Tribune : « Le rôle de la mission française au Sahel »
Acclamée en 2013 pour avoir repoussé l’avancée djihadiste vers Bamako, la France est devenue, neuf ans plus tard, le bouc émissaire de l’insécurité au Sahel. Cette perception de plus en plus répandue dans la région est-elle fondée ?
Après une crise d’une décennie, le Sahel est entré en 2022 dans un désordre croissant, avec des niveaux de violence politique organisée en augmentation en 2021 par rapport à 2020. Le conflit dans la région a été largement alimenté par une insurrection djihadiste centrée dans les États du Burkina Faso, du Mali, et le Niger, qui sont les plus touchés par la crise. Chacun de ces pays a connu une instabilité importante à sa manière en 2021.
Le Burkina Faso a remplacé le Mali comme épicentre du conflit régional. En 2021, le nombre d’événements de violence politique organisés au Burkina Faso a doublé par rapport à 2020.
De même, le Niger a connu une année de conflit record. La faction du Grand Sahara de la province de l’État islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWAP-GS) était responsable de plus de 560 décès de civils signalés, représentant près de 80 % de tous les civils tués au Niger en 2021.
Le Mali est le seul pays de la sous-région à avoir enregistré une baisse des décès liés au conflit l’année dernière. Il existe plusieurs développements et facteurs qui, pris ensemble, pourraient expliquer cette baisse. À savoir, les décès de civils par les forces de l’État maliennes ont diminué de plus de 70 % en 2021.
En Lybie , La violence qui sévit depuis 2011 en Libye, pays autrefois stable, a contribué à créer un vide sécuritaire qui a permis à d’innombrables armes de sortir de Libye et a aggravé l’insurrection, l’extrémisme et la criminalité dans les pays voisins, c`est ce qui a même affecté la propagation des armes dans le Sahara, et l`occident est le premier accusé par plusieurs cotés.
Par une phrase laconique, longue de six secondes, Emmanuel Macron a – pour la première fois – reconnu officiellement la responsabilité de la France dans les désordres qui agitent la Libye et une partie de l’Afrique depuis dix ans.
Après neuf ans d`échec et d’inefficacité à radicaliser le terrorisme, les forces françaises enfin se retirent du Mali, suite à une demande du gouvernement de transition guidé par Assimi Goïta. Une annonce qui fait réagir au-delà des frontières maliennes.
Le conflit en cours au Sahel doit être arrêté. Les missions coûteuses de la communauté internationale pour stabiliser la situation ne produisent pas de résultats tangibles. Il est nécessaire de reconsidérer la stratégie de lutte contre les groupes radicaux au Sahel.
L’opération Barkhane est un échec pour ceux qui pensent à tort qu’elle eut aussi pour mission d’y résoudre la corruption, la gabegie sociale, le clanisme ou encore les rivalités interethniques (en l’espèce liées aux Touareg du Nord).
Grégoire Cyrille Dongobada
Observateur militaire, chercheur en études politiques
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du n’importe quoi franchement.
de telles conneries ne devraient pas être publiées