Le Burkina Faso célèbre la journée internationale des langues maternelles

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De concert avec le réseau Éducation de qualité par le bi-plurilinguisme au Burkina Faso (REB), le ministère en charge de l’éducation nationale commémore ce lundi 21 février 2022, la 23e édition de la journée internationale des langues maternelles.

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Instituée en 2000, la journée internationale des langues maternelles est célébrée le 21 février de chaque année. Plus de 40% de la population mondiale n’a pas accès à un enseignement dans une langue qu’elle parle ou qu’elle comprenne mieux, selon les informations données par le ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN).

Le Burkina Faso qui compte à son actif 59 langues nationales voit le français peser sur ces dernières avec son statut de langue officielle.  Mais bien que détenant le statut de la langue officielle, le français n’est pas la langue, la plus parlée au Burkina Faso. Elle vient d’ailleurs à la troisième position après le mooré et le dioula.

Pr Khalifa Traoré, secrétaire général du ministère en charge de l’éducation nationale

Le secrétaire général du ministère en charge de l’éducation nationale, Pr Khalifa Traoré a, dans son mot de circonstance souligné que la question de la promotion des langues nationales reste au centre de tout aujourd’hui du fait que le monde en général et le Burkina Faso en particulier fait face à des conflits de tous ordres.

« Etant donné que les guerres prennent naissance dans l’esprit des Hommes, et que c’est dans l’esprit des Hommes que doivent être développés les remparts de la paix, il devient crucial d’accorder une importance capitale aux langues nationales parce qu’elles constituent le socle de notre culture et de ce fait, passent d’un puissant instrument de pacification des cœurs et des esprits pour un monde de justice et de paix », a-t-il laissé entendre.

Pr Khalifa Traoré reconnaît que pour arriver à cette fin, il faudra une synergie d’actions. C’est ainsi qu’il réaffirme l’engagement de son département à travailler en faveur de la diversité linguistique. À cet effet, il encourage chaque citoyen dans son environnement à s’approprier sa langue maternelle et d’en être fier de la parler de temps en temps.

« Parler la langue nationale, c’était vu comme si on n’était pas ‘civilisé’»

« Je me rappelle quand nous étions un peu jeunes, parler la langue nationale, c’était vu comme si on n’était pas « civilisé », on avait honte de parler nos langues. Et je pense que c’est vraiment important dans notre comportement de tous les jours qu’on puisse parler nos langues. Car la langue est une richesse », a-t-il argumenté.

S’agissant des langues en voie d’extinction, le secrétaire général du ministère en charge de l’éducation nationale a indiqué que la mise en place d’un secrétariat permanent destiné à la promotion des langues nationales et de l’éducation à la citoyenneté permettra de préserver ces langues.

Également, il a signifié qu’un certain nombre de langues tendant à disparaître ont été recensées. À l’entendre, la langue Vigué arrive en tête de liste. « Quand on essaie de compter les gens qui parlent Vigué aujourd’hui, je n’ai pas le nombre exact mais c’est autour d’une centaine de personnes », a-t-il confié.

La diversité linguistique

De son côté, le président du conseil d’administration du réseau Education de qualité par le bi-plurilinguisme, Dieudonné Zango, est convaincu que les segments du développement de la vie sociale, économique et culturelle des pays africains en général, et du Burkina en particulier ne puissent se faire sans la promotion des langues locales.

« C’est pourquoi, nous faisons note de la conviction du Pr Joseph Ki-Zerbo qui dit : La langue est le cordon ombilical qui charrie la sève et le sang du patrimoine culturel », a-t-il accolé.

Dieudonné Zango, PCA du REB

Cependant, le réseau fait un plaidoyer auprès des autorités pour que les langues nationales soient affiliées dans tous les compartiments de la vie nationale.

Zalissa Djibo, secrétaire permanente de la promotion des langues nationales a, quant à elle, précisé que cette journée a été instituée pour célébrer la diversité linguistique et le multilinguisme comme un facteur qui enrichit les rapports entre les hommes et une éducation de qualité des enfants.

Willy SAGBE

Burkina 24

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