Tribune : « Des massacres considérables laissés par les forces françaises au Mali, et le Niger est menacé du même sort »

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Ceci est une tribune de Ahmadou Diarra, analyste militaire malien, sur l’actualité sécuritaire au Mali et au Niger.

Récemment l’armée française a officiellement remis la base de Gossi dans le nord du Mali aux forces armées maliennes. Selon l’état-major français, c’est une étape majeure vers la sortie de la force française « Barkhane » du Mali, finalement après une dizaine d’années pleine de points d’interrogation et d`échecs selon de nombreuses statistiques.

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Ils n’étaient plus qu’une centaine à stationner encore dans la cuvette de Gossi. Ce mardi à la mi-journée, ces derniers soldats de Barkhane ont donc pris la direction de Gao. La base de Gossi, était opérationnelle depuis septembre 2018.

Cependant, leur sortie ne les a pas épargnés d’échapper à de graves accusations de l’autre côté en raison des catastrophes humanitaires qu’ils ont laissées derrière eux, que le gouvernement et le peuple maliens considèrent comme des crimes contre l’humanité et qu’ils doivent être punis.

Le soir du 20 avril, la base de Gossi a été mise en disposition de l’armée malienne. Plusieurs corps de civils ont été retrouvés au milieu du désert entre les sables, c’est ce qui est propagé en vidéos et photos comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.

Des personnes ont été présumément tuées par les forces militaires françaises, qui avaient déjà débordé dans cette zone lors de leur présence depuis de nombreuses années. Un évènement qui en va certainement pousser le gouvernement de transition à ouvrir une enquête sur ce sujet.

Rappelons que plus tôt, il a été signalé sur la détention illégale de 06 personnes par les forces de Barkhane. Des sources locales ont indiqué que cinq personnes, cinq bergers, ont été « enlevées » par la force française, Barkhane, dimanche 17 avril à Adiora, une localité située à une trentaine de kilomètres au nord de Gossi, à Gourma Rharous, région de Tombouctou.

L’armée française, qui est justement en train de se désengager de cette zone, a immédiatement réagi à cette information mise en ligne sur les réseaux sociaux. Selon l’état-major des armées, une opération antiterroriste a bien eu lieu à Adiora, dans la nuit de samedi à dimanche, au cours de laquelle non pas cinq, mais six suspects ont été arrêtés.

Après sa sortie de Gossi, la force Barkhane est stationnée au Niger. A quelques semaines du vote au Conseil du Niger sur l’accord de coopération militaire entre l’armée du Niger et Barkhane, l’armée française se prépare. Depuis le 1er mars, le colonel Hervé Pierre, le nouveau commandant qui coordonnera le retrait de Barkhane du Mali, s’est installé à Niamey.

Dans une telle situation, les autorités nigériennes doivent prendre des précautions sur cette coopération qui pourra couter des vies et des massacres que subit le Mali durant de longues années.

Ahmadou Diarra

Analyste militaire malien

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