Ici Au Faso : Salamatou Koudougou/Badini, journaliste, entrepreneure, maman tontine
Epouse, mère, femme entrepreneure, maman tontine, voilà entre autres les casquettes de dame Salamatou Koudougou/Badini. Titulaire d’une licence en communication, avec près de cinq ans d’expérience en radio, cette férue de l’entrepreneuriat décide de mettre une virgule dans sa carrière professionnelle de journaliste-reporter dans une radio de la place pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Découvrons-la davantage dans les lignes qui suivent…
Salamatou Koudougou/Badini, épouse et mère de famille est une journaliste communicatrice dans l’âme avec à la clé une expérience de près de cinq ans dans une radio de la place en tant que journaliste et animatrice.
Ayant obtenu sa licence avec brio dans une université à Ouagadougou, elle est immédiatement ensorcelée par le micro auquel elle s’y est donnée pendant la moitié de toute une décennie.
Expliquant son parcours, elle relate avoir commencé en bas de l’échelle en tant que stagiaire. Au vu de son abnégation et de sa détermination au travail bien fait, elle est très vite rappelée à la fin de son stage pour intégrer l’équipe de ladite radio privée.
« J’ai commencé à la radio en tant que stagiaire. (…) Après ma soutenance, on m’a appelé à la radio parce qu’ils avaient besoin de journaliste en langue. Et comme je m’exprimais bien en mooré, cela a été concluant.
Mon travail à la radio consistait à préparer le journal en langue, à faire les flashs en français, à présenter le journal en français également, à faire des reportages, des sorties hors de Ouaga, et on m’avait même confié le desk Environnement. Et j’avais une chronique sur l’environnement tous les mardis. Et souvent, je remplaçais un (e) collègue en mission ou en congé pour certaines rubriques et les revues de presse », nous relate Koudougou/ Badini Salamatou.
Des critiques désobligeantes après la démission
Selon ses explications, malgré sa carrière professionnelle, elle faisait également du commerce. Et cela depuis son adolescence. Avec la belle carrière qui lui tendait les bras dans les médias, contre toute attente, Salamatou Badini décide de démissionner. Piquée par l’amour du commerce depuis l’adolescence, elle met fin au bout de cinq années de travail acharné à la radio, pour se consacrer à sa première passion.
Mais dès l’annonce de sa démission, elle explique que bien qu’ayant obtenu le soutien de son époux et de sa famille, elle assure avoir reçu des critiques désobligeantes de certaines personnes de son entourage. « Des personnes me posaient des questions du genre, ah bon tu n’es plus à la radio, tu fais quoi maintenant ? Je souris seulement et je passe », fait-elle savoir.
Alors qu’est-ce qui peut motiver une personne avec une carrière bien définie, avec une stabilité financière plus ou moins efficiente à tout plaquer pour l’inconnu ? Pour cette dame de la certitude à l’incertitude, il n’y a qu’un pas.
Et elle l’a franchi non pas sans regret, mais surtout avec la foi d’un lendemain meilleur. Ainsi donc, elle commence l’écriture d’un nouveau chapitre de sa vie à savoir l’entrepreneuriat.
Tout en se justifiant, elle avoue qu’il était plus que nécessaire de démissionner pour dit-elle faire une rétrospection. A un certain moment, je me suis dit que j’allais prendre un peu de temps pour me concentrer sur mon activité qui est le commerce.
« Je savais ce que je faisais. Je m’étais fixé des objectifs bien précis donc je n’ai pas pris en compte certaines critiques. Et étant mariée, mon mari m’a soutenu dans ma décision », certifie-t-elle.
La naissance de MANEGRE SHOP
C’est dans cet élan que dame Salamatou affirme avoir le commerce dans l’âme. Car dit-elle, depuis le lycée, elle se défendait petit à petit avec le commerce afin d’être un peu indépendante. Elle affirme également qu’étant à la radio, elle continuait de faire du commerce et cela n’a affecté en rien son rendement… journalistique.
Grâce à cela, promet-elle, elle s’est fait des contacts pour l’écoulement facile de ces produits. Ayant démissionné depuis près de deux ans, elle décide de concrétiser sa passion première par l’ouverture d’une boutique. Ainsi naquit MANEGRE SHOP qui est une boutique fonctionnant sur fonds propre où on y trouve tout ce qui est électroménager, des tenues d’enfants, des sacs à mains, des pagnes, etc.
« J’ai commencé avec une somme de moins de 150 000 F CFA, et j’ai décidé que j’allais mettre quelque chose en place. Donc je suis allée payer les petits trucs et j’ai mis dans la boutique et j’ai commencé avec les pubs sur les réseaux sociaux », nous apprend Salamatou.
