« Trois jours après ma sortie de prison, j’ai signé à Genk » (Moumouni Dagano)
Moumouni Dagano se raconte dans le journal belge La Dernière Heure. Dans une interview, l’ancien attaquant des Etalons qui a fait les beaux jours de Genk, il y a 19 ans est revenu sur son parcours au Burkina Faso et en Belgique.
Il reste le meilleur buteur de l’histoire du Burkina Faso avec 34 buts. Discret depuis sa retraite avec les Etalons, Mounouni Dagano est revenu sur son parcours. Passé par le Stella club d’Adjamé, « Momo » est passé par l’Etoile Filante de Ouagadougou (EFO) avant de se rendre en Belgique au Beerschot.
« J’ai d’abord failli signer à Anderlecht. On avait joué contre leur équipe réserve et j’avais inscrit deux buts. Constant Vanden Stock voulait me prendre mais d’autres dirigeants l’en ont dissuadé en disant que je n’allais pas m’adapter. Après mon retour au Burkina, René Taelman m’a présenté à Paul Courant et Dirk Degraen. J’ai signé un mandat avec ces deux agents confirmés. Je voulais tenter le rêve européen », se souvient encore Moumouni Dagano dans l’entretien.
« Je suis parti sans rien dire »
Mais, cette signature de contrat était irrégulière dans la mesure où Moumouni Dagano était encore sous contrat avec l’Etoile Filante de Ouagadougou (EFO). Le président du club, à l’époque, Salif Kaboré n’a pas apprécié.
« Il l’a su. Il m’a dit que je n’avais pas le droit de signer sans son avis et qu’il allait déchirer le mandat. Je suis allé au conflit car j’étais son meilleur joueur et je continuais à marquer. Un jour, De Degraen m’a envoyé un billet d’avion pour la Belgique. Je suis parti sans rien dire », poursuit Moumouni Dagano.
Salif Kaboré ne voulait pas me laisser partir…
Cependant, l’histoire n’est pas finie puisque Salif Kaboré fait arrêter Moumouni Dagano lors du dernier match des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) face à l’Algérie. « A 5 h du matin, la gendarmerie est venue chez ma grand-mère pour m’arrêter. Lors de mon départ vers l’Europe un an plus tôt, Salif Kaboré ne voulait pas me laisser partir donc une personne de la fédération m’avait produit des faux papiers », explique Dagano en toute honnêteté.
Et la fin de l’histoire : « On n’a pas pris le temps de me juger. Je me suis retrouvé directement en prison à la MACO (NdlR : Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou, la plus grande du pays). J’ai eu la peur de ma vie. Plein de gens ont manifesté devant la prison. Les délinquants m’ont apporté leur soutien.
Même le président de la République a dû intervenir pour me libérer. Dirk Degraen m’a appelé à ma sortie. Il m’a dit de rentrer le plus rapidement possible. Trois jours après ma sortie de prison, j’ai signé à Genk ».
Avec Genk, Moumouni Dagano inscrit 34 buts en deux saisons pour 66 matchs joués.
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