Wendlarima Hermann Sawadogo : L’homme qui veut développer l’Afrique en une semaine
Connu du grand public burkinabè comme un pasteur, c’est d’ailleurs comme ça que tous ceux qui s’offrent ses services l’appellent, Wendlarima Hermann Sawadogo, président de l’Association Wendkouni pour le développement de l’Afrique a révélé à Burkina24 qu’il n’est pas un pasteur consacré mais il est plutôt un chrétien évangélique qui croit en Jésus-Christ comme Seigneur et sauveur de sa vie. Au cours d’un entretien, il est revenu aussi sur certains points qui, selon lui, peuvent déclencher le développement du Burkina Faso et de l’Afrique en l’espace d’une semaine avec son expertise. Lisez !
Burkina24 (B24) : Êtes-vous un motivateur ou un coach ? On vous voit de plus en plus dans le développement personnel, et ça même fait partie de vos modules.
Wendlarima Hermann Sawadogo (WHS): Non. Moi, je suis un formateur polyvalent. Mais on ne peut pas former sans parler de développement personnel. Comme nous sommes dans un pays francophone, depuis 61 ans, les gens ont un esprit de l’enseignement colonial qui ne les forme qu’à être des revendicateurs, des chômeurs et des pays en voie de développement.
Si on ne fait pas le développement personnel dans la formation aux métiers, ça ne peut pas avancer. Sinon, je ne suis pas un coach. Je suis un formateur pour le développement.
Burkina24 : Êtes-vous phytothérapeute de formation ?
Wendlarima Hermann Sawadogo (WHS): Non. Je soigne les gens avec les plantes mais je n’ai pas fait cette formation à l’Université. J’ai appris avec le temps et c’est la grâce du Saint-Esprit que je peux soigner les malades, et faire des formations dans les écoles de santé et dans les universités. Ça c’est une grâce de Dieu. Sinon, je n’ai pas de diplôme universitaire concernant la phytothérapie.
B24 : Mais vous vous faites appeler professeur chercheur en phytothérapie ?
WHS : Professeur, ça veut dire quoi ? Il y a des professeurs théoriques qui ont des diplômes mais c’est théorique. Moi, personnellement avec la grâce de Dieu, je n’ai pas ces diplômes. Mais j’ai cette grâce de faire des formations dans les universités.
Je peux former les gens en une journée, en une semaine pour changer leur vie. Par rapport à quelqu’un qui a un master toute filière confondue, nous, nous vous formons en deux heures et votre vie change. Nous c’est la pratique, nous ne sommes pas des théoriciens.
On n’a pas les diplômes conventionnels de ces professeurs d’université, mais ce que nous pouvons faire, ces gens ne peuvent pas faire avec leurs papiers.
B24 : Quels sont entre autres les modules que vous proposez ?
WHS : Il y a d’abord l’irrigation goute à goute que nous vulgarisons. Cette technique va permettre aux Burkinabè d’arriver à l’auto-suffisance alimentaire. C’est-à-dire qu’au Burkina Faso si les autorités sont d’accord avec cette technique, on forme les gens et on aura quatre saisons dans l’année.
Avec les réserves, la terre qu’on a, il y aura une surproduction au niveau des cultures vivrières comme le maïs, le riz, le mil et le haricot. Et en quatre mois, on peut payer le sac de riz à 1000 francs CFA, le sac de mais de 100 kilogrammes, on peut payer ça aussi à 1000 FCFA. On a cette compétence, il suffit de vulgariser ces formations en irrigation goute à goute dans les 8 mille villages du Burkina.
Avec trois jours de formation pratique à la télé et à la radio, trois jours de formation pratique pour l’installation des kits solaires, des forages haut débit pour fournir de l’eau chaque jour 24h/24h. Et maintenant l’armée, les jeunes, les étudiants vont tous être formés en province comme en ville. Vous verrez dans un peu de temps, il y aura un boom agricole, une surproduction et le problème alimentaire peut se résoudre en quatre mois. Et nous pouvons même vendre nos produits avec les autres pays de la sous-région qui ne connaissent pas cette technique.
C’est comme les chinois qui sont à 2 milliards d’habitants et qui produisent du riz même du haut des immeubles pour nourrir les 2 milliards d’habitants et nourrir toute l’Afrique. C’est grâce à cette technique. Mais nous en Afrique, on a toutes ces superficies, on ne fait rien. C’est une question d’organisation, cette formation, nous on a vulgarisé ça. On essaie de faire mais les gens ne nous écoutent pas.
Depuis 13 ans, depuis quand Tertius Zongo était premier ministre, nous, on a écrit, sous Luc Adolphe Tiao on a écrit, Paul Kaba on lui a écrit, Christophe Dabiré on lui a écrit seulement celui qui vient de partir à qui, on n’a pas écrit (Lassina Zerbo, Ndlr). Aucun d’eux n’a donné une suite favorable. Les gens ne sont pas prêts pour le développement de ce pays-là.
En plus de cela, nous avons les formations en saponification, en élevage, en fabrication de pommade de beauté, de baume de nerf, technique de conservation des légumes et du jus, pommade et parfum anti-moustique, etc…
B24 : Quelle est la durée minimale de vos formations ?
WHS : Ça dépend, il y a les formations de 30 minutes, d’une heure, de deux heures, de trois jours voire même d’une semaine, tout dépend du niveau d’études des apprenants. Par exemple pour le monde universitaire c’est facile. Le problème c’est pour les gens qui n’ont pas fait l’école. C’est à ce niveau que nos formations prennent un peu de temps. Sinon pour les gens qui sont allés à l’école, ça ne prend pas assez de temps.
