Burkina Faso : La CEDEAO met le lieutenant-colonel Damiba en joue !

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L’exception burkinabè, pour qui voulait y croire, n’aura pas tenu longtemps. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui s’était contentée seulement de suspendre le pays de ses instances après le coup d’État du 24 janvier 2022, vient de le sommer  de rentrer dans les rangs, sous peine de subir la rigueur des textes.

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Réunis en sommet extraordinaire le vendredi 25 mars,  les chefs d’État de l’organisation devaient examiner trois dossiers épineux de coup d’Etat qu’ils ont sous la main.

Si le Mali, du fait de la volonté des militaires de s’offrir une transition élastique jusqu’à 5 ans, ploie déjà sous un régime de sanctions, la Guinée où l’ancien légionnaire qui a renversé le Pr Alpha Condé le 5 septembre dernier n’a toujours pas proposé d’agenda et le Burkina où les assises nationales ont adopté une durée de 36 mois pour la Transition ont reçu des ultimatums.

Pour le cas du Burkina, Nana Akufo-Addo et ses pairs se sont dit « préoccupés » par la période de la Transition et ont demandé la « finalisation d’un chronogramme acceptable au plus tard le 25 avril 2022 ». Sans quoi,  « des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur ». Dans le jargon militaire, ça s’appelle mettre en joue !

A vrai dire, il n’y a rien de surprenant à ce que la CEDEAO, après la « câlino-thérapie » à coup de missions de bons offices à Ouaga, ait haussé le ton en menaçant de sortir l’artillerie lourde contre le nouveau régime.

La balle dans le camp du lieutenant-colonel Damiba

36 mois, c’est une pilule assez grosse pour être avalée aussi facilement par l’instance qui a dernièrement refusé une durée similaire à Assimi Goïta. L’homme fort de Bamako avait au cours de la dernière mission de négociation revu ses prétentions à la baisse en parlant maintenant  de 24 mois de Transition, en plus des 18 mois qu’il a déjà passés aux affaires.

Certes, d’un pays à l’autre, la situation est différente, mais la CEDEAO a fait fort de ne pas tolérer des Transitions de plus de 18 mois dans son espace. Et à ce titre, le Burkina ne pouvait pas ne pas passer sous les fourches caudines de la censure.

Que va faire maintenant Ouagadougou ? Engager un bras de fer ou mettre un peu d’eau dans son « zoom koom » afin d’échapper aux sanctions qui ne font pas ses affaires ? La balle est certainement dans le camp du lieutenant-colonel Damiba qui, pour le moment, et contrairement à ses homologues malien et guinéen, n’a jamais donné le sentiment de vouloir en découdre avec la CEDEAO, accusée à tort ou à raison d’être un syndicat de chefs d’Etat.

D’ailleurs, on peut noter que malgré les admonestations, le ton reste bienveillant envers le Burkina. Les chefs d’État ont appelé la communauté internationale à poursuivre son appui humanitaire au pays et ont annoncé la nomination d’un médiateur pour « faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes et assurer une transition réussie ».

L’enfant de Tuiré déjà abandonné par des amis d’hier…

S’il est vrai que le Burkina doit à tout prix éviter les sanctions, la CEDEAO n’a pas non plus intérêt à trop tirer sur la corde.

Au cours du sommet d’Accra, les chefs d’État se sont à nouveau préoccupés du sort de l’ancien président,  Roch Marc Christian Kaboré, en résidence surveillée depuis sa chute. Ils ont à nouveau appelé à sa libération immédiate.

Le concernant, l’enfant de Tuiré doit être, en ce moment, en train de faire le point de ses amis et soutiens politiques. Quelque deux mois après le coup d’Etat dont il a été victime, son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), est en train de s’effriter avec des départs massifs de poids lourds qui, selon certaines indiscrétions, vont bientôt créer avec des démissionnaires issus d’autres formations politiques, un nouveau mammouth politique.

Ainsi va la faune politique au Burkina, faite de migrations saisonnières au gré des pâturages…

La Rédaction

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