Pour la promotion vente de ses produits, notre entrepreneure, passe par internet et surtout Facebook. Cette technique, selon ses explications, est abordable car il suffit de poster un produit et si quelqu’un est intéressé, un livreur récupère le produit et le rend en même temps.
En plus de son commerce, Badini Salamatou est également une maman tontine avec à son actif près de 50 tontines en ligne pour 10 personnes par tontine. Du ciment, des carreaux, de l’argent, de l’électroménager sont entre autres les tontines qu’elle gère.
Pour les tontines, elle affirme s’y être lancée car elle voyait beaucoup de personnes de son entourage qui le faisaient et elle y participait également en tant que adhérente. « Et je me suis dit mais pourquoi ne pas me lancer aussi », avoue-t-elle avec le sourire. Tout en avouant avoir eu le tract au départ, cette dame réussit avec brio à se mettre dans le bain avec le nombre de tontines qu’elle gère sans grande difficulté.
A l’écouter, pour être maman tontine, ce n’est pas très compliqué. Seulement dit-elle, il suffit juste comme dans toute activité qui se veut sérieuse d’être rigoureux et sérieux, avoir le sens de la responsabilité, être éveillée et faire surtout beaucoup attention.
Les risques des tontines en ligne
Non sans parler des risques des tontines en ligne, cette maman tontine aguerrie, avertit les novices des dangers qu’ils encourent. Selon ses propos, plusieurs personnes ont commencé la tontine mais n’ont pas pu terminer, côté adhérent, comme côté maman tontine.
Car des personnes fuient avec de l’argent de la tontine. Et le linge sale se lave sur les réseaux sociaux. « Souvent on voit sur Facebook, on publie certains noms, je suis à la recherche d’un tel, souvent les gens se recherchent sur toutes les plateformes possibles et disponibles, d’autres même se retrouvent souvent au commissariat ou à la gendarmerie », marmonne-t-elle.
Quant aux difficultés dont elle est confrontée, Koudougou/Badini Salamatou a laissé entendre que ce n’était pas tout le temps évident, bien qu’elle arrive à s’en sortir. Pour elle, il faut savoir développer des stratégies pour ne pas décevoir ceux qui ont placé leur confiance en ta personne.
« Souvent tu rentres la nuit, tu n’arrives pas à dormir. Puisqu’un adhérent peut être dans des difficultés mais il faut compléter pour qu’il n’y ait pas de désordre. Moi personnellement je n’aime pas les faux rendez-vous.
Si la prise c’est demain, quel que soit Alpha, il faut que ça se fasse demain. Si la personne vous a fait confiance et qu’elle a intégré votre tontine, c’est pour pouvoir faire son programme. Donc il faut un minimum de sérieux », a-t-elle spécifié.
La place de la femme, ce n’est pas seulement dans la cuisine
Réagissant sur la question de leadership au Burkina Faso, elle a fait savoir que pour une femme, être un leader ce n’est pas facile. « Non seulement il y a la culture et les traditions qui rentrent en compte, mais malgré toutes les critiques, on essaie de faire de notre mieux.
Les femmes de plus en plus essaient d’être au-devant des choses et c’est vraiment à saluer. Et tout cela montre que la place de la femme ce n’est pas seulement dans la cuisine », affirme-t-elle.
En guise de conseil pour toute personne voulant se lancer dans l’entrepreneuriat, Salamatou prône l’amour dans tout ce qu’on entreprend. « Car si on a envie de faire quelque chose, il ne faut pas hésiter. Il faut toujours essayer. Pour elle, il n’y a pas de mauvaise expérience.
Quand on essaie, qu’on réussisse ou pas, il y a toujours une leçon à retenir pour aller de l’avant. Quel que soit le domaine d’activité, il faut aller de l’avant et ne jamais baisser les bras. Surtout que nous sommes dans une société où il est mis dans la tête de la femme qu’elle doit compter sur son mari. Qu’elle ne doit pas faire ceci, cela. Moi je dis qu’il faut foncer pour avoir le respect », argumente-t-elle.
Avec toutes ses activités, on se demande comment elle gère sa vie de façon générale. A ce niveau Salamatou rassure. En tant qu’épouse, elle se dit que ce n’est pas compliqué de concilier la vie de famille et la vie d’entrepreneur. Se faisant aider dans sa boutique, elle se dit disponible et apte à toute contrainte que ce soit dans ses casquettes d’épouse, de mère et d’entrepreneure…
Aminata Catherine SANOU
Burkina 24
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