B24 : Sont-elles payantes ?
WHS : Si vous venez ici, par exemple pour apprendre la fabrication des savons en boules, ça vous fait 30 000 FCFA. C’est le même prix pour la fabrication de vinaigre et de l’eau de javel. Mais pour le savon en poudre c’est 100 000 FCFA, la formation. Nous le faisons à ce prix mais pourtant c’est une formule industrielle. Ça coûte énormément cher.
Si vous partez à Accra tout près ici, et vous voulez apprendre à faire le savon en poudre, si vous ne payez pas deux cents millions de francs CFA, vous ne pouvez obtenir la formule. Mais nous le faisons à 100 000 francs pour que le pays se développe. Quelqu’un qui est formé en savon en poudre peut créer plus de 100 emplois voire même 1000.
C’est vraiment un seuil de rentabilité. Nous sommes là pour aider l’Etat à réduire le chômage. Mais il y a des gens qui sont là, qui ne connaissent pas notre valeur. C’est pour ça que j’ai dit qu’à partir d’avril 2022 pour me voir au Burkina, ça sera difficile parce qu’on ne peut pas être prophète chez soi. Je vais prendre les universités de la sous-région en otage.
Au plus tard mai 2022 avec la grâce de Dieu pour venir me voir même pour un rendez-vous du Burkina, la personne va peut-être venir me rencontrer à Accra, Bamako ou en Côte d’ivoire. Chaque semaine, je serai dans un pays de la sous-région, dans une université pour une formation ou dans une ville pour une formation. Là-bas, ça ne sera pas facile. Ce n’est pas 30 000 ou 10 000 FCFA pour un module, les participants vont devoir payer plus de 50 000 pour un seul module.
B24 : 61 ans après, le Burkina peine à se développer. Mais vous soutenez qu’en une semaine, vous pouvez déclencher son développement. Serait-ce par magie ou comment ? Quand on sait que tout progrès prend du temps…
WHS : Le Burkina Faso, voire l’Afrique, peut se développer en une semaine avec mon expertise. Mais je vous explique. Développer veut dire semer les semences de développement et en six mois maintenant, on va récolter les produits du développement. Parce qu’il n’y a pas de semences de développement au Burkina d’abord et même en Afrique surtout en Afrique francophone.
Au Burkina, l’enseignement qu’on donne dans les écoles, même dans les universités est dépassé. La mentalité africaine, les intellectuels, ce qu’ils ont reçu comme formation universitaire même ceux qui ont fait les études en Amérique, Asie ou en Europe ne peuvent pas développer ce pays-là. Ils ont forcément besoin d’une formation en développement personnel pour changer leur mentalité, parce que la formation qu’ils ont ne leur permet pas de réussir.
Ce qu’ils ont reçu comme formation, c’est avoir les choses facilement. Revendiquer, sit-in, grève, surfacturation… Être député pour avoir les choses facilement, ministre, gouverneur, DG, DAF, ambassadeur…Ce sont les choses faciles qui sont dans l’esprit des gens. Les jeux de hasard, ils ne veulent pas se battre. C’est aller en banque pour un prêt, pour être homme qui se bat comme nous-là, c’est difficile.
Si on dit au Burkina Faso, celui qui a payé son véhicule au comptant, celui qui a construit son bâtiment R+1 ou R+2 au comptant sans prendre un prêt bancaire, sans passer par la surfacturation, levez vos doigts, le nombre sera minime. Quel est fonctionnaire public comme privé qui n’a pas un dossier bancaire, un crédit en banque ? Quel commerçant n’a pas un crédit en banque ? D’autres ont fait des surfacturations pour avoir leur fortune.
La preuve, l’histoire nous donne raison. Quand on a dit d’arranger les V8, est-ce que vous voyez beaucoup de V8 circuler en ville maintenant ? Il faut aller payer 90 millions vous-mêmes. Est-ce qu’ils peuvent payer ça ? Est-ce qu’ils peuvent payer un véhicule de 90 millions sans passer par la banque ou par la surfacturation ? S’ils sont garçons, ils n’ont qu’à payer et circuler comme nous avec les hummers…
Ce qui veut dire que les gens prennent le budget de l’Etat, ils sont devant pour enlever leur part. Mais si on leur dit de sortir eux-mêmes, travailler et payer un véhicule à 100 millions de FCFA, ils ne peuvent pas payer. Construire un bâtiment de 300 millions de FCFA sans prêt bancaire, sans ne pas voler à l’Etat, ils ne peuvent pas. Celui qui peut n’a qu’à lever son petit doit, on va le voir.
B24 : Votre mot de fin ?
WHS : Mon dernier mot, le Burkina peut se développer. L’Afrique peut se développer. L’Afrique a besoin de pardon et des reformes de l’éducation. L’Afrique a besoin d’une bonne organisation. Après la deuxième guerre mondiale, l’Europe, l’Amérique et l’Asie ont compris, ils ne font plus de guerre. Ils fabriquent les armes et les minutions de guerre pour vendre aux Africains pour qu’ils se tuent afin qu’ils viennent piller leurs ressources naturelles.
Et les Africains doivent être conscients maintenant pour ne plus faire la guerre mais de négocier avec ceux qui leur font la guerre. Parce que c’est par la négociation que la deuxième guerre mondiale a pris fin. Je demande aux Africains de négocier avec ceux qui leur font la guerre…
Interview réalisée par Willy SAGBE
Burkina24
Écouter l’article
|
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !