le bon local pour mettre ça à la disposition de la clientèle. Mais d’ores et déjà, nous faisons des prestations privées. Les gens nous contactent pour les mariages, les barbecues…

L’exemple le plus récent  c’était au 12 PCA où on s’est occupé du buffet. On gère la grillade en attendant de trouver un local pour être plus constants et avoir plus de visibilité.

B24 :Travaillez-vous seul ou avec des employés ?

TZ : Je travaille avec des collaborateurs qui m’aident à exécuter mes tâches quotidiennes. En fonction de la période et des sollicitations, nous faisons appel à plus de personnes pour être plus efficaces. Nous travaillons avec des gens qui nous accompagnent dans l’édification de TZ Store.

B24 : Quelles seront les particularités de TZ Grill pour se démarquer de la concurrence ?

TZ : A TZ Grill, nous comptons vraiment donner des produits et un service de qualité à la population burkinabè plus particulièrement aux Ouagavillois. Notre maître mot sera la rapidité, l’efficacité et l’écoute du client. Ce sera nos missions fondamentales. Avec les recommandations et l’apport de tous, on va se donner les moyens pour être très opérationnels.

B24 : On vous sait très actif sur les réseaux sociaux, quels sont ses apports dans votre domaine d’activité ?

TZ : Etre actif sur les réseaux sociaux et précisément Facebook, est un tremplin pour les activités. De nos jours, les réseaux sociaux sont une bénédiction en ce sens qu’ils nous permettent de nous faire connaître au-delà des frontières et nous permettent de booster nos activités s’ils sont utilisés à bon escient.

Nous l’utilisons comme un canal de communication. Il y a longtemps que nous sommes dedans et nous l’utilisons pour mettre en exergue notre domaine d’activité afin d’acquérir une certaine notoriété.

Nous n’avons pas les moyens pour faire les publicités dans les médias, donc nous nous réfugions sur les réseaux sociaux. En somme, Facebook est notre premier canal de marketing et de vente. 99% de nos clients viennent des réseaux sociaux. C’est de là que tout est parti. L’impact est réel et visible. Je suis vraiment redevable à toute cette communauté qui contribue véritablement à mon éclosion dans mon domaine d’activité.

B24 : Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

TZ : Comme toute activité, il y a des difficultés. Nous avons des difficultés côté financier, logistique et en ressources humaines. Dans toute action, il faut des hommes pour agir et nous sommes véritablement en manque.

Côté finance, c’est très compliqué, mais nous faisons avec. Toujours est-il que nous essayons de transformer nos difficultés en opportunités. En plus, nous rencontrons d’autres difficultés sur le plan spatial. C’est vrai que nous avons une ferme, mais elle est très petite.

B24 : Avez-vous bénéficié d’un accompagnement financier ?

TZ : Depuis la mise en place de TZ Store, nous fonctionnons sur fonds propres. En effet, nous avons approché des institutions de microfinance et c’est resté sans suite. Mais nous continuons toujours d’avancer.

Je lance un appel aux autorités et aux bonnes volontés de ne pas hésiter à nous soutenir, nous les jeunes. Beaucoup ont des projets mais sont confrontés aux dures réalités des institutions financières. Les autorités doivent identifier les jeunes avec des projets porteurs et les accompagner sincèrement dans leurs activités.

B24 : Quels sont vos projections pour l’avenir ?

TZ : Pour le futur, notre aspiration majeure est d’impacter les futures générations et y laisser notre empreinte. Le plus important c’est d’être utile en grande partie à notre biotope. Et y laisser notre héritage.

Notre aspiration, c’est de rendre TZ Store et TZ Grill grands. Et faire en sorte que beaucoup de personnes suivent nos pas à travers des formations, des accompagnements. Nous voulons également faire de TZ Store une référence sur le plan local et même international.

B24 : Quelles sont, selon vous, les aptitudes pour exceller dans un secteur d’activité ?

TZ : La première aptitude, c’est avoir l’amour de la chose qu’on fait. Aimer ce n’est pas forcement être passionné. C’est vraiment se donner les moyens et se donner toutes les chances de faire réussir l’activité.

D’abord, il faut aimer ce que l’on fait, ensuite il faut être rigoureux. Et se fixer des objectifs bien détaillés dans le temps et dans l’espace. Dès que tout est dessiné, se fixer une ligne de conduite c’est-à-dire aller step by step.

Il faut toujours aller petit à petit. D’œuf à poule, de poule à mouton, de mouton à bœuf, de bœuf à grande ferme et ainsi de suite…  Ce sont des aptitudes qu’on doit avoir pour s’imposer et essayer d’évoluer.

B24 : Quels conseils pour ceux qui veulent vous emboîter les pas ?

TZ : C’est de vraiment savoir s’orienter en ce sens qu’il faut savoir choisir l’activité qui sied à notre personne.  On ne peut pas tout faire. Tout n’est pas fait pour tout le monde. Dès que vous arrivez à identifier l’activité qui est propre à vous, c’est de savoir se poser des bases.

Par base, j’entends l’amour de la chose, avoir des visions à court et à long terme, dessiner des axes pour travailler et vraiment être rigoureux, chercher à toujours s’améliorer, à se former et être honnête. Toutes ces formules réunies, ce n’est pas une formule cartésienne pour le succès, mais cela peut aider à faire quelque chose.

B24 : Est-ce que l’élevage nourrit son homme ?

TZ : L’élevage bien fait nourrit son homme en ce sens que la viande est utilisée par la majorité des populations.  Personnellement je rends grâce à Dieu.

B24 : Quel est l’impact de la situation sécuritaire sur l’élevage ?

TZ : La situation sécuritaire d’une manière générale a un impact de plus de 70%  sur l’élevage. Par exemple, nous qui sommes dans l’embouche, nous partons dans les villages. Pourtant les villages qui sont attaqués sont les villages de grande aire pastorale.

Et aujourd’hui pour nous ravitailler c’est très difficile. Les coûts ont vraiment doublé. L’impact est réel et l’élevage subit un gros handicap avec cette situation sécuritaire.

B24 : Est-ce que vous rencontrez des difficultés avec votre voisinage

TZ : L’élevage en milieu urbain est proscrit par la loi. Notre chance est que nous ne sommes pas dans une zone urbaine. Nous sommes en périphérie de la ville mais malgré cela nous ne minimisons pas la gêne que les odeurs et les cris pourraient apportés comme désagrément au voisinage.

Pour y pallier, nous essayons de rendre notre environnement propre et éviter tout conflit. Pour l’heure, la cohabitation est pacifique. Les voisins nous aident même souvent dans la surveillance des animaux.

B24 : Comment gérez-vous le côté affectif au moment de la vente ?

TZ : Cet aspect anime tout éleveur que ce soit un animal domestique ou un animal de compagnie. Nous avons créé une stratégie propre à nous qui consiste à faire une sélection de préférence sur un certain nombre d’animaux et on y accorde toute notre affection.

Cela ne veut pas dire qu’on délaisse les autres mais on choisit délibérément de ne pas les vendre. Ils sont là depuis des années mais on ne les vend pas. Mais les autres, on les gère normalement. Et avec eux,  il n’y a pas cette affection qui nous bloque. Sinon ce n’est pas facile…

Interview réalisée par Aminata Catherine SANOU et Flora KARAMBIRI

Burkina 24 

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