Dialogue avec les groupes armés : « Ce n’est pas l’État qui négocie » (Yéro Boly)

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A l’issue du Conseil des ministres qui s’est tenu ce 13 avril 2022, le porte-parole du Gouvernement, Lionel Bilgo, le ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale, Yéro Boly, et le ministre en charge des affaires religieuses, Issaka Sourwema, ont animé un point de presse.

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Le porte-parole du gouvernement a annoncé que la Maitrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin (MOAD) est désormais rattachée au ministère en charge des transports, ainsi que l’adoption d’un décret portant création, composition et attribution de la coordination nationale des comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix.

« Les comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix sont des structures endogènes chargées de conduire le dialogue avec les groupes armés en rupture de dialogue avec la nation. L’objectif est de prévenir et de parvenir à une mise en œuvre d’un mécanisme permettant la conduite du processus de dialogue en réponse au besoin légitime et pressant d’un retour de la paix dans notre pays« , a-t-il dit.

Au ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale, Yéro Boly, de compléter : « Il nous a été donné de constater sur le terrain, il y a un besoin de dialogue, un besoin de communication entre des fils du Burkina Faso en armes contre la nation et des personnalités locales, des personnes ressources.

Au niveau du gouvernement, nous pensons qu’il est de notre devoir de saisir cette opportunité pour encourager toute initiative de dialogue endogène qui doit nous permettre d’aboutir à un apaisement, à un retour de la paix dans les localités concernées. Je dois préciser quelque chose de très important. Il ne s’agit pas de négociation.

Ce n’est pas l’Etat qui négocie. Ce sont des acteurs locaux qui négocient avec des fils du Burkina Faso. Parce que ce que beaucoup ignorent, c’est que beaucoup de combattants dans les groupes armés, dans leur large majorité, sont des Burkinabè. Donc ce sont des nationaux.

Et certaines localités, il est apparu ce besoin de communiquer entre eux et des leaders de communautés de base. Le gouvernement a pensé qu’il était utile non seulement d’encourager cette initiative, mais de faire en sorte qu’elle soit coordonnée pour conduire à un accueil de tous ceux qui accepteraient de déposer les armes et de revenir pour une insertion sociale d’abord, professionnelle ensuite ».

Le ministre d’Etat s’est voulu on ne peut plus clair : « Ce n’est pas l’État qui négocie. Nous ne négocions pas, parce que négocier veut dire donner quelque chose contre autre chose. Et nous ne sommes pas dans cette dynamique ».

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Un commentaire

  1. Humm, j’ose croire que votre approche soit stratégique…! Sinon, à quoi ce dialogue va aboutir? Un dialogue entre quelqu’un qui tient une arme et celui qui n’a que ses mains vides, à quoi ce dialogue va-t-il aboutir? Je crois que l’idée n’est pas mal, mais elle n’a pas été suffisamment murie. Ne pensez-vous pas que les attaques des populations tient au fait que les terroristes éprouvent des difficultés à atteindre le pouvoir central? L’obstacle principal à leur projet reste le pouvoir central et non pas les populations locales qui sont aisément à leur portée! Les comités locaux de dialogues sont efficaces si et seulement si les différentes communautés veulent et sont prêtes à vivre ensemble, à cohabiter pacifiquement avec la prise en compte des besoins et intérêts des uns et des autres de manière légitime et équitable. Dans le cas contraire, il y aurai une partie qui donnerait des ordres et l’autre partie exécute! Il y a eu déjà des cas de négociation avec les terroristes dans certains villages, mais ceux-ci ont fini par se vider de leurs populations.
    A mon avis, les comités locaux de dialogue serviraient dans les situations où les populations vivent toujours ensemble, mais avec une sérieuse fragilisation du tissu social, une méfiance qui gagne du terrain, ou encore au cas où des communautés vivant en harmonies veulent prévenir d’éventuelles crises… wait and see.

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